Suis-moi, je te fuis - Wooyoung

Chapitre 8

Un autre mois était passé. Et je ne changeais toujours pas d'avis, ce qui arrivait à m'insupporter. Je faisais toujours mes sorties avec ma meilleure amie, parfois même avec ceux du théâtre de qui je m'étais rapprochée.

Mais lorsque je retournais sur mon téléphone je partais tout de suite ailleurs.

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Ce midi-là, alors que j'avais terminé les cours plus tôt je reçus un appel de Thalia, qui elle, était toujours au lycée car elle avait un autre cours. Elle me demanda ce que je faisais, si j'étais assise, et si je n'avais pas déjà une envie de pleurer ou de commettre un crime. Je me posai des questions, elle ne m'avait jamais prise avec autant de pincettes avant...

— Alors maintenant que je suis sûre que je peux me lancer... hum. Joy ?

— Qu'est-ce qu'elle a ?

— Elle sort avec Wooyoung, me dit-elle franchement, sûrement pour ne pas faire durer le suspens.

Un vent de flou passa devant mes yeux, les faisant s'emplir de larmes. Ma main se mit à trembler, et entraîna tout mon corps dans cette action. Une sueur froide m'envahit. Du dégoût, de la tristesse ou de la colère, peut-être même les trois s'emparèrent de mon âme.

— Tu me fais une blague ? demandai-je d'un ton hésitant mais très froid. Parce que si c'est le cas c'est vraiment pas d...

— Leywenn tu me crois vraiment capable de te dire ça juste pour te faire une blague ?

À cela je ne répondis que du silence. Bien sûr que non elle n'aurait pas fait ça, il suffisait juste que je me l'admisse.

— Mais... tu les as vus ? Je veux dire... peut-être que tu confonds ; ils sont amis, mais super proches.

— Ils étaient juste derrière nous au foyer. On en sort. Il l'entourait et il avait la main posée sur sa cuisse, alors si ça c'était juste un signe d'amitié, qu'est-ce que l'amour alors ? Bon, ma Leywenn il faut qu'on aille manger, mais si ça va pas tu m'appelles, d'accord ?

— D'accord...

— Promis ?

— Promis.

— Craché ?

— Thalia...

— Oui, pardon. Allez ma belle, courage. À demain.

Elle raccrocha et je me retrouvai comme une imbécile, assise face à mon bureau.

Joy... celle qui m'avait branchée avec Wooyoung, et qui à peine deux mois plus tard sortait avec lui, alors qu'elle savait parfaitement que même si je ne lui avais parlé que deux fois, sans le connaître réellement avant, j'avais des sentiments qui avaient réussi à se frayer un chemin pour atteindre un lieu devenu sensible. Encore ce matin rien ne pouvait laisser croire à cette fille qu'ils avaient débloqué la route inverse.

Je me levai de ma chaise et commençai à faire les cent pas, comme pour me calmer de quelque chose ou me remettre d'une sale nouvelle. Ce que je pensais vrai, pour les deux cas.

Beaucoup de gens auraient dit que je dramatisais, qu'il n'était qu'un garçon et elle qu'une fausse amie qui s'était peut-être jouée de moi.
Beaucoup de gens auraient dit que ce n'était pas si grave après tout.
Mais peut-être que juste l'idée que je me fusse autant prendre pour une conne par celle que je croyais être mon amie me rendait folle, tout simplement.

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Je n'avais pas pu pleurer de la journée, je n'avais eu que des montées de larmes, de colère aussi.