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Je terminais la journée avec une envie grandissante d'arrêter la mission et de retourner m'occuper de mes patients, eux au moins s'avaient ce que le silence signifiait.

Et rien ne s'arrangea quand je sortis de l'établissement pour me rendre à la voiture.

Ash n'était pas encore arrivée et bien évidemment elle était la seule à avoir les clés de la voiture. Si bien que je passais pour une voleuse à attendre à côté sans ne jamais monter ou bouger.

Heureusement, l'endroit où s'était garée Ash ne s'était pas rempli beaucoup depuis ce matin.

Dieu merci.

- La diva dit qu'elle préfère ne pas être vue du tout avec nous, donc elle part avec son soi-disant ami, cracha une voix bien connue.

La lumière du soleil m'éblouissant je ne pouvais pas bien voir qui me parlait mais avec ce qu'elle venait de dire, cela ne faisait aucun doute qu'il s'agissait de Ash.

- La prochaine fois prends-toi des lunettes de soleil, au lieu de nous fixer avec ton air de merlan fris.

- Mai est avec toi ?

- Oui. Allons-y avant que je ne roule sur la diva.

Nous montâmes très vite, et essayèrent de cacher nos visages pour que personne ne distingue que nous étions ensemble. Aucun bus ne passait jusqu'ici c'est pour cela que tout le monde essayait de faire du co-voiturage, pourtant en faire avec celle que j'avais mise à terre et prétendue ne pas connaître n'était peut-être la meilleure option.

- Demain, peux pas vous ramener, va falloir marcher.

Ça devait probablement être le jour de son heure de colle. Vu son air enthousiaste, je ne devais pas me tromper. Je la voyais, serrant fermement le volant, essayant de se contenir.

- Ou tu nous donnes les clés, proposai-je.

Elle arrêta de regarder la route pendant un instant me lançant un regard énervé.

Mailene, qui se trouvait derrière lui agrippa le bras, lui demandant de se concentrer sur la route.

- Jamais de la vie, Lil. Après je rentre comment ?

- Je viendrais te chercher, ou tu peux demander à quelqu'un...

Je m'arrêtais un peu avant qu'elle ne me coupe réellement. Je savais autant qu'elle que jamais de la vie elle ne demanderait de l'aide à quelqu'un. J'étais un peu comme elle, mais parfois il fallait savoir ranger son égo de côté pour vraiment avancer. Ici, ne pas dormir dans la rue.

- Non. Vous vous trouvez un chauffeur.

- Personne ne doit savoir où nous habitons.

- Invente une adresse pas loin.

Je grommelais toute seule. Monsieur Osoba m'avait précisé par écrit que personne ne devait connaître la vraie raison de notre présence et pour une fois, j'étais du même avis que lui.

Ne pas se lier d'amitié, ne pas sociabiliser, ne pas aller dans des fêtes sans un but précis.

Ne pas vivre.

C'était ce à quoi se résumait ma triste vie. Et ça m'allait.

- Pourquoi nous n'avons qu'une seule voiture ?

- Parce qu'il pensait qu'on deviendrait amies, ce qui n'est pas le cas.

- On trouvera quelqu'un mais je te jure que si tu te fais coller encore une fois, nous repartons avec la voiture.

- C'est ça...

J'étais quasiment sûre que ça n'allait pas être la dernière fois qu'elle se ferait coller et je ne voulais pas devoir demander à Félix ou quelqu'un d'autre de me raccompagner.

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