Lettre à mes larmes

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« Chères Larmes,
Aujourd'hui je vous conte ma peur, ma tristesse, ma joie (si elle existe encore) mais aussi, mon angoisse de vous écrire. J'aurais aimé me léguer à vous dans de meilleures conditions que le désespoir total et de douleur aigüe qui me coupe de certains plaisirs fins. Votre présence me libère et atténue (ou accentue) mes chagrins, mais parfois elle est destructrice, en manque de sens et vous laisse embrasser mes joues (rouges de brûlures) un peu plus longtemps. Cela m'épuise de vous laisser valser pendant que je me tue à petits feux en vous créant le bonheur. Vous êtes spectatrices et témoins de ma douleur, que vous seules connaissez par coeur et vous me dévoilez bien trop quand mon seul objectif est de vous enfouir loin en moi. Je contiens ma tristesse, mais quand l'émotion me prend vous êtes les seules à encourager l'épuisement. Le fait de ne pas vous savoir me hante, c'est comme si je m'oubliais en vous. Mes sentiments sont souvent disproportionnés et c'est bien pour cela que votre valse se fait éternelle. Vous êtes brûlantes d'émotions que seule vous arrivez à comprendre et à chérir.
Je l'admet, parfois je me perds en vous, d'autres fois, je n'ose plus vous défier car je reconnais mon échec. Vous écrire m'est d'un sentiment meurtri que je n'arrive pas à cerner (pas autant que vous) et vous êtes à la fois la raison de ma belle plume car sans vous la douleur n'aurait pas lieu d'être.
Souvent, je me contiens de vous haïr, c'est envoûtant ce sentiment de haine qui vend des réponses et me libère de votre emprise sur moi, même si, je l'avoue vous détestez a causé votre perte que je n'ai pas su apprécié. Vous résonnez constamment en moi et ne laissez plus mes pensées s'exprimer ni même se construire. Mes yeux sont votre refuge préféré bien que parfois, vous nouez ma gorge quand je ne vous laisse pas valsez. Vous êtes mes meilleures amies comme mes meilleures ennemies bien que je ressente un pincement au cœur quand on parle de vous haïr, et quand je vous désire mais que vous faites les timides, cela me bouleverse plus que ça en a l'air. Je n'aime pas vous savoir en colère contre moi et je m'en veux chaque fois que je vous faire fuir. Je n'ai pas honte de vous et je suis désolé si c'est l'image que je vous donne. Brûlez plus sainement, mais ne vous arrêtez jamais de parcourir mes joues. »

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