Chapitre 29 - Partie 2

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Le dîner ne fut pas plus calme, et j'eus à peine le temps de réviser une fois complète ma soutenance avec Andrew. Entre les remarques d'Owen qui n'était jamais d'accord avec lui, Doug qui m'interrompait parce qu'il voulait mieux comprendre, et Ach' qui était retourné débattre avec son éditeur au téléphone, ma concentration s'étiola très vite. Heureusement, Andrew traina Douglas hors de l'appartement vers minuit. Ce qui était tard. Trop tard pour mes hommes. Ou peut-être pas assez pour dormir tout de suite.

Dans le lit, celui que nous avions exprès fait de prendre plus large qu'une taille standard, nos pieds se frôlèrent. Bien trop pour que ce soit une coïncidence. Ach' fut le premier à poser ses lèvres sur moi, et dans l'obscurité de la pièce, tout sembla s'amplifier.

Leurs caresses. Leurs souffles. Leurs murmures.

— Et après ? chuchota la voix grave d'Owen.

— Et après quoi ?

— Qu'est-ce que tu vas faire après Harvard.

J'ouvris les yeux pour fixer le plafond que je ne voyais pas. Ma mère m'avait posé la même question. Comme elle me la posait, mais vis-à-vis de mon couple.

Elle avait encore un peu de mal à concevoir que nous étions trois. Elle n'était pas malheureuse pour moi mais je sentais que ça la déstabilisait. Elle adorait Ach' et Owen, seulement nous ne pouvions pas nous marier et porter le même nom. Nous ne pouvions pas déclarer nos impôts sur la même feuille, nous présenter comme étant en couple de façon aussi facile que ce qui était fait à deux, même en étant homosexuel. Les rares mariages à plusieurs restaient hétérosexuels. Il n'était pas question d'aller en Chine pour nous marier parce que nous étions des hommes. Comme il n'était pas possible d'aller au Brésil pour ça aussi. Notre condition, d'un point de vue légal, n'avait pas beaucoup changé. Et pour l'instant, nous nous en contentions.

— Un post doc, sans doute.

— Tu sais où ?

Où ? Oui, j'avais une petite idée.

Ach' posa sa tête contre mon épaule et je grognais en sentant sa main se faire plus aventureuse.

— Sydney.

— Sydney ?

Ils le répétèrent en même temps. Je gémis à la caresse intime et n'étais pas bien sûr de pouvoir continuer cette discussion encore longtemps.

— Sauf si vous voulez rester.

— Pourquoi rester ?

— L'appartement, hasardai-je quand Owen glissa sa main sur ma cuisse.

Ach' embrassa ma peau, sa main se faisant plus agressive sur mon membre. Je serrai les dents, m'accrochant à un semblant de lucidité.

— On peut en changer, dit-il entre deux baisers.

— Ce n'est que matériel.

— Vous viendrez avec moi en Australie ?

Owen se redressa, attrapa le menton d'Ach' pour lui dévorer la bouche. Je perdis mon souffle à cette vision, ce jeu d'ombres m'excita bien plus que cette main cajoleuse ou les caresses d'amour sur ma cuisse.

Je les fixai sans m'en lasser, impatient, désireux, brûlant d'envie.

Quand ils se séparèrent, ce fut comme si on arrêta de me toucher, de me bercer dans ce désir qui m'envoyait dans les étoiles.

Miracles In December (Le Droit de Nous Aimer)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant