Madenn avait été embauchée pour s'occuper de la gestion locative des trois appartements loués que possédait Baptiste, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle ne chômait pas. Les quatre heures par semaine qu'ils avaient convenues au départ ne suffisaient pas pour réorganiser cette gestion dans le temps imparti fixé par l'avocat de Baptiste, soit tout juste six mois, car tout était à revoir pour être de nouveau dans la légalité niveau fiscalité et droits des locataires.
Il avait donc demandé à Madenn si elle pouvait travailler deux heures de plus par semaine, et ce malgré le quiproquo qu'elle avait semé dans son esprit lorsqu'elle l'avait embrassé. Ils n'avaient jamais reparlé de ce qui s'était passé lors de cette soirée à l'Eden Rock, mais elle n'avait pas pu refuser la demande de Baptiste ; son voyage en Irlande nécessitait des ressources assez conséquentes, et toute heure supplémentaire était la bienvenue.
Mais ce n'était pas seulement le financement de son projet de voyage qui l'avait fait accepter, il y en avait peut-être aussi un peu pour son « patron ». Un soir supplémentaire par semaine lui permettait de passer trois soirées chez lui, les lundis, mardis et jeudis, et parfois en sa présence ce qui chaque fois que ça arrivait n'était pas pour lui déplaire.
Elle aimait bien se rendre dans cet appartement quelques jours la semaine, même si ce n'était que pour travailler. Il était très agréable, lumineux et surtout très calme comparé au sien. La plupart du temps elle était seule pour travailler, Baptiste ne rentrait pas avant 19h00 et ils ne se croisaient que lorsqu'elle était sur le départ, mais prenait tout de même le temps de discuter un peu avec elle.
Ce lundi soir en rentrant chez lui, Baptiste fut surpris de voir Madenn habillée d'un jogging avec un sweat à capuche et un chignon grossier perché sur la tête. D'ordinaire, elle portait des tailleurs pantalons pour travailler à l'office ou bien des jeans slims avec des blazers, et toujours des chaussures à talons, mais cette fois le confort était visiblement de rigueur. C'était également la première fois qu'il la voyait porter de grosses lunettes carrées qui lui donnaient des allures de gamines. Elles devaient donc porter des lentilles d'habitude mais il ne saurait dire pourquoi, il la préférait avec des lunettes.
Baptiste sortit de sa contemplation lorsque Madenn lui fit remarquer qu'il ressemblait à un psychopathe à la fixer de cette façon.
—Désolé... C'est juste que je ne vous ai presque pas reconnue dans cette tenue.
—Ne critiquez pas ma super tenue de combat !
—Et vous vous battez contre quoi quand vous vous habillez comme ça ? Demanda-t-il d'un ton moqueur en se déchaussant.
—Mon plaid moumoute sur mon canapé et ma télécommande, j'étais en congés aujourd'hui.
—Pourquoi vous êtes venue ici alors ? Demanda-t-il étonné en se redressant d'un coup.
—Parce que j'aime bien venir vous faire chier et je suis sûre que votre dose d'emmerdeuse vous aurait manqué sinon, répondit-elle en le regardant par-dessus ses lunettes un rictus au coin des lèvres.
Baptiste lui tourna le dos pour finir d'enlever sa veste et son sac sans que Madenn ne voit son air satisfait, puis lui proposa une boisson avant de s'installer autour de la table pour discuter avec elle.
Il avait ainsi découvert qu'elle était d'origine bretonne, de Larmor-Baden plus exactement, et qu'elle était la dernière d'une fraternité de trois, après Yaëlle, l'aînée, et Joran, le cadet. Baptiste lui expliqua qu'il connaissait plutôt bien le Morbihan pour y avoir séjourné durant sa formation d'officier à l'école de Saint-Cyr Coëtquidan.
Ils discutèrent du magnifique Golfe du Morbihan sur lequel Madenn adorait naviguer avec son meilleur ami, et des compétitions de voile qu'elle faisait depuis qu'elle savait naviguer.
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Les chroniques amoureuses - Tome 1 : Baptiste et Madenn
Romance« Parfois, il peut nous arriver d'avoir l'impression que rien ne va dans la vie, que ce soit professionnel ou personnel ; on perd le goût et l'envie de s'amuser au quotidien, on a le sentiment de ne pas aller dans la bonne direction. Et puis parfois...