𝓦𝓮 𝓪𝓻𝓮 𝓭𝓲𝓯𝓯𝓮𝓻𝓮𝓷𝓽 [TERMINÉE]

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐 : 𝐀𝐬𝐩𝐞𝐧

J'arrive dans ce grand loft avec mes parents, la beauté de ce lieu ne me surprend pas du tout, j'ai une décoration semblable chez mes parents.

Les Henderson, des amis de longues date de mes parents nous conduisent dans ce qui semble être une bibliothèque. En plus des nombreux livres on y trouve une table de billard. Je m'assois dans un des fauteuils et écoute Mme Henderson.

— Notre fille ne devrait pas tarder à arriver, je suis sûre qu'Aspen s'entendra bien avec elle.

Je viens d'apprendre à l'instant qu'ils ont une fille. Lors de dîners, de soirées et de bals, je les vois souvent que tous les deux, elle ne doit pas être dans la région pour faire ses études.

Mon père et Mr Henderson commence une discussion sur la hausse de la bourse accompagnés d'un verre de bourbon.

Quelques minutes plus tard, une légère sonnerie retentit annonçant une arrivée. Mme Henderson se lève en s'excusant et part accueillir la dernière invitée.

Elle revient moins de cinq minutes plus tard en déclarant :

— Excusez-la pour son retard, elle rentre à peine de l'université.

La fille apparaît alors, elle me regarde surprise comme je le suis en la reconnaissant.

— Harper Henderson, déclaré-je mon regarde posé sur elle.

— Aspen Powell, répond-elle à son tour sans détourner son regard du mien.

Nos parents se regardent sans vraiment comprendre et je continue :

— Je n'avais pas fait le rapprochement entre Harper et vous Mr et Mme Henderson, j'ai l'habitude de la voir, mais pas habillé comme ceci...

— Ils le savent, déclare Harper en me fusillant du regard. Mr et Mme Powell, excusez mon incivilité, mais bienvenue chez nous, c'est avec plaisir que nous vous recevons avec votre fils pour ce dîner convivial.

La Harper de l'université et celle que j'ai devant les yeux sont totalement différente et je ne saurais pas dire à quel moment elle joue un rôle.

A l'université, elle est connue pour son groupe d'amis aussi différents les uns que les autres mais qui sont des vrais phénomènes. Elle est également connue pour sa "relation" avec Kai, le beau gosse de l'université comme l'appelle les filles.

Bref, l'image qu'elle renvoi n'est pas la même que celle que je vois.

— Harper, Aspen, commence son père, puisque vous vous connaissez déjà, vous n'avez qu'à vous installer sur la terrasse pour discuter entre vous.

Harper acquiesce dans un signe de tête, je me lève pour la rejoindre et nous avançons vers la terrasse dans un silence pesant. Elle ouvre la porte et se jette sur le canapé après avoir enlevé ses escarpins Chanel.

— Aspen Powell, si j'avais su que c'était toi l'invité, je serais sortie avec mes potes.

— Pour rentrer ivre une énième fois...

Oups, c'est sorti tout seul.

Elle me lance un regard assassin avant de reprendre :

—Tu savais que tu venais chez moi, mais tu as fait l'étonné en me voyant, pourquoi ?

— Comme je te l'ai dit, je n'ai pas fait le rapprochement, tu es tellement différente que l'image que tu veux donner.

Elle soupire et sort de sous le canapé, ce qui semble être un paquet de clope et un briquet.

— Tu vois Powell, commence-t-elle en sortant une cigarette du paquet, toi et moi ne sommes pas pareil et nous ne le serons jamais.

Elle allume sa cigarette qu'elle tient entre ses mains, tire une taffe avant de recracher la fumée dans ma direction.

— Je ne sais pas comment tu arrives à être deux personnes, dis-je d'un ton neutre.

— Mais qui te dit que je suis deux personnes. Après tout, tu ne me connais pas et nous n'aurons pas l'occasion de faire plus ample connaissance, laisse tomber, c'est mieux.

Elle se lève, remet ses chaussures et relâche sa fumée sur moi avant de partir en laissant comme trace de son passage, des nuages de fumée blanche.

Quelques minutes après son départ, je m'avance à mon tour vers l'intérieur de la maison et retourne dans la bibliothèque, mais je n'y trouve que Mr Henderson.

— Aspen, j'ai bien cru que nous vous avions perdu...

Mensonge.

Il avait simplement peur que je reste trop longtemps seul avec sa fille.

— Rassurez-vous Mr Henderson, vous n'avez rien à craindre me concernant.

— J'espère bien jeune homme, passons à table avec tes parents, finit-il par dire en passant un bras autour de mes épaules.

Et il me conduit dans la salle à manger où tout le monde est réunit.

— La prochaine fois, Aspen devrait venir avec Ruth, ça pourrait être sympa que les filles se revoient, dit Mme Henderson.

Ruth et Harper se connaissent ?

— Je ne pense pas que ça soit une bonne idée mère, Ruth et moi ne sommes plus en très bon termes, répond Harper le plus chaleureusement possible.

— C'est la copine d'Aspen, elle doit pouvoir venir à nos dîners, déclare son père sur un ton tranchant.

Harper quitte la table en s'excusant sans demander l'autorisation, elle risque de se faire engueuler après notre départ.

Mais il y a encore des choses que je ne comprends pas Ruth et Harper se connaissent d'où ? Et pourquoi Harper évite le sujet ?

Une fois le repas terminé, nous regagnons la voiture et mes parents discutent entre eux de cette excellente soirée et je reste silencieuse en repassant les évènements dans ma tête :

Je sors de table, me dirige vers la terrasse pour prendre l'air et j'y trouve Harper avec une autre clope au bord des lèvres.

— Qu'est-ce que tu n'as pas compris Powell ?

— Je n'ai pas l'habitude de suivre les ordres, répondis-je.

Elle rigole pour la première fois depuis le début de la soirée avant de me répondre :

— Menteur, tu fais toujours ce que tout le monde te dit y compris Ruth, elle te mène par le bout du nez en continu.

— Comment ça ? demandé-je intrigué.

Elle semble se rendre compte de ce qu'elle vient de lâcher et ne me réponds pas.

— Harper ! m'exclamé-je. Tu ne peux pas ne rien dire après ça !

Elle se lève brusquement et s'approche de moi, sa tête à vingt centimètres de la mienne.

— Je n'ai aucun ordre à recevoir de toi Aspen. Contrairement à toi j'obéis quand je le veux et n'accorde pas de surplus de confiance aux autres gens.

Je la regarde droit dans les yeux et elle fait de même. A un moment, il me semble voir une tout autre personne, mais la réalité me rattrape très vite :

— Un conseil Aspen, ne ferme pas les yeux sur ce que tu trouves étrange où la réalité te frappera de plein fouet.

Elle part sans que je me rende compte de quoi que ce soit.

Harper Henderson, je compte bien découvrir ton secret...

De toute évidence, Ruth me cache quelque-chose et j'ai bien peur de savoir la vérité maintenant.