La semaine s'était passée sans nouvel accroc entre Baptiste et Madenn puisqu'ils ne s'étaient pas croisés une seule fois lors de ses trois soirées de présence. Le caractère susceptible de Madenn la conduisait à quitter l'appartement de Baptiste malgré son irrésistible envie de l'apercevoir ne ce serait-ce que quelques secondes, de ressentir ces petits frissons parcourir son échine lorsqu'il entrait dans la même pièce qu'elle. Son esprit était obnubilé par cet homme. Et de son côté, Baptiste n'avait pas arrêté de penser à ce que lui avait dit Marc ; devait-il l'inviter à l'accompagner pour ce mariage malgré son silence radio ?
Marc et Coline avaient choisis ce week-end de la mi-avril pour se marier, et heureusement pour eux, la météo avait décidé d'être au beau fixe pour les cinq prochains jours. Ils avaient loué un domaine dans un village au cœur des vignes mâconnaises où se déroulerait la cérémonie, avec hébergement sur place pour les invités qui le souhaitaient, piscine et foodtruck pour le brunch du lendemain.
Le vendredi, Madenn avait pris sa journée pour rejoindre Coline, Magali et Michèle, la sœur aînée de Coline, pour aller mettre en place la décoration prévue pour la réception et finaliser le dressage des tables. Le thème champêtre et nature avait été choisi par les mariés et les filles, accompagnées de leur groupe de copines de l'école de danse, avaient su redoubler d'imagination et d'efforts pour que toutes leurs idées prennent vie. Coline était impressionnée par le résultat. Tout était prêt ; le traiteur serait chargé avec son équipe de dresser les tables sur lesquelles les filles viendraient ajouter les dernières touches de décoration. Le cadre du domaine ferait le reste pour le côté magique, avec le soleil couchant sur les vignes, les noces du lendemain seraient magnifiques.
Le samedi, les noces avaient commencées par la cérémonie civile et seuls les témoins et la famille proche avaient été conviés. Pendant ce temps-là, Madenn, qui avait été l'interlocutrice privilégiée auprès du prêtre, avait été missionnée pour régler les derniers détails de la cérémonie religieuse avec le père Arthur qui attendait les jeunes mariés sur son parvis à 16h00 tapantes.
Lorsque les portes de l'église s'ouvrirent de l'autre côté de la place du village, les convives qui n'avaient pas pu entrer dans la mairie avaient été invités à le rejoindre pour prendre place. Madenn, qui avait fini la mise en place des livrets de messe sur les bancs, avait rejoint sa meilleure amie afin d'aider la mariée à se changer et à passer sa belle robe de princesse. Magali n'arrivait plus à retenir ses larmes et avait fondu comme neige au soleil lorsque le voile avait été épinglé aux cheveux de sa cousine.
—Tu ressembles vraiment à une princesse ma belle, tu es magnifique, réussit-elle à articuler entre deux sanglots en essuyant son mascara qui coulait légèrement.
—Les filles, on se ressaisit, les encouragea Madenn. Ce n'est pas le moment de craquer, on aura tout le temps pour ça après, avec une coupette pendant le vin d'honneur. Prête ? demanda-t-elle à Coline qui acquiesça. Alors on y va !
— Tu bois du champagne toi maintenant ? lui demanda Magali, surprise, entre deux reniflements gracieux.
— Qu...mais on s'en fout, là n'est pas la question. Je dis juste qu'on aura le temps de faire couler le mascara quand Coline sera passée du côté obscur de la force elle aussi.
La réplique de Madenn eu au moins le mérite d'alléger l'atmosphère et de sécher les larmes de son amie.
Le père de Coline les attendait dehors, prêt à conduire sa fille devant l'autel, et lorsqu'il la vit dans sa grande robe blanche, lui non plus n'avait pas pu résister : les larmes s'étaient mises à couler. C'était à lui de prendre le relais désormais, libérant Madenn qui gagna l'église en trottinant pour ne pas tomber ou même suer comme cochon sous ce soleil éclatant, et prendre place pour l'ouverture de la cérémonie.
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Les chroniques amoureuses - Tome 1 : Baptiste et Madenn
Romance« Parfois, il peut nous arriver d'avoir l'impression que rien ne va dans la vie, que ce soit professionnel ou personnel ; on perd le goût et l'envie de s'amuser au quotidien, on a le sentiment de ne pas aller dans la bonne direction. Et puis parfois...