Janet Hastings [Mycroft Holmes FanFiction]

Chapitre 19

Il faisait un temps de chien à Londres, le chauffage était en panne, Janet ne parvenait pas à remettre la main sur son chargeur de téléphone et pour couronner le tout il fallait qu'elle prépare ses bagages afin d'accompagner Sherlock dans le Dartmoor. c'était une sale journée, sans aucun doute. L'humidité de l'extérieur commençait également à consteller l'unique fenêtre du petit appartement, s'amoncellant et coulant piètrement sur le mur vert sapin.

L'appartement était relativement dépouillé, Janet avait bien essayé de le décorer un peu mais les sessions shopping n'étaient pas vraiment fréquentes lorsqu'on devait assurer la sécurité d'un Holmes. Ici et là trônaient des plantes vertes qu'elle avait laissé en garde à Anthéa avant de partir, les trois quarts des meubles étaient des meubles suédois tout ce qu'il y avait de plus basique et des cartons non déballés gisaient au sol. Les rares éléments de décoration étaient des photos au mur. Souvenir d'une soirée dans un pub de Kentish Town avec Anthéa, occupée a boire de la bière et chanter sur du Wham à tue-tête, de ses amis de faculté lors de leur remise de diplôme ou encore de sa famille, sa mère assise sur les genoux de son père, souriant de toutes ses dents à l'objectif .

Une photo la représentait même enfant sur la plage de Brighton en train de construire un énorme chateau de sable avec son frère. C'était l'un des pitoyables derniers vestiges d'équilibre familial en sa possession. Elle chérissait cette photo mais parfois, dans ces rares instants de quotidien qui semblaient normaux, lorsque Sherlock, John ou Mycroft venaient chez elle discuter ou partager une tasse de thé, et qu'ils posaient les yeux sur ce cliché. Elle percevait leur regard gèné et ne parvenait pas a s'empêcher de se sentir mal à l'aise, honteuse. Elle savait bien sur qu'il n'y avait aucune chance de faire pardonner son frère ou de lui faire entendre raison, mais elle l'aimait. Savoir qu'ils désapprouvaient, à raison, qu'elle ne pourrait jamais concilier ces deux parties de sa vie, l'emplissait toujours de tristesse un instant, jusqu'à ce qu'elle le réfrène .

Engoncée dans un pull en laine diforme qu'elle tenait de sa mère et un jean noir, elle empilait peu à peu les choses dont elle aurait besoin pour le voyage: pulls épais, bottes fourrées, un livre ou deux pour tuer le temps et bien entendu un Glock 17 afin de faire les présentations en cas de rencontre fortuite.

Aller s'isoler à la campagne ne l'inspirait guère, d'une part car elle allait devoir travailler sur la géographie des lieux en écoutant Sherlock palabrer durant tout le trajet ( ce qui n'avait rien d'attrayant.), mais également car cela allait les laisser à découvert, sans le support logistique de Mycroft pour l'aider. De plus Michael, son collègue tout aussi qualifié qu'elle venait aussi ce qui n'avait aucun interêt. Parfois elle avait l'impression que Mycroft ne cherchait qu'à l'occuper . Elle était d'ailleurs plus ou moins certaine désormais que s'il lui avait confié cette mission, c'était davantage pour la forcer à rester dans les parages que pour apporter une réelle protection à son jeune frère qui était plutôt bien entouré déjà, sans le savoir.

Enfin, l'enquête était ubuesque, courir après les Loups garous à la campagne lui semblait totalement délirant et avec les problèmes en cours à Londres cela lui semblait bien futile, mais peut-être se trompait-elle.

Sa valise prête, elle enfila son harnais par dessus son pull et y rangea le pistolet. Elle attrapa son manteau sous le bras et monta en direction de l'appartement voisin. Les occupants semblaient s'agiter de l'autre côté de la porte. Elle entra sans toquer et tomba effectivement sur John qui préparait 2 valises tandis que Sherlock tournait en rond dans la cuisine. Elle contourna le blond en l'observant avant de rejoindre le détective dans la cuisine.
«  c'est John qui prépare tes bagages maintenant?

- je n'y tenais pas vraiment mais il a insisté.

- Je n'ai pas l'intention de passer mon séjour accompagné d'un véritable sans-abri. Sherlock allait partir sans vêtements de rechange ou même produits de toilettes.