𝐁𝐎𝐃𝐘𝐆𝐔𝐀𝐑𝐃 ; jenlisa

Chapitre 37

Lisa

J'ai envie de mourir...

Jennie est furieuse contre moi et elle va me virer...

Quand elle est partie, je suis entrée dans mon appartement et j'ai refermé la porte derrière moi en pleurant, me laissant tomber par-terre en gémissant.
Je ne m'étais jamais sentie aussi triste et abattue de toute ma vie...
J'avais clairement l'impression que mon coeur s'était déchiré et qu'il n'en restait plus rien...

Et ça faisait mal...

Je pense que le fait d'être ivre aggravait mon accablement, mais la réaction de Jennie en était déjà responsable d'une partie.
Je n'arrivais plus à contrôler les spasmes qui m'agitaient et j'ai frappé avec force par-terre en gémissant.
J'avais atrocement besoin d'elle, là maintenant. C'était assez égoïste venant de la part de quelqu'un qui venait de la tromper :
« Pourquoi t'as fait ça Lisa...? me suis-je murmurée à moi-même en gémissant. Maintenant tu vas perdre la seule personne que t'aimes... Pourquoi... ».
J'ai fondu en larmes une nouvelle fois en essayant de me relever pour me laisser tomber sur mon lit, reposant mes jambes tremblantes.

J'ai mis ma tête dans mes mains et j'ai essuyé les larmes qui coulaient sur mes joues, fermant les yeux pour dissiper le mal de tête qui me prenait.
Je me suis rapidement endormie et contrairement à ce que j'aurais pensé, la nuit que j'ai passée a été agréablement calme...

•

Je me suis réveillée assez tôt d'après le ciel encore sombre et légèrement rosé à l'horizon par le lever du soleil.
Je me suis redressée dans mon lit en me frottant les yeux, le coeur dix fois plus léger qu'hier soir, jusqu'à ce que ma soirée au bar ne me revienne et que je déglutisse pour faire disparaître la boule dans ma gorge.

Je ne supportais pas de rester là à ne rien faire alors que Jennie allait peut-être prendre la décision de me virer ou même pire : de me quitter.
Alors je me suis levée, encore chancelante à cause du mal de tête qui refusait de me quitter, et me suis rendue presque en courant jusqu'à son bureau, sachant qu'elle commençait à travailler plus tôt que tout le monde.

Elle n'y était pas...

La porte était fermée et j'ai senti mon coeur s'affoler, ordonnant à mes jambes d'aller voir jusqu'à son appartement.

Elle n'y était pas non plus.

La porte était fermée également, ce qui n'arrive jamais d'habitude : elle ne la ferme que quand elle va travailler à son bureau. Or, elle n'y était pas...
Je me suis laissée tomber devant sa porte, essayant de réfléchir à où elle aurait pu aller sans moi.
Une idée m'a soudainement traversé l'esprit et j'ai descendu les escaliers qui menaient au rez-de-chaussée pour me précipiter vers la porte d'entrée, persuadée que la voiture de son chauffeur n'était plus là et qu'elle avait dû faire un tour quelque part sans moi...

Pourtant elle y était, garée proprement juste à côté du trottoir.

Je suis restée immobile devant la porte d'entrée, les jambes refusant d'avancer ou de reculer, l'estomac noué.

Où avait pu aller Jennie ? Sans moi ? Sans personne ?

J'ai remonté les escaliers qui menaient à l'étage et je me suis dirigée à grands pas vers le bureau de Rosé, sentant mon inquiétude pour Jennie gonfler au fur et à mesure que les secondes passaient...
J'ai trouvé la porte ouverte et je me suis avancée dans l'encadrement, la voyant assise à son bureau entrain de travailler derrière son ordinateur.
J'ai toqué pour attirer son attention, elle a levé les yeux vers moi et a souri en me voyant :
« Bonjour Lisa. Qu'est-ce qui t'amène à une heure pareille ?
- Je...  commençai-je en reprenant mon souffle. Je suis désolée de vous déranger, je voulais savoir où était Jennie. ».
Rosé m'a regardée pendant quelques secondes comme si elle réfléchissait, elle a posé son stylo et a froncé les sourcils :
« C'est vrai que je ne l'ai pas vue ce matin. Elle ne travaille pas ?
- Non, son appartement est fermé à clé et sa voiture est toujours garée devant l'entrée.
- Je n'en sais rien. répondit-elle en se levant de sa chaise, soudainement inquiète. Quand est-ce que tu l'as vue pour la dernière fois ?
- Hier soir. Assez tardivement. ».
Rosé a pris dix secondes pour réfléchir et elle s'est approchée de moi :
« Je vais demander à son chauffeur et aux gardes du corps pour voir si ils n'ont rien vu sur les caméras de surveillance. Merci de m'en avoir parlée. Je vas m'en occuper ne t'inquiète pas. ».
J'ai acquiescé et l'ai laissée sortir de son bureau, serrant les dents pour ne pas m'inquiéter.

J'ai couru jusqu'à mon appartement et j'ai pris mon téléphone posé sur le lit pour appeler Jennie, la main presque tremblante.
J'ai attendu mais personne n'a répondu.
J'ai réessayé plusieurs fois mais la même voix du répondeur me parvenait à la fin, me donnant envie de crier et de jeter mon téléphone sur le lit.

Je suis restée assise par-terre, ne sachant pas quoi faire.
Jennie était partie. J'ignore où et personne ici ne semblait le savoir...
Elle était partie toute seule, quelque part où elle n'était pas en sécurité et où elle pouvait croiser la route de la femme qui voulait sa mort...
Peut-être qu'elle était partie pour toujours... Peut-être que...
J'ai vivement cligné des yeux pour dissiper les larmes qui montaient : ce n'était pas possible qu'elle s'en aille pour toujours...

J'avais tellement peur qui lui arrive quelque chose et que Kim Jisoo la trouve, comme elle m'avait déjà trouvée deux fois depuis sa tentative de meurtre à Paris...
J'avais peur qu'en ce moment elle soit partie faire quelque chose de dangereux, j'avais peur de recevoir l'appel d'un numéro inconnu qui me laisserait entendre la voix de Jisoo m'ordonnant de venir la rejoindre si je voulais que Jennie ne se fasse pas tuer d'une balle dans la tempe, j'avais peur que ce soit de ma faute...

J'avais peur de ce qui pourrait lui arriver...

J'avais peur qu'elle ne m'aime plus...

J'avais peur...

bodyguard
L
chapitre 37

구레무