Chapitre 14

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- D'où viens-tu ma puce ? Dit-elle en me souriant.

Maintenant j'en étais sûre, un truc clochait sérieusement. Je déglutis.

- Hm, je crois que vous avez mal compris ma question.

La jeune femme pencha la tête sur le côté.

- Ta maman ne t'as jamais dit que les enfants qui demandent toutes les cinq minutes "Quand est-ce-qu'on arrive ?" sont extrêmement agaçants ?

Bien qu'elle affichait toujours son sourire un peu forcé, son ton était devenu un peu sec. Bizarrement, elle ne me semblait plus aussi chaleureuse qu'auparavant. Plus du tout. Merde. Ma petite voix intérieure me dit de jouer la carte de la sûreté, et donc de lui dire ce Qu'elle avait envie d'entendre.

- C'est que, je viens de France, voyez-vous, et je ne connais pas du tout cette ville. Avec le décalage horaire, je suis un peu fatiguée. De plus, je ne voudrais surtout pas vous importuner. Auriez-vous un portable, que je puisse prévenir quelqu'un qui vendrait me chercher ici ?

La femme plissa les yeux. Son sourire avait disparu.

- Écoute ma jolie, je n'ai pas ton temps ok ? Viens avec moi, je vais t'emmener là où tu dois être et c'est tout.

- Là où je dois être ? Qu'est-ce-que vous entendez par là ? Ma place est avec mes camarades, en centre ville...ehhh !

Avant que je ne puisse finir ma phrase, elle m'avait empoigné par le bras. Et bordel de merde.
Elle commença à me tirer vers elle.
Malgré son apparence toute soignée et toute jolie, elle avait une force redoutable. Bien plus que je n'en avais. Même si je luttais, je n'arrivais pas à la repousser. Elle m'entraînait vers le fond de la ruelle, où une Porsche noire, que je n'avais pas vue jusque là, attendait, sagement garée.

Il ne restait que quelques mètres avant que je n'entre dans cette foutue voiture.
Mon souffle se fit court.
Les larmes de rage me montèrent aux yeux.
La jeune femme ne prêtait aucune attention à mes cris et mon refus manifeste d'obtempérer. De toute façon, il n'y avait personne aux alentours.
Et puis, elle me serrait le bras tellement fort. Elle me traînait comme une enfant de cinq ans faisant un caprice.

MAIS RESSAISIS TOI BORDEL !
Je devais me calmer, et trouver vite une solution.

Je la parcourus du regard, cherchant un potentiel point faible. Mes yeux se posèrent sur l'arrière de ses genoux.
Bingo.

De toutes mes forces, je balance ma jambe contre l'arrière de son genou pour le faire plier. Ce qui ne manqua pas.

Elle émit un hoquet de surprise, et compris qu'elle m'avait sous-estimée.
Dans la foulée, je frappe son autre jambe, ce qui la fit tomber au sol.

Mais c'est alors que je me tournais pour courir en direction inverse que je le sentis.

Elle avait posé un métal froid sur ma nuque.

Un couteau.

Mon sang se glaça.

Moi aussi je l'avais sous estimée.

En moins de deux, elle s'était relevée, avait sorti son arme et l'avait pointé contre moi, avant que je n'ai eu le temps de faire quoique ce soit.

- Chuuut, on ne bouge plus, me murmura-t-elle à l'oreille.

- Qu'est-ce-que vous me voulez ?

Elle émit un petit rire dans le creux de mon oreille, tout en se collant à moi. Elle passa son bras gauche contre mon torse ; l'autre tenant l'arme contre ma nuque.

- Oh mais ma puce, voyons, toi tu n'es qu'une pauvre tâche au milieu du tableau.

Elle fit une petite pause, puis me susurra :

Je veux tes protecteurs. Tu vas me servir d'appât.

Ce fut à mon tour rire. Mais mon rire était amère.

- Mes protecteurs ? Genre, tu veux dire, Stray Kids ? Mais ma pauvre, ils n'en n'ont strictement rien à faire de moi. Tu t'es trompée de personne.
Je baisse la voix.
Ils ne viendront pas pour moi.

C'est vrai après tout. Depuis ces quelques jours, je n'ai rien fait à part les provoquer et les énerver. Je leur ai menti, j'ai été odieuse, et pour couronner le tout, je me suis fait la malle alors qu'ils m'avaient autorisé à sortir de ma chambre pour enfin me doucher. Jamais ils ne se dérangeront pour aider une fille comme moi.

Mais une voix s'éleva alors.

- Ah oui, tu crois ça ? Mais petite idiote, t'écoutes rien de ce que ton dit ou quoi ?

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