• Chapitre 17 • PC

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Gabriella

La nuit dernière n'a pas été facile, à vrai dire je n'ai presque pas dormi. Mon esprit refuse de s'éteindre, je ressasse la journée que j'ai eue avec Connor. Tout s'était pourtant si bien passé, pourquoi fallait-il que Matteo m'apprenne ça maintenant ? Après son appel m'affirmant que Connor n'était pas celui qu'il prétendait être, j'ai survolé les liens internet concernant sa famille et lui. Sa petite sœur est une mannequin réputée et son frère, P-DG d'une entreprise multimilliardaire. Il est issu d'une belle famille, ça c'est clair. Cependant, j'ai conscience que ma réaction était disproportionnée.
Peut-être est-ce le fait de l'avoir vu au bras de centaines de femmes riches et diablement élégantes ? Est-ce que je suis jalouse ? Joder, no.
— Est-ce que ça va, Gab ?
Gloria dépose sa main sur ma joue et je souris timidement.
— J'ai simplement mal au crâne avec ce qu'il s'est passé, ne t'en fais pas.
Je range les pintes sur l'étagère faite pour et sers le client juste derrière le comptoir. Depuis l'incident, Giorgio a décidé de laisser les danses de côté. De ce fait, j'ai mes nuits de libres pendant plusieurs jours et bon sang ça fait du bien !
— Comment ça se passe avec le canon ?
Scandalisée, je manque de m'étouffer avec ma propre salive. Elle parle de Connor !
— Le canon, demandé-je, faussement innocente.
Il fallait qu'elle me parle de lui maintenant, comme si je n'y pensais déjà pas assez...
— Mais oui ! Le beau gosse qui vient te voir danser de temps en temps ?
— Rien, ce n'était qu'un mec avec qui j'ai passé du bon temps, il n'y a rien de plus.
Menteuse.
— Tu te fous de moi, Gab ! s'exclame-t-elle. Il te regarde comme si tu étais la femme de sa vie et vice-versa.
— Je ne le regarde pas du tout comme ça ! m'énerve-je. Ce n'est qu'un plan cul.
Gloria place ses poings contre ses hanches et me regarde dans l'air de dire « tu ne peux pas me mentir à moi ! ».
— On ne peut pas être ensemble, Gloria. Il vient d'une belle famille, il est riche et il peut avoir toutes les femmes qu'il veut alors, je n'ai certainement pas envie de perdre mon temps avec un type comme ça.
— Mais c'est peut-être toi qu'il veut !
— Ah ! La bonne blague. Les hommes comme ça ne sont pas satisfaits avec une seule femme, crois-moi.
— Ce n'est pas parce que tu es tombée sur des connards que c'en est un aussi.
— Sauf que, c'est bel et bien un connard. Affirmé-je.
— Un connard sacrément sexy quand même...miaule-t-elle, mordillant sa lèvre comme le ferait un prédateur face à sa proie.
— Gloria, on est au travail. Grondé-je, exaspérée.
— Ça, si ce n'est pas de la jalousie, je ne sais pas ce que c'est...
Cállate !
Elle part dans un fou rire et j'avale pressement un shot de vodka afin de penser à autre chose que Connor et son physique de rêve. Concentre-toi, Gab...

