Enivre-moi

• Chapitre 15 • PC

Connor

La porte de mon appart' franchie, je m'affale sur le canapé et téléphone tout de suite à Conrad, le pote d'Adan. Apparemment, ce type est capable de tout alors voyons ce qu'il compte faire pour retrouver la trace de cette fameuse Lucia. 
Conrad décroche à la deuxième sonnerie et j'en profite pour défaire les boutons de ma chemise. 
— Allô ?
— Conrad, c'est moi Connor. J'ai besoin de ton aide, t'es dispo ?
— Vas-y, dis-moi.
Ce que j'aime avec lui c'est qu'il ne tourne pas autour du pot, il exécute.
Des bruits de porte défilent et une fois que le calme est de retour, j'ouvre la bouche.
— J'ai besoin d'avoir des informations sur quelqu'un, le nom est Genovese.
— Pourquoi tu cherches ça ?
— Un règlement de compte entre gang a eu lieu dans la ville hier, apparemment une famille au nom de Genovese serait impliquée. J'ai besoin de savoir qui sont ces gens, tu peux me trouver ça ?
— Ouais, attends une seconde.
Tandis qu'il pianote sur ce qui me semble être un ordinateur portable, j'en profite pour prendre des nouvelles.
— Comment vont Adan et Naomi ?
Mon ton est bas, j'ai un peu honte de passer par lui pour avoir des nouvelles de ma famille.
— Bien, il me semble. Adan te cherche, tu sais.
— Je sais, j'ai croisé un type chelou la dernière fois dans la rue. Vu comment il était fringué, il devait bosser pour lui.
— Pourquoi tu ne l'appelles pas ? Flora aussi te réclame. me reproche-t-il, sans pudeur.
— Je n'ai pas trop le temps en ce moment, j'ai besoin d'espace.
— J'ai remarqué que tu disparais souvent au début de l'été, le soleil de New-York ne te plait pas ?
Je ricane et rétorque, moqueur :
— Je préfère de loin celui de Mexico.
En vérité, je n'ai jamais passé un été à New-York. Je trouve que ce lieu m'étouffe lorsque la chaleur augmente, et puis ça me rappelle trop de mauvais souvenirs. Un bip résonne à travers l'appareil et Conrad chuchote bingo.
— J'ai trouvé quelque chose.
— Dis-moi.
Je me redresse du canapé et tend l'oreille.
— Emilio Genovese est à la tête de la famille, on peut dire que c'est un gros poisson. Il est enregistré dans nos dossiers sous le nom de « Papa ». Trafic de drogue, meurtres, viols, trafic de prostitution et d'argent. Ce type est un pourri...
— Putain de merde, ça craint...
— Attends, il y a autre chose...ajoute-t-il, il a un petit fils. Ismaël Genovese, il est le patron d'une entreprise d'armurerie à Mexico. C'est ce que tu voulais savoir ?
— Pas vraiment, ces gars là ont enlevé une danseuse dans un cabaret et j'ai besoin de savoir où elle se trouve.
— Une petite copine ? s'enquiert-il.
— Non, l'amie d'une amie.
— Okay, je vais essayer de trouver quelque chose.
Suite à de longues minutes à frapper sur son clavier d'ordinateur, il lâche enfin :
— Je crois que j'ai trouvé quelque chose d'intéressant. Une femme a été retrouvée morte dans une ruelle il y a quelques jours, c'était une ancienne strip-teaseuse. Apparemment elle bossait pour un club privé à la résidence des Genovese.
— Ils cherchaient une danseuse...dis-je pour moi-même. C'est pour ça qu'ils ont enlevé l'amie de Gaby, pour remplacer celle qui est morte.
— Tu peux accéder à son dossier médical ?
— Ouais, elle s'est prise une balle dans la poitrine, elle est morte sur le coup.
— Putain, c'est la merde...
— Leur cherche pas des noises, Connor. Si l'amie de ton amie a franchi le seuil de cette résidence, c'en est fini. Elle est à eux maintenant.
— Oui, je sais et c'est bien ça le problème. Soufflé-je, merci de m'avoir aidé Conrad je te revaudrai ça.
— Pas de soucis, rends moi visite la prochaine fois, ça fait longtemps.
— Ne t'en fais pas, je reviendrai.
Conrad raccroche et je laisse tomber mon téléphone sur le canapé. Voilà bien longtemps que je n'ai pas été confronté à une histoire pareille. Dévisageant le plafond blanc, je repense à Gabriella et ce flic posté à ses côtés. Je l'ai bien reconnu, le « voisin ». Ce puceau gonflait le torse comme si j'empiétais sur son territoire, comme si Gabriella lui appartenait. Cette femme n'appartient à personne...
Contrarié, je gagne la cuisine et sors tous les ingrédients nécessaires afin de concocter des cupcakes. J'ai besoin de souffler, de penser à autre chose qu'à ce type, Gabriella et...tout le reste.