Ilios se réveilla en sursaut cette nuit-là, comme pour beaucoup d'autres par le passé. Il se redressa avec précipitation, le cœur battant la chamade et le front trempé de sueur. Il se précipita vers le salon mais s'immobilisa, la main sur la porte de sa chambre. Il n'était pas seul dans son appartement ce jour-là. Sacha dormait dans le salon, s'il sortait, il la réveillerait. Elle avait déjà assisté à une de ses crises, il refusait qu'elle en voie une autre.
Malheureusement, et il l'avait souvent regretté, il n'y avait pas de fenêtre dans sa chambre. Agité, il se mit à trembler, comme oppressé par l'exiguïté de la pièce. Il sentit sa gorge se serrer et comme un poids sur sa poitrine. Pour tenter de se défouler un peu, il se mit à faire les cent pas dans sa chambre, beaucoup trop petite pour que ce soit efficace. Il ne voulait pas faire trop de bruit, mais rester immobile lui donnait l'impression qu'il allait imploser. Si seulement il pouvait respirer un peu d'air frais... Il sentit la colère affluer dans ses veines et venir serrer ses poings, puis sa mâchoire. Il n'arrivait pas à chasser les images de son rêve, elle le hantait, fantômes du passé qu'il s'évertuait d'oublier. Dans un élan d'espoir vain, il regarda l'heure et constata avec effarement qu'il n'était même pas trois heures du matin. La nuit allait être longue.
Il tourna en rond plus d'une heure, tenta quelques exercices physiques silencieux, la sophrologie... Il réussit finalement à se calmer, mais pas à se rendormir. Il oscillait entre la frustration, la peur et la colère, mais il maintint le contrôle. Il sourit en pensant que le Dr Melwis allait être contente lorsqu'il lui raconterait tout ça.
Il remercia les cieux lorsqu'il entendit finalement Sacha se lever pour rejoindre la salle de bain sur les coups de huit heures. Il se précipita dans le salon et ouvrit en grand les deux fenêtres et apprécia l'air frais du matin pénétrer dans la pièce. Il s'y dirigea ensuite vers la cuisine pour lancer la cafetière. C'est à cet instant que Sacha le rejoint.
— Tu veux du café ? proposa-t-il. C'est du décaféiné.
Elle secoua la tête.
— Je n'aime pas ça. Tu bois du décaféiné, toi ? demanda-t-elle, surprise.
— Ordres du Dr Melwis. Il parait que ça peut troubler le sommeil.
— Et après tu fais des insomnies, tu fais un bruit de fou pour te fatiguer et ta voisine vient frapper en râlant ?
Il sourit.
— C'est l'idée. Je suis désolé, à part de l'eau, je n'ai rien d'autre à te proposer à boire...
— Je suppose que tu n'as pas de petit-déjeuner digne de ce nom non plus ?
Il grimaça.
— Je ne mange pas le matin...
— Avec ce qu'il y a dans ton frigo, c'est à se demander si tu manges tout court. J'ai vu des trucs périmés, au fait, tu devrais faire attention.
— Oui, maman... se moqua-t-il.
Elle lui jeta un regard entendu.
— Tu es le cliché du célibataire, déplora-t-elle d'un ton dramatique. Je reviens, je vais chercher quelques trucs chez moi.
En la voyant partir, Ilios ne put s'empêcher de laisser son regard tomber sur sa tenue : elle portait un débardeur et un short en guise de pyjama. Il ne l'avait jamais vue aussi dénudée, mais vu la température qui grimpait ces derniers jours, il aurait d'autres occasions de... Il secoua la tête pour en sortir ces pensées parasites. Ce n'était pas son genre de penser ainsi. Il quitta la cuisine et porta sa tasse de café à ses lèvres pour une boire une gorgée. Sacha revint à peine une minute plus tard avec un bol de céréales et un verre de jus d'orange, naviguant difficilement sans aucune main disponible. Elle s'installa à ses côtés et commença à manger.
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Sauve-moi
RomanceLorsqu'elle emménage dans son nouvel appartement, Sacha s'attendait à une vie tranquille, loin de son ex toxique. C'était sans compter sur son voisin de palier, un grand blond au passé mystérieux. Tout aurait pu bien se passer si les murs de l'immeu...