NBNN 10. Gaara

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La tension était palpable au palais du Kazekage, les missives allaient et venaient entre les villages ninjas à un rythme effréné. Le coup de folie de la Mizukage qui refusait de démissionner avec le soutien de son village créait une forte tension entre Kiri et le pays de l'eau. Le seigneur n'avait pas encore lancé de représailles envers Kiri mais cela ne saurait tarder à moins d'un miracle. De plus, les seigneurs des pays voisins voyaient dans cette instabilité une opportunité d'expansion. La guerre était sur toutes les lèvres.

Gaara marchait d'un pas vif à travers les couloirs du palais, croisant régulièrement, à quatre pattes, une brosse à dents à la main, l'un des six genins qu'il avait punis deux semaines plus tôt. Il n'avait pas trouvé mieux comme punition mais s'ils ne s'entraidaient pas ils ne termineraient jamais leur punition collective et pour l'instant seule l'équipe d'Hatsu, Haru et Tsuki avait travaillé de concert et approchait de la fin. L'autre en revanche la jouait personnel. Enfin le palais n'aura jamais été aussi rutilant. Temari l'attendait devant son bureau avec cinq autres membres des forces spéciales.

Ils saluèrent le Kage qui entra sans un mot dans son bureau mais en laissa la porte ouverte afin qu'ils puissent le suivre. Gaara enfila prestement son armure, attrapa son paquetage, une poche de kunais et après un léger signe de tête à son escorte repartit. Devant la grande porte du village se tenaient deux vieux conseillers qui souhaitèrent une mission sans imprévus à l'équipe qui s'en fut au pas de course.

Les seigneurs des pays du vent et de la terre avaient prévu de se rencontrer dans le pays des oiseaux, région située entre les deux pays. Gaara escortait son seigneur et de même Onoki protégeait son seigneur.

Les deux Kages ne s'étaient pas revus depuis l'examen chuunin mais avaient entretenus une correspondance régulière, tant par cordialité que pour obéir aux ordres des seigneurs souhaitant des relations renforcées entre les deux pays de l'ouest.

Le temps était clément pour la réunion qui avait lieu dans une auberge haut de gamme, la seule de tout le pays. Deux équipes diplomatiques étaient déjà sur place depuis une semaine pour préparer les lieux afin que la rencontre soit sécurisée et surtout... Confortable, le seigneur du pays du vent y tenait particulièrement.

Les deux seigneurs arrivèrent tous deux vers midi, lourdement escortés. Gaara salua d'un geste de la tête Onoki qui fit de même. Tous entrèrent dans l'auberge et se dirigèrent vers un petit salon chaleureux.

"Nous discuterons en tête à tête, d'homme à homme." Annonça le damyo du pays du vent, approuvé d'un mouvement de tête par celui du pays de la terre.

Les deux hommes entrèrent et fermèrent la porte derrière eux, laissant leurs ninjas face à face.

"Bon, dit le Tsuchikage en s'asseyant dans l'un des canapés, ils vont encore finir saouls, autant bien s'installer.

-Je vous trouve bien familier Tsuchikage-dono, surtout vu les circonstances.

-Quoi la folle à Kiri? Ils ne vont pas s'en mêler et nous non plus. Il faut vraiment être une bonne femme pour faire des erreurs pareilles, voilà pourquoi une femme ne devrait jamais diriger une armée!"

Gaara le scruta longuement, était-il sérieux? Onoki était de la vieille école mais quiconque l'avait entendu parler de son épouse savait qu'il respectait les femmes.

"L'amour peut facilement aveugler même les esprits les plus avisés. Enonça Gaara simplement. En face le vieil homme sourit.

-Quoi votre genin à l'hôpital lors de l'examen? Epousez-la et laissez la gérer votre foyer.

-Je ne vous savais pas si misogyne.

-Je ne suis pas misogyne, seulement cette cinglée nous met aux portes de la guerre! Et la vieille Tsunade lui a déjà apporté son soutien en tant qu'ancien Hokage. Heureusement que mes prédécesseurs étaient des hommes sinon Iwa entrerait aussi en guerre. Fichue solidarité féminine."

Gaara ne sut pas trop quoi répondre, il ne reconnaissait pas le vieil homme qui lui semblait bien las. Il savait que le Tsuchikage ne pensait pas ses paroles, Iwa n'était pas connu pour son archaïsme, Suna l'était nettement plus.

Il songea que Temari, placée non loin, devait bouillonner intérieurement en voyant un vieil homme la rabaisser à ce point. Et pourtant le vieux n'avait pas entièrement tort, Temari s'était prononcée en faveur de Meï Terumi, la Mizukage, dès le début.

Elles semblaient toutes décidées à mettre l'amour avant le reste. Et pourtant l'amour était la chose la plus difficile à acquérir selon lui.

"Indécis hein? Ricana Onoki, vous savez Kazekage, avant de partir, ma femme m'a dit qu'elle admirait la Mizukage pour sa force et son courage. Parce qu'elle avait su se dresser face à son seigneur pour son amour. Après elle m'a hurlé dessus parce que je n'étais pas d'accord. Je ne comprends rien à l'amour apparemment."

Décidément Gaara mourait d'envie de rencontrer l'épouse du Tsuchikage. Ils continuèrent à discuter plus ou moins sérieusement pendant des heures. Ils se décidèrent à déranger leurs seigneurs lorsque les hôtes les informèrent que le dîner était prêt.

Ils ouvrirent la double porte et découvrirent les deux seigneurs dormant dans leur vomi, ivres morts. Le Tsuchikage soupira: "C'est la même chose à chaque fois."

L'odeur était atroce, un mélange d'alcool, de pâtisseries et de sucs gastriques. Gaara fut stupéfait devant une telle vision.

"Ce n'était pas une rencontre diplomatique?

-Ahah il est vrai que c'était votre première rencontre seigneuriale pays du vent- pays de la terre. Ces deux-là sont des potes de beuveries, ils ont décidé la marche à suivre depuis longtemps, cette rencontre n'est qu'une de leurs excuses habituelles, je pensais que vous le saviez."

Gaara était à deux doigts de rentrer à Suna, il observait deux porcs dans la boue et l'un d'eux lui donnait des ordres. Pour un peu il aurait fait comme la Mizukage.

"Mettez-les dans leurs chambres et lavez-les avant de les coucher. Ordonna le Tsuchikage à l'équipe organisatrice. Je veux des gardes devant les portes et fenêtres de leurs suites respectives. Venez Kazekage, c'est à nous de décider quoi faire vis-à-vis de la folle."

Oh il avait vraiment sa défection en travers de la gorge.


Un grand merci à tous les lecteurs, j'espère que cela vous a plu.

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