Il me laissa ensuite, pour éteindre la télévision et partir dans la cuisine. Il revint peu après, avec une tasse de thé brûlante.
— Si tu le sens, essaie de boire ça, d'accord.
J'acquiesçai, et lorsque je le fis, je toussai. Beaucoup trop. J'eus juste le temps de me pencher que je vomis par terre. De la bile. Rien d'autre.
— Je suis désolé.
Owen accourut.
— C'est rien. Mais va dans la salle de bains.
Je le fis péniblement. Je ne voulais pas savoir ce qu'Owen entendait. Je toussai et dégobillai de la bile dans une respiration sifflante et pesante. Je n'arrivai même plus à penser sans souffrir, et la brûlure de ma gorge s'intensifia à chaque remonté d'estomac.
Entre deux toux vomitives, j'entendis Owen parler, au téléphone sans doute.
— Passe à la pharmacie ! Soan est malade comme un chien. Non. Non. Contre la migraine. Oui. Oui, qu'est-ce que tu crois ?! Je ne vais pas le laisser comme ça. Tu m'agaces, dépêche toi !
Il arriva dans la salle de bains alors que j'étais à genoux devant la cuvette des toilettes, à attendre qu'une nouvelle nausée me prenne. La lumière artificielle de la pièce me fit mal aux yeux et Owen eu la bonne idée de l'éteindre. Il vint à mes côtés, sa main passant de nouveau dans ma nuque.
— Ach' va bientôt rentrer. Je lui ai dit de te prendre des médicaments, d'accord. Ça ne va plus être long.
Je me laissai aller contre lui, trop faible pour supporter la distance entre nous. Il ne me repoussa pas et mon cœur en fut en partie apaisé.
— Je suis désolé.
Sa main glissa dans mes cheveux et je sentis ses lèvres contre mon crâne. De quoi me donner envie de pleurer.
— Ce n'est rien. Tu es malade ça arrive.
— Je suis vraiment désolé.
Je crois que je n'arrivai pas à me contenir. Mes yeux me piquèrent et ma voix trembla. Ou peut-être était-ce parce que mon corps entier tremblait.
— C'est rien. Rien du tout.
— Pardon, dis-je en retenant mon souffle.
Mais lorsqu'il embrassa, une seconde fois, le côté de ma tête, je craquai. J'explosai en sanglot et mon crâne vrilla totalement.
— Je suis désolé d'être parti sans prévenir personne mais j'avais si peur. Si peur que tu me laisses. Que tu te fiches de moi et de ce qui nous arrivait. Tu étais avec Ach' et tu ne m'avais pas demandé comment j'allais. Tu ne voulais pas me voir et j'ai réagi de façon si idiote. Je suis tellement désolé de t'avoir blessé, de t'avoir fait du mal exprès. Je t'en voulais alors que j'aurais dû tourner ma colère uniquement sur Mitchell. J'ai fait exprès de ne jamais te contacter, de parler avec tout le monde sauf toi. Je voulais... te faire mal comme j'avais eu mal en pensant que tu m'abandonnais pour Ach'.
J'eus dû mal à reprendre mon souffle, noyé dans mes larmes qui se perdaient contre le torse d'Owen qui avait passé ses deux bras autour de moi. Mon estomac recommençait à s'agiter, ma tête était pire qu'une bombe nucléaire, et pleurer ne faisait qu'aggraver les choses. Pourtant, je n'arrivai plus à m'arrêter. Je venais ouvrir les vannes de mon cœur, celles que j'avais si vaillamment gardé sans jamais rien avouer à personne, à peine à moi-même, sans même me rendre compte combien ça me pesait et me faisait du mal.
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Miracles In December (Le Droit de Nous Aimer)
RomanceÉtudiant en droit, dans la prestigieuse université d'Oxford, en Angleterre, Soan a tout de l'étudiant modèle et épanouis, à une exception : il a un faible pour son professeur de code pénal, le beau Owen Earl. Soan hésite, tâte le terrain, jusqu'à ob...