Le déménagement était prévu deux jours plus tard, et tous mes cartons étaient faits. Je regrettais un peu le fait de ne pas pouvoir visiter notre prochain foyer avant d'y emménager directement. En plus, Anaïs n'était toujours pas réveillée. La connaissant, elle aurait mis des heures à rassembler toutes ses affaires avant de passer quelques jours à se lamenter dans sa chambre. Cela ne se voyait pas, mais elle était casanière.
Pocky revint vers moi avec sa balle jaune couverte de bave. Je lui relançai son jouet et le regardai partir en courant, la langue pendante. Les jeunes chiens étaient toujours trop énergiques, cela expliquait certainement pourquoi Leïca et lui étaient aussi proches.
_ Tu es prête toi ?
La personne à laquelle je pensais, Leïca, sortit du salon par la baie vitrée et s'assit à mes côtés sur la terrasse en bois.
_ Oui, répondis-je, toutes mes affaires sont dans les cartons et j'ai bouclé mes dernières valises. Il me reste quand même le nécessaire pour vivre ici pendant deux jours. Tu as fini toi ?
_ Non, j'étais trop occupée avec Maëlle, elle a mis pas mal de temps pour tout ranger.
_ Oh ! Tu l'as aidée ?
Non pas que cela m'étonnais que Leïca veuille aider, mais Maëlle et elle avaient plutôt tendance à embêter l'autre. Elles appréciaient d'ailleurs se frapper mutuellement le front. C'était leur "propre langage" comme elles l'appelaient. Leurs histoires finissaient souvent par des crises de fous rire dont les voisins se plaignaient souvent, ou, qui nous valaient le jugement des passants dans les rues.
_ Evidemment que non, dit-elle comme pour une évidence, je l'ai regardé faire, assise sur le lit, en lui lançant ce qui me passait sous la main.
Je comprenais mieux, cette version était bien plus logique.
_ D'ailleurs, en lui lançant des choses sans regarder ce que c'était avant, j'ai accidentellement balancé une de ses palettes de maquillage par terre. Elle s'est cassée.
Un frisson me parcouru le long de dos et je me relevai subitement. Leïca avait la mine grave. Soudain, un énorme bruit se fit entendre. Elle avait enfoncé la porte de sa chambre.
Je vis Leïca se lever d'un coup et commencer à courir en direction du jardin. Maëlle arriva en furie.
_ Leïca ! hurla-t-elle d'une voix étonnamment grave. Tu as signé ton arrêt de mort.
Et l'une de leur nombreuse course poursuite commença, Pocky leur courant après, pensant à un jeu.
_ Leïca ! Maëlle ! Cassy !
La voix de Maud résonna dans le jardin. Les filles s'arrêtèrent et je me tournai vers la rousse qui venait d'arriver en courant.
_ Elle est réveillée.
C'était l'euphorie. Elle était là devant nous, bien réveillée. Même si la douleur et l'incompréhension se lisaient facilement sur son visage, on pouvait aussi y voir de la joie. Julie pleurait toutes les larmes de son corps en serrant Anaïs contre elle, malgré les protestations de Maud qui affirmait qu'elle allait aggraver ses blessures. Quelques filles versèrent leur petite larme, mais Maëlle finit par craquer et ce fut un enchaînement de déclenchement de fontaines.
_ Les filles on devrait sortir, proposa Lucie, Julie doit lui parler. Et il faut qu'elle lui fasse le point sur la situation.
Après quelques protestations, tout le monde était dehors et chacune retourna dans sa chambre pour la préparation des cartons. Hormis Maëlle et Maud, les plus sensibles du groupes, qui pleuraient toujours.
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Infinity
ActionAgissant la nuit comme le jour, elles sont impartiales. 10, c'est le nombre qu'elles sont, et jamais elles ne se sont séparées. Elles forment la tête de la mafia Infinity, et depuis leur formation, de nombreuses têtes sont tombées. Mais comment se...