Je claque la porte d'entrée et jette ma veste sur le fauteuil près du porte manteau.
— Je suis rentrée, Nonna !
Un bruissement se fait entendre et elle se rue sur moi, le visage empreint d'inquiétude.
Madre mía ! Où étais-tu passée ?
— J'ai dormi chez Gloria, je suis désolée je n'avais plus de batterie pour t'envoyer un message.
— Matteo est venu il y a environ une heure, il te cherchait.
— Ah bon ? m'étonne-je. Il t'a dit quelque chose ?
— Non. Il a dit que c'était à toi de me le dire.
Joder de mierda !
— Je ne vois pas de quoi il parle, je n'ai pas grand-chose à te dire.
Hormis le fait qu'il y a eu une fusillade au cabaret.
— Bon sang, Gabriella j'en ai assez que tu me caches des choses !
— Écoute je n'ai pas envie de te mentir alors ne cherche pas à savoir. C'est ma vie et je gère.
— Mais enfin ! s'offusque-t-elle. Tu ne me parles plus depuis que ton grand-père est mort, comment je suis censée te comprendre moi ?
— Je suis une grande fille, Nonna. Et puis, toutes mes affaires ne te concernent pas !
— J'ai besoin...que tu me parles, cariño.
Elle tend la main vers moi, néanmoins une sensation d'étouffement me prend à la gorge et je la contourne, lâchant douloureusement :
— Je suis désolée, j'ai juste besoin d'espace là...
Je l'abandonne dans le couloir et fonce dévaler les escaliers du porche avec précipitation. J'ai besoin de m'éloigner, de prendre le temps de réfléchir, de souffler et d'évacuer ma colère !
Je franchis la porte de la grange avec rage et assène un coup direct dans le sac de frappe. Putain de merde...
Passant une main dans mes cheveux en bataille, je grimace de douleur et échappe une plainte souffreteuse. Qu'est-ce qui ne va pas chez-moi...
— Gabriella, est-ce que ça va ? me surprend une voix rauque. Matteo...il fallait qu'il apparaisse maintenant. Ce n'est pas vrai, qu'est-ce qu'ils ont tous ? Ils ne peuvent pas me laisser tranquille deux minutes ?
Je me retourne, les dents serrées et Matteo s'approche, soucieux.
— Pourquoi tu as parlé à Nonna ? Grogné-je.
— Je ne lui ai rien dit, c'est à toi de...
— Justement ! Je n'avais pas l'intention de lui en parler, ce n'est pas le moment de l'inquiéter avec ça, Matteo !
— C'est ça qui te met aussi mal ? s'interroge-t-il.
— Je vais bien !
— Ne me mens pas, Gabriella. C'est ce type ? Il t'a fait quelque chose ?
— Quoi, non ! Quel type ? m'énerve-je.
— Connor Brown.
L'entendre prononcer son véritable nom de famille me pince la poitrine. Je refuse de penser à lui, je refuse de me faire du souci pour lui et je refuse encore plus de ressentir le manque de sa présence !
— Arrête, Matteo je n'ai pas envie d'avoir cette discussion avec toi. Je râle et passe une main sur mon front, j'ai la tête qui tourne.
Il s'approche encore un peu plus de moi et plisse les sourcils, curieux.
— Tu as bu ?
Que ? Non, arrête un peu tu veux.
— Gabriella, je suis flic. Je sais reconnaître quelqu'un qui vient de boire.
J'ouvre la bouche mais ne dis rien, fatiguée. Matteo s'approche encore un peu plus mais, je ne recule pas.
— Je suis inquiet pour toi, Gabriella...Tu fais la forte depuis des années mais je sais qu'un jour ça va exploser alors...
— Ne parle pas de choses que tu ne connais pas, Matteo.
— Cesse de me parler comme si j'étais un enfant, tu as seulement deux ans de plus que moi.
— Deux années qui sont suffisantes, crois-moi. (Je le contourne, furieuse mais il attrape ma main dans la sienne et murmure tout bas.)
— Je suis amoureux de toi depuis tellement longtemps, Gabriella...
Quoi ? Pourquoi il me dit ça maintenant ? Je plante mon regard dans le sien mais son visage se déforme, ma tête est tellement douloureuse.
Tout à coup, il me tourne face à lui et se penche vers l'avant. Le souffle coupé, je ne le repousse pas et ses lèvres s'écrasent contre les miennes. Ses mains se nichent autour de mes mâchoires et sa langue franchit la barrière de mes lèvres. ¡Gabriella, despierta de una puta vez! Hurle ma raison, rouge de colère. Sans trop savoir pourquoi, mes mains se déposent autour de sa taille et je me laisse happer, laissant Matteo m'entraîner doucement vers le vieux canapé recouvert de paille. Qu'est-ce que tu fais, Gaby ? Chuchote une voix au travers de mon esprit. 
Abruptement, je le repousse et plaque une main contre ma bouche, prise de nausée.
— Je suis désolée, je ne peux pas faire ça.
Je tourne les talons, la main plaquée contre mes lèvres et accours vers les deux portes grandes éventrées de la grange. Complètement paumée, je fonce vers ma voiture, sagement garée le long de l'allée et, une fois derrière le volant, je remarque Matteo à travers le rétroviseur. Putain. Je me sens coupable de l'avoir laissé faire, ce n'est pas ce dont j'ai envie, il n'est pas celui dont j'ai envie.
— Désolée...sifflé-je, enclenchant la première.

