𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 9 : 𝓗𝓪𝓻𝓹𝓮𝓻 (𝓯𝓵𝓪𝓼𝓱-𝓫𝓪𝓬𝓴)

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Je souris et descend dans la cuisine pour rejoindre mes parents. Aujourd'hui est un jour particulier, c'est mon dernier jour en Senior Year !

J'embrasse ma mère sur la joue et fait de même pour mon père. Puis, j'envoie discrètement un message à Jude, mon fabuleux petit-ami.

Harper : Coucou, tu viens me chercher ce matin ?

Je déjeune donc avec mes parents dans la bonne humeur, mon père nous parle de son travail et ses collègues, ma mère nous partage quelques-une de ses anecdotes avec sa meilleure amie.


Je nous décrirais comme une famille heureuse et unie, nous avons surtout réussis à remonter la pente ces dernières années. A la suite d'un évènement tragique, nous avons essayé de rester la famille modèle et cela nous a réussi. Même si le deuil plane toujours au-dessus de nous, on essaie de faire abstraction.

— Et toi Harper, prête à entamer ton dernier jours en Senior Year ? questionne mon père.

— Oui, après je commencerais enfin des études qui me plaisent et dans lesquels je pourrais m'épanouir.

— Et le fameux Jude, comment va-t-il ? me demande ma mère.

— Il va bien, répondis-je. Il passe me chercher ce matin pour aller au bahut.

Mon père perd légèrement son sourire. Il n'aime pas vraiment le fait que j'ai un petit-ami qui n'est pas de notre classe sociale, ma mère quant à elle est plus optimiste, elle pense que ça me fait du bien de passer du temps avec des personnes dites "normales".

— Le rencontrera-t-on un jour ? me demande mon père. Il faudrait quand même que je sache qui embrasse ma fille depuis plus de six mois.

Je contient ma gêne face à lui, mais s'il savait tout, Jude ne serait plus de ce monde. On a jamais fait "la chose" comme dirait ma mère, mais bon, on a aussi fait plus que s'embrasser...

— Un jour peut-être, déclaré-je avant de lire le message de Jude.

Jude : Pas de soucis princesse, je suis là dans trente minutes.

Harper : A toute alors !

Je quitte la table et fonce dans ma chambre avant de rejoindre Sully pour attendre l'arrivée de Jude.


Je prends donc l'ascenseur deux minutes plus tard après avoir salué mes parents en leur souhaitant une bonne journée. J'arrive dans le hall et il m'attend, son sac à dos sur l'épaule.

— Combien de temps ? demande-t-il.

— Vingt minutes je pense et toi ?

— Dix minutes. Je stresse un peu et toi ?

— Moi aussi, j'espère que tu l'apprécieras.

Aujourd'hui, on se présente mutuellement nos petits copain, je lui présente Jude et il me présente Matthew. Il a toujours eu honte de ce qu'il est et c'est un grand évènement pour lui et je suis heureuse et satisfaite de son bonheur.

Son téléphone sonne, il vient de recevoir un message. Il me regarde et ses yeux sont larmoyants, je n'ai pas besoin de plus pour comprendre. Je m'approche doucement de lui et il s'effondre dans mes bras :

— Il me largue, sanglote-t-il, ça faisait plus d'un an que nous étions ensemble, j'allais lui présenter mes parents, je pensais que c'était du sérieux, mais je me suis apparemment trompé, enfin, c'est plutôt lui qui  trompé dans l'histoire...

J'ai mal au coeur pour Sully, il mérite mieux que ça, c'est une personne gentille, serviable, déterminée motivée par tout ce qu'elle entreprend et qui a le coeur sur la main, parfois même un peu trop...

Jude : Je suis devant princess, je rentre ?

Je lis discrètement le message de Jude pendant que Sully se mouche et je réponds :

Harper : Oui, pas de problème, je suis dans le hall.

Je le vois arriver presque instantanément et il s'approche de nous.

— Salut toi, déclare-t-il en m'embrassant.

Mais ce n'est pas un baiser d'amour, il veut marquer son territoire face à Sullyvan. Je m'écarte de lui et me tourne vers Sully qui le regarde avec des yeux noirs.

— Jude, je te présente Sullyvan mon meilleur ami, Sullyvan, je te présente Jude mon petit copain.

— Enchanté, déclare Jude en tendant la main à Sullyvan.

Il la prend et la serre sans décrocher un mot, il dépose ensuite un baiser sur mon front avant de retourner dans ses appartements dans un silence de mort.

Jude m'attrape la main et nous nous dirigeons vers sa voiture, d'habitude, il prend sa moto, mais aujourd'hui, la pluie menaçant de tomber, il a trouvé plus judicieux d'avoir un toit au-dessus nos têtes.

— Qu'est-ce que tu as cherché à faire devant Sullyvan ? demandé-je.

— Rien, pourquoi ?

— On aurait dit que tu voulais marquer ton territoire comme si j'étais un arbre pour un chien.

Il s'arrête et me regarde dans les yeux.

— Jamais je ne me moquerais de toi et ne chercherais à réduire ton existence humaine à un objet.

Je lui fais un maigre sourire et continue à avancer vers le véhicule.


— Je sors avec des potes ce soir.

— Ah... tu ne m'avais pas dit..., répondis-je.

— Je sais, c'est seulement que c'est le dernier jour et on voulait en profiter ensemble.

Je pense qu'il aurait pu me prévenir avant, mais bon, c'est sa vie après tout, tant pis si j'avais prévu des choses ce soir...

— Ok.

Il ne dit rien et me dépose chez moi.

— Je t'aime, dis-je.

— Moi aussi, répond-il en plongeant sa tête dans son téléphone.

Je sors de la voiture en claquant la porte, rentre dans le hall et monte directement chez moi, je ne suis pas de bonne humeur et ne ferais que rajouter de la mauvaise humeur en allant voir Sully qui ne doit pas être très bien.


Il est vingt-deux heures, la fête doit certainement battre son plein, je me connecte donc sur Instagram et regarde les stories : celle de Jude est sobre pour le moment, seulement quelques vidéos sur l'ambiance. Jusqu'ici tout va bien me diriez-vous, mais non, il faut que cette dernière storie posté il y a à peine cinq minutes ait le don de me planter un poignard en plein dans le coeur.

Jude est avec Ruth, une de mes amies, ils sont très proches, trop proche. Les mains de "mon copain" sont sur les hanches de Ruth tandis que les siennes sont autour du cou de Jude. Et bien évidemment, ils s'embrassent. Pas simplement, ce qui serait déjà horrible, non, langoureusement.

Pour achever mon moral et tout le reste, il est écrit : "Happy three months babe !".

Je viens de perdre foi en tout ce que je pensais logique, j'ai perdu confiance en l'être masculin qui il y a quelques heures me promettait de ne jamais se moquer de moi. Ma colère est forte, vous ne pouvez pas imaginer tout comme moi ce qui pourrais arriver si celle-ci venait à exploser.

𝓦𝓮 𝓪𝓻𝓮 𝓭𝓲𝓯𝓯𝓮𝓻𝓮𝓷𝓽 [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant