Pilar se réveilla en se demandant si tout ce qu’elle avait vécu n’était pas un rêve. Mais la somptueuse robe rouge ouverte en corolle au pied du lit et le coûteux collier de rubis qui brillait à son cou lui confirma qu’elle n’était pas en plein rêve mais bien face à la réalité.
La veille au soir, Gabriel l’avait emmenée au théâtre. Elle s’était bien divertie bien qu’à certains instants , elle ne s’était pas sentie à son aise parmi cette foule de gens riches, si bien vêtus, à la face aristocratique. Gabriel lui avait achetée à son insu la jolie robe qui la narguait sur le sol ainsi que les boucles d’oreilles et le collier qui étincelait à son cou. Elle avait refusé bien sûr, arguant que c’était pure folie de dépenser autant d’argent pour une prostituée. Mais Gabriel l’avait alors regardée avec ce regard si intense et troublant, et lui avait dit : « tu es bien plus que ca Pilar. tu es ma FEMME à présent et crois bien que je ne te laisserai pas sortir de ma vie aussi facilement. Je n’ai jamais dépensé autant d’argent pour une femme…mais toi tu en vaux la peine. Je veux te couvrir de bijoux de la tête aux pieds pour te voir scintiller comme une reine ! ».
Il était si adorable Gabriel ! lorsqu’il lui avait dit cela, elle avait senti quelque chose de nouveau se briser en elle. Comme si il avait démoli par ces seules paroles une barrière qu’elle avait érigé autour de son cœur. Elle commençait à s’attacher sincèrement à lui. Et elle ne savait pas si c’était pour le meilleur ou pour le pire. Elle le regarda avec un sourire attendri aux lèvres. Dieu qu’il était mignon avec sa p’tite bouille enfantine ! elle était si troublée lorsqu’elle posait les yeux sur lui !
- Je suppose que je dois être beau comme un cœur pour que tu me regardes ainsi murmura-t-il d’une voix ensommeillée.
Pilar remarqua alors les deux yeux gris, mi-clos qui la suivaient attentivement. Elle n’avait pas constaté qu’il était réveillé depuis tout ce temps où elle le regardait. Gênée de s’être fait surprendre, elle se mordit la lèvre avant d’effleurer sa joue d’un baiser.
- Bonjour.
- Bonjour répondit-il en écho en lui caressant la hanche. Tu as bien dormi ?
Elle s’étira comme un chat tout contre lui et soupira de bien-être.
- J’ai passé une nuit exquise. Tu es formidable Gabriel.
Ce dernier lui sourit et osa une caresse audacieuse à son endroit en disant doucement :
- Je ne sais pas ce qui m’arrive avec toi. C’est bien la première fois que je suis en totale harmonie avec une femme.
- La première fois ? vraiment ?
- Ca fait exactement trois ans, deux mois et 3 jours que je n’ai eu aucun rapport intime avec une femme, avoua-t-il
- Très drôle !
- Je ne plaisante pas Pilar.
