Nuit noire & autres fanfictions

NBNN 6. Gaara

L'arrivée de la délégation de Suna avait été retardée par la précédente mission du Kazekage, Gaara avait en effet insisté pour se rendre dans l'ouest veiller au retour de l'ordre et à l'éradication de la rébellion. Rébellion plus coriace que prévu d'où le délai. Naruto avait vu les choses en grand, pratiquement tous les chefs des clans de Konoha étaient présents pour les accueillir. Gaara était pressé de se rendre à l'hôpital, en chemin l'idée avait germé que la genin blessée pouvait être Matsuri. De plus il allait avoir une sérieuse discussion avec les six genins impliqués. Compétition ou non ils auraient certainement pu éviter de s'entretuer.

Naruto lui serra vigoureusement la main, visiblement content, la journée se passait bien apparemment.

"Si tu permets, commença Gaara, je vais d'abord passer voir mon genin.

-Oui bien sur, répondit Naruto. Hey Sakura! Tu l'emmènes?" C'était un ordre tout autant qu'une question. La kunoichi s'avança vers eux et s'inclina avant d'inviter Gaara à la suivre. Trois ninjas dont Temari vinrent avec eux. L'hôpital de Konoha était un grand bâtiment en parfait état, le village s'était bâti une solide réputation dans le domaine des soins, notamment militaires. Parvenus dans l'aile réservée aux ninjas, Sakura récupéra le dossier médical et le parcourut.

"Multiples contusions, jambe broyée, entorse et hémorragie. Le medic-nin a écrit retour à la vie civile." Constata t-elle, insensible mais Gaara ne l'écoutait guère, il venait d'entrer dans la chambre. Il fut submergé par une multitude de sentiments, de la colère principalement, de la peine, de la culpabilité et de la rancoeur s'entremêlaient. Il longea le lit, sa main glissant sur le drap qui recouvrait sa jambe droite, jambe totalement englobée à l'intérieur de bandages et d' attelles. Elle était assise et serrait le drap contre elle, le regard tourné vers la fenêtre. Gaara pouvait clairement voir les sillons creusés par le torrent de larmes qu'elle avait dû verser. Elle n'était pas du tout à son avantage. En y repensant après coup, il aurait préféré trouver Matsuri dans ce lit. Mais là c'était une genin, sa genin. Il passa une main dans ses cheveux, l'embrassa tendrement sur le front, ruminant une colère froide et sentit sa petite main s'accrocher à son bras. Il lui murmura à l'oreille. "Profite bien de ton séjour à Konoha car c'est la dernière fois que tu mets les pieds hors de Suna."  Elle se raidit et tourna la tête vers lui, leurs regards se croisèrent et il vit un mélange de douleur physique et de désespoir. Il sut en voyant ses yeux qu'elle savait tout le trouble qui l'habitait et en même temps ses pupilles grises lui hurlait qu'elle ne voulait qu'une chose en cet instant : qu'il la prenne dans ses bras et lui dise que tout irait bien. Malheureusement pour elle il n'était vraiment pas d'humeur à lui pardonner ses secrets et à tout oublier. Il n'ajouta rien et tourna les talons.

"Gaara... Commença Temari, restée jusque là en retrait.

-Tu ne la quittes pas d'une semelle et tu fais transférer ses affaires dans mes quartiers, et je veux le dossier de tous les genins du village. Le ton ne souffrit aucune réplique. Gaara se tourna ensuite vers Sakura. Elle sort quand?

-Demain matin si les tests sont positifs."

Gaara repartit sans plus attendre vers le bâtiment principal, utilisant le temps de trajet pour mettre ses idées en ordre. Le plus important était de maintenir les apparences pour encore quelques jours. Une fois rentré à Suna il aurait bien le temps de laisser piailler les membres du conseil et de manière générale tous les gens qu'il côtoyait. Il arriva à temps pour le discours de Naruto et passa la soirée à discuter avec les autres Kages. Il avait bien senti sur lui le regard incisif de Sasuke mais n'y avait pas prêté plus d'attention que cela. En revanche il avait repéré Kankurô dans l'ombre et perçut le trouble de son aîné. La chance était du côté de Gaara puisque Kankurô ne pourrait pas se défaire de ses obligations envers le chef du clan Hyûga avant un moment. Cela retardait d'autant la discussion sensible.