Décidément, aucun de ces deux caractères de cochon n'allait plier ; Madenn n'avait pas réellement accepté les excuses bancales que lui avait présentées Monsieur Breton, et lui n'avait pas l'intention d'en présenter de plus sérieuses. Ils ne se parlaient presque pas, restaient seulement courtois et se limitaient au strict nécessaire des conventions sociales lorsque Madenn n'arrivait pas à partir avant qu'il ne rentre chez lui, et qu'ils étaient obligés de se croiser. Et ça faisait un mois que ça durait comme ça.
Un jeudi soir, alors qu'elle s'apprêtait à partir, Monsieur Breton l'interpella avant qu'elle ne passe la porte.
— Dites, c'est vous qui avez fouillé dans le bureau de la chambre d'amis ?
— Euh...non, pas dernièrement en tout cas. Pourquoi ?
— Parce que depuis que vous êtes là, j'ai remarqué que quelques trucs avaient disparus, et là j'ai la banque qui m'a contacté pour un chèque qui est bloqué, mais que je n'ai pas signé.
— Et qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse ? Que je vous accompagne à chaque fois que vous allez avoir besoin de signer un chèque pour vérifier ce que vous faites ?
Baptiste fulminait.
— Vous allez arrêter de me prendre pour un con ? La question est pourtant simple : avez-vous fouillé ou fait ce chèque ?! s'énerva-t-il.
— NON ! Et ça c'est assez clair comme réponse ?!
— Bon ça suffit, c'est terminé je me passerai de vos services. Merci Mademoiselle, au revoir ! S'emporta-t-il en la prenant par le bras pour la mettre dehors.
— Attendez, mais vous croyez vraiment que c'est moi ? Demanda-t-elle en se dégageant de son emprise. Vous me traitez de voleuse ? Et votre nouvelle femme de ménage ! Ça ne pourrait pas être elle ?
Baptiste bloqua sur sa dernière phrase et fronça les sourcils.
— Que...Quelle nouvelle femme de ménage ? De quoi vous parlez ? demanda-t-il en plissant les yeux d'incompréhension.
— J'y crois pas...vous m'accusez moi, alors que vous ne savez même pas qu'il y a d'autres personnes qui vont et viennent chez vous ? Hé mon garçon ! Ça fait presque trois semaines qu'il y a une nouvelle femme de ménage qui vient ici, on se croise un quart d'heure le mardi.
« Mon garçon » ? Mais pour qui elle se prenait à lui parler comme ça ? Baptiste se retenait tant bien que mal pour ne pas exploser. Il était partagé entre lui hurler dessus, ou finalement laissé couler. D'un autre côté, il avait peut-être été un peu loin dans ses propos et son accusation semblait effectivement injuste.
Madenn avait haussé le ton et s'était affirmée comme elle se surprenait à le faire depuis quelques mois. C'était la première fois qu'on la traitait de voleuse et une telle accusation sans fondement était plus que déplacée. Elle avait cloué son interlocuteur sur place et l'avait laissé sans voix.
— Connard...marmonna-t-elle en ouvrant brutalement la porte pour sortir de l'appartement.
Baptiste avait été odieux et cette fois, il en avait pleinement conscience. Il avait largement dépassé les bornes.
Dans la soirée, il tenta d'appeler Madenn pour lui présenter des excuses mais elle raccrochait à chaque fois et avait même finit par bloquer son numéro. Et le lendemain matin, lorsqu'elle retrouva Marc en salle café en arrivant au bureau, elle ne manqua pas de lui faire remarquer que son pote était un ours mal léché désagréable.
— Ah ça « mal léché » certainement, ça fait un moment qu'il est célibataire, lui répondit Marc en souriant.
— T'es con, sérieux tu aurais pu me prévenir qu'il avait un caractère de merde pareil. Je m'en étais rendu compte dès le premier jour, mais là il a vraiment dépassé les bornes.
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Les chroniques amoureuses - Tome 1 : Baptiste et Madenn
Romance« Parfois, il peut nous arriver d'avoir l'impression que rien ne va dans la vie, que ce soit professionnel ou personnel ; on perd le goût et l'envie de s'amuser au quotidien, on a le sentiment de ne pas aller dans la bonne direction. Et puis parfois...