Infinity

Chapitre 15

Les images repassaient sans cesse dans ma tête. La balle qui avait percé l'air. Le corps d'Anaïs, couvert de sang.

Soudain, les images disparurent et j'ouvris les yeux.

Je me redressai brusquement en hurlant.

_ Calmes-toi ! Cassy ! Stop !

Maëlle était debout à côté de moi et me tenait les épaules.

_ Anaïs ! Elle est blessée ! Anaïs !

Maëlle plaqua sa main sur ma bouche et me força à la regarder dans les yeux.

_ Calmes-toi Cassy. Tout va bien. On est à la villa, dans ta chambre. Anaïs est dans la pièce d'à côté avec...

Je ne la laissai pas finir et sautai de mon lit. Je me précipitai dans la pièce d'à côté et ouvrit la porte brutalement.

Anaïs était allongée dans un lit. Son visage était pâle et son corps semblait paralysé. Quelques tubes reliaient son bras à une grosse machine à côté d'elle. Une femme en blouse blanche se tenait à son chevet et semblait l'analyser.

Je n'eu pas le temps d'en voir plus car Maud me força à sortir et ferma la porte derrière elle.

_ Cassy, me dit-elle calmement, tu es blessée, tu dois rester couchée.

_ Anaïs, qu'est ce qu'elle a ?

_ Elle a été touchée par balle à l'épaule. Ses jours ne sont pas comptés, ses constantes sont stables mais elle est restée inconsciente.

Maëlle arriva ensuite et me reconduit vers ma chambre où m'attendaient Leïca et Julie.

_ Cassy, s'exclama Julie. Comment tu te sens ?

Je m'assis sur le lit, la tête tournante. L'envie de vomir était trop forte et j'avais l'impression que la terre tournait trop vite autour de moi.

Ma tête se fit plus lourde et tomba sur le matelas alors que je retombais dans le néand.

_ Cassy ? Cassy !

_ Qu'est ce qu'il y a princesse ?

La petite rousse sautillait à côté de moi, tentant d'attirer mon attention. Cela me faisait rire car à elle toute seule, elle pouvait attirer l'attention d'un pays entier avec sa voix forte.

_ Un jour, est-ce que tu me diras ce qui s'est passé ce jour-là ?

Elle était jeune et insouciante, pourtant, de temps en temps, il me semblait qu'elle faisait bien plus vieille. Je savais qu'elle était précoce, mais elle faisait bien trop mature pour son âge.

_ Tu sais bien que c'est compliqué princesse...soufflai-je.

_ Oui, je sais. C'est pour ça qu'il faut en parler. Certes cela le rendra plus réel, mais on ne peut pas détruire quelque chose de pas réel.

Je me tournai vers elle et lui souris.

_ Tu as raison, tu formules de jolies phrases, tu sais ?

_ Merci ! s'exclama-t-elle. Plus tard, je veux écrire des livres !

_ Pourquoi faire ? C'est ennuyeux, non ? Et puis ça prend beaucoup de temps.

_ C'est vrai, confirma-t-elle, mais ça permet aussi de s'évader. Parfois, la vie est bien trop rude pour qu'on l'accepte, écrire une histoire, c'est s'évader. Tu sais quand tu me parlais des différentes formes de dissociations ? Tu sais, c'est quand tu voulais faire des études de psychologie.