- Chapitre 10 -

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     Madenn avait retrouvé Magali et d'autres copines pendant que les hommes discutaient autour des braseros installés dans le parc, avec des verres de digestifs à la main et des cigares. Mais vers 3h30 du matin les choses commencèrent à se corser pour Madenn ; beaucoup d'invités étaient repartis, ou bien allés se coucher pour ceux qui avaient pris un hébergement sur place, comme Magali qui avait l'alcool somnifère.

Baptiste en revanche avait l'alcool joyeux et désinhibiteur. C'est bras dessus bras dessous avec son ami d'enfance, le nœud papillon complètement défait, un verre toujours à la main et le regard vitreux, qu'il rejoignit le petit groupe encore debout.

—Oulala...ça pue ça, fit remarquer Madenn à la mariée. Capitaine, qu'est-ce qu'il vous arrive ? Il va peut-être falloir ralentir sur la boisson, vous ne croyez pas ?

—Aaaaah, la voilà ma nounou adorée, dit Baptiste en passant un bras autour des épaules de Madenn. Tu vois Marco, c'est exactement ce que je te disais : elle ne peut pas s'empêcher de me faire la leçon et de me remonter les bretelles.

Marc n'arrêtait pas de le taquiner en lui disant de se lancer et d'y aller, et Madenn n'avait jamais vu Baptiste se conduire comme ça, avec aussi peu de retenue. La plupart du temps on avait surtout l'impression qu'il avait un manche à balai coincé vous savez où, et que par conséquent, il était totalement dépourvu d'humour ou d'autant de légèreté que ce soir. Elle sentait poindre le grand moment de solitude voire de honte. Baptiste la regardait maintenant avec des yeux de merlan frit.

—Vous râlez mais vous aimez ça quand je vous traite comme un gosse, répliqua l'intéressée.

—Vous avez tout à fait raison, qu'est-ce que je ferai sans vous de toute façon ?

—Bah déjà vous termineriez ivre mort dans un massif de fleurs au fin fond du parc. Tenez, prenez un peu d'eau ça va vous faire du bien, dit-elle en se levant pour lui donner son verre.

—Madenn...

—Mmm...

—Epousez-moi, lança soudain Baptiste en donnant l'impression d'avoir eu un éclair de génie.

—Wow...Bapt' je te disais de te lancer mais peut-être pas aussi fort quand même, lui dit Marc en se tordant de rire.

Les filles partirent dans un éclat de rire général en voyant la tête de Madenn, qui avait presque manqué de s'étouffer avec le morceau de gâteau qu'elle avait dans la bouche. Elle le regarda avec des yeux ronds de surprise et se mit à rougir comme une tomate.

—Je...Capitaine je crois que cette fois vous avez atteint votre limite de consommation d'alcool. Il va peut-être falloir s'arrêter pour de bon, vous ne savez plus ce que vous dites.

—Je sais très bien ce que je dis. Alors ?

—Alors quoi ?

—Vous voulez bien ou pas ? On s'épouse ?

—Oui c'est ça, on va s'épouser !

—Super !

Et il se jeta sur Madenn pour l'embrasser, ne saisissant pas l'ironie..

—Ooh n'y pensez même pas ! le coupa-t-elle en le repoussant, ses deux mains plaquées sur son torse. Vous puez le whisky à des kilomètres à la ronde, ne pensez même pas mettre votre langue dans ma bouche !

—C'est marrant, j'ai souvenir d'avoir été embrassé par une femme éméchée une fois, sauf que je ne me souviens pas l'avoir refoulée, lui dit-il au creux de l'oreille.

—Vous savez ce que ça signifie alors ? lui demanda-t-elle en le fixant. Que vous êtes un homme « facile ».

Les gens autour rigolèrent et le huèrent, ce qui eut pour effet de faire retomber l'euphorie de Baptiste en un claquement de doigts. Il finit par dire à son ami d'enfance qu'il avait besoin de se reposer et qu'il devait rentrer se coucher.

Les chroniques amoureuses - Tome 1 : Baptiste et MadennOù les histoires vivent. Découvrez maintenant