Chapitre 6

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Comme toujours, la nuit était le terrain des prédateurs qui ne retenaient pas leurs coups une fois la lune de sortie. Mais au centre de cette scène macabre, c'était une prédatrice qui faisait la loi. Sans hésitation ou culpabilité, elle enlevait la vie. S'il y avait un quelconque spectateur à cette scène des plus raffinées, il se dirait certainement qu'une femme comme cela ne pouvait être humaine. Elle enchaînait les mouvements. Courant avec rapidité. Esquivant avec souplesse. Attaquant avec agilité et force.

Dans cette ruelle, effrayante certes, mais animée, elle se battait.

La silhouette lança un couteau qui finit dans le crâne de son opposante , avant d'effectuer un salto arrière pour esquiver la balle tirée par une autre. La prédatrice lui lança ensuite son pied dans le tibia pour lui faire perdre l'équilibre afin de la faire passer sur son épaule et de la plaquer sur le goudron humide de la ruelle sombre.

Après cette manœuvre, la silhouette se redressa et essuya ses mains en les frottant entre elles. Autour d'elle s'étendaient de nombreux corps, inconscients. Un massacre avait eu lieu dans cette ruelle, mais dans le silence de la nuit, aucun témoin n'était resté en vie. Rarement on ne donnait de surnom aux membres d'une mafia, mais elle, était bien au-dessus de tout cela. A chaque fois que l'on prononçait son nom, on baissait la voix, comme par peur qu'elle nous entende.

De la voir se battre avec tant d'agilité et sans aucune émotion, provoquait en moi de la fierté. Une véritable tueuse, c'était ce que Leïca était devenue. Avec elle à nos côtés, nous étions limite invisibles.

Et moi, derrière l'écran qui affichait les vidéos surveillance de cette ruelle, je ne pouvais qu'observer cette tueuse en action.

_ Mon dieu, elle est trop sexy, laissai-je échapper, oubliant que je n'étais pas seule.

Lucie, à mes côtés, surveillant comme toujours la personne partie en mission, souffla de désespération. En effet, Leïca avait dû se rendre en mission spéciale au beau milieu de la nuit.

_ Si tu t'inquiétais autant, tu aurais dû partir avec elle, me reprocha Lucie.

_ Je préfère l'observer, elle n'est pas la meilleure de nous au combat rapproché pour rien. Six ennemis à terre en sept minutes, m'extasiai-je au comble de la fierté.

_ Ce n'est pas son record et ils n'étaient pas armés contrairement à elle, commenta Lucie.

_ Peut-être mais l'un d'eux avait une arme à feu, répliquai-je.

Soudain, une boule de poils sauta sur le bureau encombré d'ordinateurs.

_ Oh, s'exclama Lucie, tu es réveillé Argos ?

Argos, était un splendide chat aux poils longs et gris. Ses yeux verts tirant vers le bleus nous toisaient.

J'aimais beaucoup de chat et quand Lucie avait choisi son prénom, je m'étais fait la réflexion que ces deux-là se ressemblaient beaucoup.

Argos était le nom du géant à 100 yeux dans la mythologie grecque. Il était connu pour sa surveillance sans faille et pour le fait qu'il ne dormait jamais sans 50 yeux ouverts.

C'était pourquoi ce chat était un peu comme le symbole de Lucie. Cette dernière avait toujours un œil sur tout et où que l'on soit, elle nous surveillait toujours grâce à sa technologie avancée. Elle était notre Argos.

Le chat gris se frotta à sa maîtresse en ronronnant avant de se coucher sur ses genoux.

_ Je vais faire comme Argos, dis-je en baillant. Je vais me coucher. Bonne nuit Lucifer !

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