Infinity

Chapitre 14

Tout au long du combat, et même avant, je n'avais pas pensé que les autres pouvaient être confrontées, elles aussi, au danger. J'avais eu tort. C'était une énorme erreur qui pouvait coûter des vies. Peut-être la sienne.

_ Ils étaient quatorze, détermina Lucie devant les vidéos de surveillance que nous montrait l'ordinateur. Ils ont réussi à désactiver la sécurité. Je ne sais pas comment. Je suis désolée.

_ Lance une reconnaissance faciale sur la femme qui a attaqué Cassy, ordonna Katell d'une voix froide, c'est la seule qui n'avait pas le visage caché. On doit les retrouver le plus vite possible. On sait toutes que dans cette situation, c'est la rapidité qui est privilégiée. Anaïs est en danger. Ils pourraient la torturer, la tuer, l'empoisonner, la...

Le sanglot de Julie qui pleurait au fond de la salle coupa notre cheffe. Celle-ci repris :

_ On doit aller se préparer et s'armer, on partira dès que Lucie aura trouvé l'identité de ce groupe.

Je n'attendis pas plus pour courir jusqu'à la salle d'armes.

_ Qu'est ce que tu veux ? me demanda Clara en faisant référence au type d'arme.

Ils n'avaient pas le droit de toucher l'une d'entre nous. C'était une raison suffisante pour que je les tue.

_ Mes katanas.

Clara hocha la tête avant de me tendre ces deux armes aux poignets rouges.

J'allais faire un carnage.

Notre voiture s'arrêta juste devant un entrepôt abandonné, situé assez loin de la ville. Il semblait désert, mais selon les informations de Lucie, ce n'était pas le cas.

Anna Turan.

C'était le nom de la femme morte un peu plus tôt. Celle-ci appartenait à un des groupes de rebelles de la société. Ils n'avaient pas d'expérience, de nom, pourtant, l'un d'eux, doté de grandes compétences en informatique, avait réussi à briser notre muraille. Il allait payer de sa vie pour ça.

_ Equipe de front, appela Katell, allez-y.

Leïca et moi sortîmes de la voiture pour nous plonger dans l'obscurité de la nuit.

Je me faufilai derrière elle, la suivant jusqu'à l'escalier de secours qui ne tenait plus très bien.

Leïca me fit comprendre que nous devions monter.

Aucune parole, aucun bruit, seulement des gestes. C'était ça l'équipe de front.

Nous montâmes dans le plus grand des silences jusqu'au palier du haut. Je désignais le toit, un ou deux mètres plus haut, et ma coéquipière me fit signe de son approbation. Elle se positionna contre le mur, de profil à moi. Je m'élançai puis posai mon pied dans ses mains et sautai sur le toit. Une fois en haut, je l'aidai à son tour à monter.

Le centre du toit du bâtiment était fait de vitres, nous permettant la vue sur l'intérieur. C'était une erreur de débutant de s'installer dans un lieu si exposé.

Après quelques repérages, j'allumai mon oreillette et chuchotai :

_ Vous me recevez ?

Mon appareil était connecté à celui de Leïca ainsi qu'au téléphone de Lucie qui était dans la voiture avec toutes les autres.

_ Cinq sur Cinq Cassy, me répondit Lucie. Qu'est ce que vous voyez ?

_ Il y a des vitres qui nous permettent de voir l'intérieur du bâtiment. Mais c'est trop sombre pour distinguer quoi que ce soit.