Chapitre 4

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Une semaine est passée. Je dois aujourd'hui rendre l'autorisation parentale, car nous partons demain. C'est un peu précipité. Je confronte alors mes parents, en espérant que mon frère aie bien fait son job. De toute façon, ma décision est prise. Je partirai, qu'ils le veuillent ou non. Je débarque alors déterminée dans le salon, avec une liste d'arguments longue comme mon bras. Mais ma mère, lorsqu'elle me voit, m'interpelle aussitôt.

- Ah, T/P, viens, viens voir.

Oulà, c'est louche. Je m'approche prudemment d'elle.

- On te laisse partir en Corée...

Je la fixe sans rien dire. C'est trop beau pour être vrai. J'attends les conditions.

-... Mais écoute moi bien, petite ingrate.

Aie. C'est parti.

- On t'a prévenu. Si l'avion se crash, si tu te perds, si tu te fait enlever, ou même si tu fais une connerie, tu te démerde. On n'interviendra pas. T'as voulu jouer avec le feu, à toi d'assumer.

- Merci du soutient...

Elle me tend la feuille, puis insiste.
- Je ne rigole pas. Tu veux faire la grande à partir à des centaines de kilomètres de chez toi,très bien. Si tu es en galère, personne ne t'aidera. Tu ne parles même pas Coréen.

C'en est trop. Je décide de partir avant que cela ne dégénère davantage.
Mais avant que je ne parte, elle termine:

- Et au fait, tu sais que ton forfait n'est pas international, hein. Ne compte pas sur nous pour t'en payer un autre. Tu n'auras ni d'internet ni de connection là-bas. Au revoir.

Elle vient littéralement de transformer le plus beau jour de ma vie en le pire jour de ma vie. En passant, Mateo me lance un petit "Courage surtout". Encore une fois, merci du soutient, famille de mes deux.
Je n'ai pas précisé, mais ma famille est très toxique. Je pense que c'est maintenant assez évident. C'est le genre de petite famille superficielle qui fait croire à tout le monde qu'elle est parfaite. Mais la réalité est bien différente de ce qu'ils laissent voir aux autres. Pourquoi ont-ils fait des enfants, je me le demande parfois aussi. Car leur amour envers nous ne se voit pas beaucoup, pour ne rien dire de plus. Mais bon. J'ai l'habitude.

Elipse de la journée
Samedi, 5h45

Devant le lycée, tout le monde est fou. Après avoir écouté les dernières consignes, nous montons dans un bus qui nous conduit à l'aéroport, puis enfin, nous montons dans un avion. Celui-ci décolle : direction la Corée.
Bercée par le calme qui règne à l'intérieur de l'avion (les gens dorment ), je me sens partir moi aussi. Je jette néanmoins un dernier sur mon téléphone... Toujours pas de notifications. Bon, mes parents n'en n'ont rien à faire de moi, c'est génial. C'est sûr ces mauvaises pensées que je m'endors doucement...

Petite élipse

- T/P ! T/P ! Regarde ! C'est incroyable !
J'ouvre les yeux et aperçois Lili-Rose penchée contre le hublot. Elle a des étoiles qui brillent dans les yeux. Je regarde à mon tour, et ce que je vois me coupe le souffle.

- C'est... Magnifique !

Les professeurs et hôtesses de l'air viennent alors nous rappeler de bien s'attacher. Nous allons atterrir.
Séoul me voilà !!

Enfin, nous atterissons en toute sécurité. Encore somnolant, et fatigués par le décalage horaire (et oui, il est actuellement 16h ici, mais il serait seulement 8h00 à Paris). Nous reprenons un bus qui nous conduit dans notre dortoir, qui sera notre maison pour les semaines à venir. Mon professeur principal tente de nous décrit le paysage, la fonction de chaque bâtiment, le nombre d'habitants, mais je n'écoute que d'une oreille. Car je viens de voir CE BÂTIMENT par la fenêtre.
Non.
Je ne rêve pas.
LE JYP BUIDLING !!
Les larmes me montent aux yeux.
Je n'ai jamais été aussi proche de Stray Kids. Peut être qu'en ce moment même, ils sont là, à 100 mètres de moi, en train de s'entraîner. Je ne lâche pas des yeux le JYP building pendant que le bus s'éloigne.

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