coup de foudre chez les ducherry: chapitre 11

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( la photo sur le côté représente catherine)

-          je pense que nous devrions racheter les parts de l’entreprise de monsieur Dupré.

-          Je ne pense pas, contra Jack, l’assistant de Harry Bourjolly.

David fusilla jack du regard. Ce type lui sortait par les yeux tellement il l’énervait. Depuis que son père l’avait engagé, il ne cessait de le contredire, et son père était toujours de son avis. A croire que c’était lui le fils aîné d’Harry !

-          Je ne crois pas vous avoir demandé votre avis jack ! répliqua-t-il.

-          Qu’en pensez-vous Harry ? nous achetons les parts de monsieur Dupré ou non ? demanda-t-il à son patron.

Harry se frotta pensivement le menton avant de se tourner vers Gabriel qui s’était tu jusque là.

-          Qu’en dis-tu Gabriel ?

-          Euh…selon moi, il serait plus prudent de ne rien acheter au risque de laisser un trou énorme dans nos finances.

-          Je suis d’accord avec lui renchérit un des membres du conseil d’administration.

Gabriel baissa la tête en croisant le regard furibard que lui lançait son frère.

-          Mais pensez aux bénéfices !

-          Quel bénéfice peut-il y avoir avec une entreprise qui fait faillite ?

-          Jack a raison. Nous n’achèterons ni n’investirons dans une entreprise qui ne nous rapportera pas.

-          Vous êtes ridicules ! marmonna David.

-          Ce qui est ridicule cher David c’est que vous donniez une mauvaise image de l’entreprise dit jack en se levant.

-          Quoi ? de quoi parlez-vous abruti ?

-          Monsieur Bourjolly , avec votre permission, j’aimerais vous montrer le journal de ce matin si vous ne l’avez pas encore lu.

-          J’ai oublié de le lire ce matin dit Harry en prenant le journal qu’on lui tendait.

Jack en distribua aux autres membres du conseil.

En première page, il y avait plusieurs  photos de David. Une où il entrait dans le club, une autre où il embrassait deux femmes dans sa voiture, et une en compagnie du trio qui était passé à son appartement…

En gros caractères, il était écrit : Le top ten des conquêtes de Bourjolly fils !

Mort de honte, David leva la tête et croisa le regard désapprobateur des membres du conseil. Il se tourna vers son père, et le regard que ce dernier lui lança acheva de compléter ce qu’il ressentait.

-          Vous voyez messieurs, reprit jack, les actionnaires ne voudront plus faire affaire avec nous à cause de cet homme à la scandaleuse réputation !

Harry se leva et posa ses mains à plat  sur la table en verre avant de crier avec rage :

-          Tu te rends compte des conséquences que tout ceci peut avoir pour l’entreprise ? hein ? tu n’as pas honte de te vautrer ainsi dans le péché avec des putains ?

A ces mots, Gabriel pâlit et détourna les yeux. David se leva lentement et lança le journal à la poubelle.

-          Regardes-toi…tu me dégoûtes. Ta pauvre mère…

-          Ma pauvre mère était la seule qui me comprenait coupa David. Vous par contre vous m’avez toujours détesté.

Il se tourna vers jack qui souriait d’un air satisfait.

-          Vous avez eu ce que vous vouliez…bravo !

-          Votre père est-il aussi au courant de l’enfant mort né que vous avez eu avec cette pute du nom de…lolita ?

-          Espèce de salaud ! hurla David en grimpant sur la table pour flanquer son poing en plein sur le nez de jack qui s’effondra au sol en criant à l’aide.

Deux hommes relevèrent David qui avait contourné la table pour bombarder jack de coups.

-          Fils de salaud ! tu vas le regretter ! vociféra David en se débattant.

Harry fit signe aux associés de lâcher son fils avant de lui asséner une gifle dont l’écho se répercuta à travers la pièce.

-          Sors tout de suite de mon bureau ! et que je ne t’y revois plus ! tonna Harry. Disparais !

Les narines de David frémirent de colère et il serra les poings de rage. Il inclina respectueusement la tête et quitta la salle de réunion à grands pas.

David passa un coup de fil à un ami qui était pharmacien et quitta l’entreprise comme s’il avait le diable aux trousses.

Dans la voiture , il desserra le nœud de sa cravate tant il étouffait. Il parvint à maîtriser le tremblement convulsif de ses mains mais ne put retenir les larmes qui roulaient sur sa joue alors que les paroles de son père tournaient en boucle dans sa tête.

« tu me fais honte David »

« ta pauvre mère est morte par ta faute »

« je n’arrive pas à comprendre ce que j’ai fait au Seigneur pour mériter un pareil inutile ! »

« disparais ! »

Toutes ces phrases cinglantes tournaient encore et encore comme une sinistre mélodie, déclenchant un début de migraine. David trouva ce qu’il avait demandé à son ami et se rendit tout droit à l’église de la dernière fois.

 XXXX

Retroussant les manches de sa chemise jusqu’au coude, il lança un regard au crucifix avant de prendre la seringue et de le remplir lentement du liquide contenu dans la fiole.

-          Que voulez-vous que je vous dise ? dit-il à voix haute. Je suis un grand salaud et toute ma famille me hait…mon père particulièrement. D’ailleurs il m’a dit de disparaitre. Alors j’obéis à ses ordres. Je vais mettre un terme à cette vie de cauchemar une bonne fois pour toutes. Après tout, personne ne va me regretter. Je n’ai pas de fiancée, pas de gosse, pas d’ami sincère et…pas de père. Alors personne ne me pleurera, personne ne souffrira de ma mort. Donc…je vais disparaître et venir vous rejoindre là-haut ci-possible.

Il sécha ses yeux et enfonça l’aiguille dans son bras.

Catherine releva la tête et se signa. Elle remarqua alors son voisin assis dans l’autre rangée. C’était le garçon qu’elle avait empêché de se tuer l’autre jour mais…on dirait qu’il était revenu sur sa décision. Elle se leva et courut dans sa direction.

-          Arrêtez ! lui cria-t-elle.

Elle s’approcha de lui et ôta la seringue de son bras.

-          Ouf ! heureusement que vous n’avez pas …mais…c’est de la morphine ?s’écria-t-elle atterrée en découvrant la fiole vide.

-          Je veux…mourir souffla David en dodelinant de la tête. Je veux…mou…

Sa phrase mourut sur ses lèvres alors qu’’il perdait connaissance.

-          Oh mon dieu ! oh mon dieu ! répéta Catherine affolée. Réveillez-vous !

Elle lui tapota la joue mais il ne se réveilla pas.

-          Sainte marie mère de dieu…

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