Connor

Paresseusement allongé sur mon canapé, j'avale une gorgée de rhum et savoure la brûlure qu'elle procure à ma trachée. Soudain, un bruit ferme contre la porte d'entrée me fait tressaillir. Je pose mon verre sur la table basse et me relève du canapé. Sans me douter de quoi que ce soit, j'ouvre la porte et ma bouche s'entrouvre de stupéfaction. Putain de bordel de merde...
— Gaby qu'est-ce que...
Sans pudeur, elle se précipite sur moi et je n'ai à peine le temps de fermer la porte que ses lèvres heurtent les miennes. Son souffle chaud a la saveur d'une vodka menthe, c'est plaisant. Mes bras s'enroulent autour de sa taille et je la soulève afin qu'elle ceinture mes hanches de ses cuisses. Je ne sais pas ce qu'il lui prend de débarquer comme ça chez-moi, et de me sauter dessus mais honnêtement j'en ai rien à foutre. Elle est revenue...
La tenant fermement, j'escalade la mezzanine d'un pas pressé et la bascule au beau milieu des draps. Gabriella se redresse et s'empresse de défaire ma ceinture.
— Tu ne perds pas de temps, poupée.
— La ferme...
Mon pantalon abaissé, je la regarde se dévêtir et souris à la vue de sa lingerie sexy. Je jette mon t-shirt à l'autre bout de la pièce et m'allonge entre ses cuisses ouvertes. Ma langue fond dans sa bouche et je la sens remuer sous moi.
— Si tu bouges comme ça, je risque de ne pas être doux.
No me importa.
J'enfonce mes doigts dans ses hanches et suçote sa gorge avec hargne. L'odeur de sa peau m'avait presque manqué...
Doucement, je longe sa poitrine, dépose un baiser sur son plexus solaire et mordille la peau de son ventre avant de m'aventure plus bas.
— Connor, dépêche toi de me...
— Chut...laisse-moi faire.
Hors de question de zapper son plaisir en pensant qu'avec mes couilles.
Je crochète sa culotte à l'aide de mes pouces et dépose un baiser mouillé au sommet de son intimité. Elle se tortille, serrant les draps dans ses poings et ça me fait sourire.
— Pourquoi tu es venue, Gaby ? Sifflé-je, laissant aller mon souffle chaud au dessus d'elle.
— J'avais envie de te voir.
— Ah oui ? C'est tout ?
Si...
Un gémissement râpeux déchire l'atmosphère de la pièce lorsque ma langue se dépose sur son corps humide. Gabriella s'arque et j'attrape ses cuisses afin d'y aller avec plus d'intensité. La bouche entrouverte, les yeux plissés et les cheveux en bataille, je la trouve magnifique. Courbé, je lèche et suçote son endroit délicat et la laisse déployer son plaisir comme bon lui semble.
Ses gémissements me tendent de la tête aux pieds et c'en est difficile de me concentrer, je n'ai qu'une envie. Me perdre en elle et la faire oublier toutes les choses qui la mettent en colère. Cette femme a bien besoin de lâcher prise !
Habile, je taquine ses sens et la sens se contracter lorsque ma langue frôle un endroit particulier. Je crois que j'ai trouvé...
Remarquant que je m'attarde sur ce qui la rend folle, Gaby s'accroche à ma nuque et plante ses ongles dans ma peau.
— Ah...Connor, je...
La sentant au bord du gouffre, j'intensifie mes baisers et elle se contracte en gémissant dans sa paume repliée. Putain, son goût est divin...
Envoûté, je me relève et Gabriella me fait tomber sur elle. Les bras enfoncés dans les draps, je dévore ses lèvres comme un lion affamé et elle pousse sur mes épaules afin de me retourner sur le lit. L'avoir au dessus de moi me rend dingue, cette vision est incroyable !
Assise sur mes cuisses, elle abaisse mon caleçon et m'empoigne sans pudeur. Je grogne, fixant un instant le plafond. Seulement, ses caresses s'accentuent et je lâche entre deux grondements :
— Gaby, je vais pas être capable d'attendre encore plus longtemps alors viens sur moi, maintenant...
Elle obéit et lorsque je la sens autour de moi, je ne peux m'empêcher d'attraper ses hanches et de l'inciter à bouger. La façon dont elle me domine est merveilleuse, je devrais la laisser faire plus souvent...
En sueur, nous bougeons ensemble et c'est foutrement bon. Ses boucles sautillent autour de son visage et la friction des draps contre ma peau est douloureusement agréable. Plaçant une main contre ses reins, je la ramène à moi et embrasse ses lèvres. Sa poitrine est si proche de la mienne que je sens son coeur battre comme un fou.
— Tu vas me faire perdre la tête.
— Toi aussi, Connor.
Les yeux dans les yeux, je prends son visage en coupe et admire son expression. Lorsqu'elle jouit, ses sourcils se plissent et une lueur folle prend place dans son regard. Je la suis, incapable de résister face à une telle vision de rêve et l'écrase dans mes bras, coeur contre coeur.

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