Le lendemain, nous avions prévu de rendre visite à l'unité quatre située à la grande motte, une plage moins commerciale que le Grau du Roi.
Après avoir enfilé mon short taille haute noir et mon débardeur rouge, je rejoignis les filles sur le parking.
_ On est parties ! s'exclama Marine en mettant en route la voiture.
La Grande Motte n'était pas bien loin de là où on était. Contrairement au Grau du Roi qui était une plage majoritairement commerciale et très prisée par les touristes, la Grande Motte était un coin calme où les plages s'étendaient à perte de vue. Nous avions plus de chance de croiser des personnes âgées que des jeunes assoiffés d'aventure.
_ Nous y sommes, nous indiqua Julie, en pointant du doigt le bâtiment devant lequel nous étions garées.
Cet immeuble semblait réellement vieux et abandonné, mais cela n'était qu'une façade cachant tout autre chose.
Katell s'avança et posa sa paume de main sur un point bien précis de la porte. Une voix robotique nous souhaita la bienvenue et la monture en bois s'ouvrit pour nous laisser le passage sur une grande pièce que je connaissais bien.
Tandis que les murs et les meubles étaient blancs, le sol était d'un marbre noir. De nombreux bureaux étaient placés dans la pièce et derrière eux s'affairaient de belles jeunes femmes concentrées dans leur travail.
Les écrans, un peu partout, affichaient de nouvelles cibles, des lieux, des ennemis...
_ Les cheffes sont là ! hurla l'une des femmes en nous voyant.
En entendant cela, toutes les autres se redressèrent pour se tourner respectueusement vers nous.
Ayant entendu elle aussi, une grande femme en tenue noire descendit les escaliers devant nous pour nous rejoindre. Son grand sourire dévoilant ses dents blanches contrastait avec la couleur de sa peau, d'un brun homogène. Ses longues tresses noires étaient rassemblées en une couette haute qui se balançait au fur et mesure qu'elle avançait.
Une fois devant nous, la responsable de l'unité quatre s'inclina respectueusement.
_ Responsable quatre, la salua professionnellement Katell avant de la dépasser pour, certainement se rendre dans son bureau.
Une fois Katell hors de vue, Quatre, du vrai nom Charlotte, se jeta dans nos bras.
_ Bon, va vite rejoindre Katell, lui conseilla Maud, elle n'aime pas attendre.
_ Oui oui, dit-elle, j'y vais. Vous m'avez manqué les filles !
La brune s'éloigna en trottinant ce qui me fit rire. Je me dirigeai ensuite vers la salle de combat, ma spécialité, suivie d'Anaïs et Leïca.
Quatre jeunes femmes se battaient entre elles, toutes armées d'un long bâton. Les bruits de leurs pieds sur le tapis et des bâtons s'entrechoquaient résonnaient dans la salle.
J'inspirai l'odeur de cuir qui me fit sourire et me ramena au temps où je m'entrainais comme un folle dans l'espoir de pouvoir égaler Leïca. Je savais à ce jour que c'était impossible, mais ma détermination m'avait rendue plus forte.
_ Un petit combat ? proposa Anaïs aux quatre autres.
Nous nous mîmes alors en position. Toutes les trois contre elles quatre armées, c'était bien trop déséquilibré.
Le combat commença et dura précisément vingt minutes, je le savais grâce à l'horloge murale de la pièce.
_ Vous avez tenu vingt minutes ! C'est vraiment pas mal ! Vos compétences ont augmentées.
Les quatres femme étaient au sol, épuisées et les muscles douloureux, tandis que nous trois étions toujours debout, légèrement essouflées.
Je l'avais dit : c'était bien trop déséquilibré.
Par esprit de solidarité, j'aidai les femmes au sol à se relever, puis les saluai poliment avant de sortir.
_ Qui a gagné ? me demanda Maud adossée à un des bureaux avec ordinateur, qu'elle semblait examiner.
_ Tu me poses la question ? demandai-je faussement déçue.
Je la vis rire sous cape avant de se reconcentrer sur l'écran de l'ordinateur qui affichait une carte avec de nombreux points rouges.
_ Qu'est ce que c'est ?
_ Une carte des environs, m'expliqua Maud, les points rouges représentent les établissements qui sont sous notre contrôle.
Elle appuya ensuite sur une touche du clavier, et de longs traits rouges apparurent pour entourer les points comme des zones.
_ Et ça, ce sont les zones déterminées par les espaces que nous avons. La Grande Motte est tout de même majoritairement composée de champs, alors il est difficile de prendre du territoire.
J'hochai la tête suite à ses explications et voulut lui demander si on ne pouvait pas acheter de champs, mais l'arrivée de Katell dans la la salle me coupa.
_ On doit repartir, Infinity, salua-t-elle, au revoir.
Sur ce, elle tourna les talons et sortit du bâtiment.
Katell était une bonne cheffe qui savait mener un groupe, peu importe son importance. Mais elle avait tendance à garder une allure froide et sérieuse, certainement pour montrer qui dirigeait. Il valait mieux redouter le leader dans une mafia, sinon, le chaos et le désordre prenait place.
Nous n'avions plus rien à faire ici, et nous avions le devoir de rentrer à Lyon, pour continuer nos affaires habituelles. Alors, en début d'après-midi, le quatre-quatre reprit sa route afin de remonter dans le Rhône. Les écouteurs dans les oreilles, la tête posée contre la vie, j'essayai de repousser le plus loin possible l'idée de rentrer à la maison. Après tout, nous étions bien dans le Sud...
_ On est rentrées !
La voix de Leïca résonna dans la salle principale de la villa plongée dans le noir. La jeune brune s'étala de tout son long sur le canapé en soufflant exagérément.
Anaïs, à son tour, s'affala sur le corps de Leïca qui protesta. Je laissai échapper un petit rire en voyant ces deux masses sur le canapé. Le trajet avait été très long, les embouteillages nous retardant. Alors, nous n'avions pas pu rentrer avant le coucher du soleil, ce qui avait fatigué tout le monde.
_ Je vais aller dormir, murmura Marine qui avait conduit tout le long du chemin, je suis épuisée.
_ Oui oui, affirma Katell, vas-y Marinette. Bonne nuit !
Je tirai ma valise jusqu'à ma chambre avant de fermer la porte derrière moi. L'odeur du renfermé était bien présente malgré le court séjour passé loin d'ici, alors, j'allumai la petite bougie aux fruits rouges sur ma table de chevet.
Le calme et le silence m'avaient manqué, cela ne faisait pas de doutes. Je m'allongeai sur le matelas en soufflant de plaisir et tombai dans les bras de Morphée.
VOUS LISEZ
Infinity
ActionAgissant la nuit comme le jour, elles sont impartiales. 10, c'est le nombre qu'elles sont, et jamais elles ne se sont séparées. Elles forment la tête de la mafia Infinity, et depuis leur formation, de nombreuses têtes sont tombées. Mais comment se...