Miracles In December (Le Droit de Nous Aimer)

Chapitre 19 - Partie 2

Andrew était comme Vince me l'avait décrit : sérieux, excellent et bel homme. Le style un peu froid mais qui avait un magnétisme qui faisait qu'on le regardait. Il aurait pu paraitre austère s'il avait boutonné sa chemise jusqu'en haut, s'il avait porté une paire de lunette vieillotte, s'il n'avait jamais souris.

Mais il n'avait rien fait de tout ça.

Il portait sa chemise un bouton ouvert, n'avait pas de lunette mais des lentilles, et me souriait parfois.

Andrew était plus que charmant.

Presque parfait.

Trop, sans doute.

Peut-être me serais-je intéressé à lui s'il n'y avait pas eu Owen et Ach'. Il était mon type.

Il faisait approximativement ma taille, mince sans être maigre, des cheveux bruns et des yeux un peu plus clairs que les miens. Il n'avait pas la beauté d'Owen ni le charisme d'Ach', mais il avait ce truc qui attirait le regard.

Il attirait le mien.

Seulement lorsqu'il me parlait des diverses options qui s'offraient à moi.

— Monsieur Mitchell m'a dit que tu avais quelques soucis avec son cours.

— Je n'en ai pas, assurai-je en croisant les bras.

— Fais-moi voir ton dernier devoir.

Je lui sortis ma copie qui avait écopée d'une note somme toute très satisfaisante. J'avais connu pire avec Ach'.

Andrew s'y intéressa de près et dans le silence de la salle d'étude vide, j'attendis son verdict.

— C'est plutôt bon.

Bien sûr. N'importe qui pouvait le dire. Même Ach'.

— Mais je pense savoir pourquoi Monsieur Mitchell veut que je t'aide.

Je lâchai un petit soupir, non pas pour lui manquer de respect, mais parce qu'entendre le nom de cet homme m'irritait à chaque fois. Il avait le chic pour me mettre de mauvaise humeur. Et depuis hier, j'étais sur les nerfs.

— Ta façon d'aborder les choses est très semblable à celle de Monsieur Earl.

— Et ?

— Et sans manquer de respect à Monsieur Earl, je pense que tu peux être encore meilleur.

Je ne le suivais pas. Mon visage parla à ma place car après un coup d'œil dans ma direction, Andrew glissa ma copie au milieu de la table pour que nous puissions la regarder ensemble.

— Tu as une très bonne analyse mais tu te contentes de ce que tu sais. Tu pourrais aller plus loin. Ici par exemple, indiqua-t-il en pointant du doigt le paragraphe en question. Tu aurais pu faire des suggestions et les argumenter. Les soutenir et les défendre, en somme.

— Quel rapport avec Monsieur Earl ?

— Eh bien, Monsieur Earl est quelqu'un d'intelligent mais il n'a jamais cherché à exploiter sa pleine capacité.

Je me tâtai à placer cette remarque dans « insulte » ou dans « compliment ». Je décidai de laisser ça de côté pour le moment.

Seulement pour le moment.

— Je pense qu'il aurait pu faire bien plus de chose.