NBNN 14. Gaara

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La première pensée qu'eut Gaara en se levant le matin suivant fut qu'il allait être en retard à son travail. Il sentit une mais se crisper sur son torse puis une tête se poser sur son épaule. Il serait bien resté un peu plus longtemps mais sa fonction le lui interdisait. Il avait fort à faire et nul doute que ses assistants inspecteraient le moindre grain de sable du village pour le retrouver. Il se dégagea doucement et se hâta de mettre la main sur ses vêtements. Il devait repasser chez lui avant d'aller au palais et éviter les questions potentiellement embarrassantes de son frère.

— Je dîne avec des membres du conseil ce soir mais, je passerai après. As-tu besoin de quelque chose ?

— Que tu ne me maternes pas, répondit une voix endormie. Je peux me débrouiller seule.

Il soupira de dédain, ses performances lors du dernier examen chuunin ne lui donnaient pas raison. La jeune femme nouvellement revenue à la vie civile se redressa sur le lit et il put l'admirer à la lumière du jour. Elle s'était à peine arrondie mais à présent qu'il était au courant il ne voyait plus que cela. Et pourtant il ne réalisait qu'avec difficulté l'étendue de la situation, encore trop focalisé par son indifférence envers elle, à tel point qu'il n'avait pas compris qu'elle lui demandait de l'aide. L'image d'une Sakura nue revint fugace dans son esprit, il allait devoir changer quelques habitudes. Il songea avec regret que ce genre de comportements était probablement la cause de l'attirance que Matsuri éprouvait envers lui. Cela allait devoir changer.

— Gaara ?

Il sortit de ses pensées et se pencha vers elle pour l'embrasser.

— Je serai irréprochable désormais, fais de même. Que des rumeurs courent sur le Kazekage et son entourage proche n'est pas acceptable.

Il l'abandonna sur ces mots et partit rapidement. Il fut en retard mais personne n'osa lui en faire le reproche, ni même lui demander la raison de son absence, un kage était toujours fort occupé. Gaara s'assit derrière son énorme bureau sur lequel s'étalaient ses dossiers en cours, soupira et attrapa le premier qui lui tomba sous la main. Il contenait un ordre de son damyo concernant une mission de surveillance au nord du pays, rien de transcendant. Il ne s'agissait que d'un opposant à garder à l'œil, en résidence surveillée ce-dernier ne risquait pourtant pas de fomenter une quelconque rébellion.

Une dizaine d'affaires courantes plus tard, Gaara s'octroya une pause bien méritée et fit le tour de son palais. Il salua les différents chefs de section et prit un moment pour observer ses hommes pratiquer les arts martiaux dans les salles d'entraînement. Matsuri et ses coéquipiers s'exerçaient au lancer de kunais lorsqu'il passa à côté d'eux. Son ancienne protégée ne sut trop si elle pouvait venir le saluer comme elle l'avait fait pendant longtemps alors elle se contenta de s'incliner comme ses équipiers. En la voyant Gaara réalisa qu'elle avait failli tuer son enfant, certes elle l'ignorait mais cette pensée s'imposa à lui et il ne put la chasser. Il tourna brusquement les talons et retourna travailler. Il se plongea dans ses dossiers.

- Maître, voici le rapport demandé.

Gaara leva les yeux vers son assistant et lui indiqua un siège face à son bureau. L'homme qui l'avait interrompu s'assit et parcourut le document des yeux avant de le lire à haute voix.

- Les forces armées du seigneur du pays de l'eau ont balayé l'alliance ninjas. Il semblerait que Kumo et Konoha se soient retrouvés au coeur de la bataille par surprise et Kiri a disparu.

L'aide arrêta sa lecture et relut la phrase une fois encore afin d'être certain de ne point s'être trompé.

- Disparu ? Répéta Gaara, comment diable ont-ils perdu une armée ?

Les prochaines missives promettaient d'être intéressantes. La défaite de Naruto et du Raikage était passablement inattendue. Certes les deux armées étaient moins fortes, moins motivées que lors de la grande guerre ninja mais de là à perdre.

- Il est également indiqué que les forces ennemies et très largement supérieures aux estimations, le seigneur du pays de l'eau avait une immense armée à son service. Les armées ninjas se sont repliées vers leurs villages respectifs, il semblerait qu'elles passent en mode défensif et laisse libre accès au village caché de Kiri.

Le kazekage renvoya l'aide et prit quelques instants pour réfléchir aux évènements. La guerre était la guerre et la défaite en faisait partie mais cette disparition était plus qu'inquiétante. Il ressassa ses souvenirs pour essayer de détecter une explication, un détail qu'il n'aurait pas décelé ces derniers mois. Rien ne lui vint à l'esprit. La situation semblait d'une clarté désarmante : après l'examen chuunin chacun était reparti de son côté et la vie avait suivi son cours. La Mizukage avait trouvé l'âme soeur en la personne d'une fille de son seigneur et lui avait déclaré la guerre par amour. Seigneur qui au passage avait fait exécuter son propre enfant.

C'était simple, très simple, trop simple.

Gaara se rappela des paroles de Sakura, elle avait fait allusion à une île, source de conflit entre Kumo et Kiri. Mais cela n'avait pas de sens, il n'y avait aucun rapport avec la guerre. Toute cette histoire n'était qu'un entrelacs de zones obscures. Gaara soupira et décida d'aller faire un tour sur les remparts. Une marche au grand air l'aiderait à réfléchir. Il sortit, suivi par deux gardes, et laissa ses pieds le mener autour du village. Suna était pratiquement imprenable, et pouvait survivre en autarcie, il en allait de même pour leur voisin du nord, Iwa, bâti sur le même principe.

Les deux villages avaient bien plus en commun qu'ils ne voulaient. Leur mode de pensée, leur organisation, leurs règles étaient forgées sur le même modèle. De là à croire la légende racontant que le pays de la terre et le pays du vent avaient été créés par deux frères ennemis il n'y avait qu'un pas. Aussi n'était-il pas étonnant que les deux seigneurs actuels soient en bons termes. Les guerres ninjas n'avaient jamais opposé les deux villages. Cela malgré le peu de contacts entre eux. Le petit pays situé entre les deux grands avait officiellement juré la neutralité entre les deux, pour sa propre survie. Ainsi il avait sans problème accepter la construction du mur est séparant les deux pays du reste du monde ninja en guerre.

Un an, il s'était écoulé à la fois tant et si peu de temps depuis la guerre que déjà renaissaient les conflits.  

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