Miracles In December (Le Droit de Nous Aimer)

Chapitre 7 - Partie 1

Cet après midi, un séminaire était tenu dans l'un des plus beaux bâtiments de l'université, organisé par le département de droit. Étant en dernière année de Bachelor, notre classe y était conviée. Il y avait, parait-il, des visages importants, qu'ils soient ou non dans l'enseignement. Des hommes et des femmes sortis diplômés d'Oxford, et même quelques têtes de Cambridge. Le tout était un rassemblement de juristes, d'avocats, de procureurs, d'enseignants aux diplômes pompeux et de petits étudiants tels que nous. C'était assez impressionnant. Surtout en cette période de l'année.

Le débat d'aujourd'hui concernait certains décrets adoptés, ou en phase de discussion, de l'Union Européenne. De ce fait, quelques étrangers étaient parmi nous. Une tenue décente était obligatoire. Comme une espèce de répétition avant le bal de Noël, quoi que, les paillettes en moins.

Lily était charmante dans sa petite robe blanche en mousseline, ses cheveux noués en un chignon décoré de doré, et ses chaussures blanches vernis. Ses lèvres maquillées de rose s'étirèrent lorsqu'elle s'approcha de moi. Je lui embrassai la joue, la remerciant du verre d'eau qu'elle me tendit.

— Tu es parfaite, princesse.

— Merci.

Dan arriva à sa suite, ne se privant pas d'engloutir quelques sandwichs au passage. Il était, contrairement à Lily, bien moins à l'aise dans son beau costume.

— Arrête de manger autant ou d'ici le bal tu ne rentreras plus dedans.

— J'ai besoin d'énergie pour tenir ici. Il fait chaud, purée.

C'était peu dire. Les températures étaient pourtant très basses dehors mais avec le monde, et l'agitation, il faisait chaud dans la salle.

Les discussions allaient de bon train, la présentation du programme ayant était faite peu avant. Le séminaire devait durée deux jours. Nous ne participions qu'aujourd'hui, ne pouvant nous permettre de rater trop de cours. Mais nous comptions bien en profiter. Notamment du buffet.

Je tendis la main à Dan qui me fixa une seconde avant de soupirer. Il me donna l'un des minis sandwichs qu'il avait, à contre cœur.

— Il est végétarien ? m'étonnai-je en le mangeant.

— Ouais. Justement, pour éviter de trop grossir.

Lily fit mine de poser brusquement sa main sur le torse de Dan, lui répétant qu'il n'était pas gros, et que de toute façon, avec son gabarit il devait manger. Juste pas n'importe quoi, à n'importe quelle heure. Je ris en voyant ce si petit bout de bonne femme passer un savon à cet ours qui me servait de meilleur ami.

Des éclats de rires, plus francs que les miens, attirèrent mon attention. Je tournai la tête et mon regard se voila. Mes amis le virent et tentèrent de me changer les idées. Mais trop tard, j'avais vu. J'avais vu Owen rire avec un groupe de personnes, dont Rivereau faisait parti.

Mon humeur tomba, jusqu'à ce qu'une annonce ne soit faite. La première partie du programme allait commencer. Nous nous installâmes tous les trois, un peu en retrait, ne voulant pas gêner les invités de marques. Le sujet, en soi, était intéressant, quoi que pompeux. Il ressemblait vaguement à la conférence qui s'était tenue deux semaines auparavant, avec plus de détails cependant.

Une bonne heure et demie s'écoula avant qu'une pause ne soit annoncée. Nous soufflâmes de soulagement tout en nous étirant de partout. Ma main était encore bien gonflée et douloureuse, mais je fis comme si de rien n'était.

— Je vais aux toilettes, je reviens.

— Ça marche.

Je me rendis aux W.C, fis mon affaire, et me lavai les mains. Ou du moins celle valide. Ce qui n'était pas simple en réalité. Tandis que je me débattais avec ma seule main pour la laver, quelqu'un prit place à ma gauche pour utiliser le lavabo de ce côté-ci. Je n'y fis pas attention, jusqu'à ce qu'une serviette en papier ne me soit tendue. Je relevai alors les yeux et blêmis face à celui qui se tenait devant moi.