• Chapitre 2 •

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J'ouvris mes yeux difficilement avant de me relever sur mes coudes. Une main posée sur le front, j'observai autour de moi. On m'avait porté jusqu'à la cage transparente. Lorsque j'aperçus le docteur Morbius me regarder longuement de ses yeux bleus perçants, je me relevai d'un coup, ne voulant pas paraître trop faible.

- Laissez-moi sortir, espèce de sociopathe !, criai-je.

Cette remarque arracha un rire au docteur. Il se leva lentement et saisis un couteau, ce qui me fit rater un battement de coeur. Il se coupa la paume de la main gauche et vint poser celle-ci contre la vitre de la cage. Dégoûtée, je m'efforçai de le fixer, essayant de comprendre ce qu'il était en train de faire. Peu à peu, son visage se raidit et ses joues se creusèrent, laissant place à une peau épaisse et grise ainsi que des yeux rouges effrayants. Il secoua la tête, laissa échapper un rugissement ce qui me fit reculer d'un pas et reprit son visage normal. Ma respiration s'accéléra pour se caler au même rythme que la sienne, nous échangions un regard dans lequel se mêlaient peur et admiration. Finalement, il brisa notre contact visuel et détacha sa main de la paroi vitrée pour aller poser son couteau sur une table en désordre total.

- Excusez-moi... Je pensais que vous aviez bu du sérum., soupira-t-il en passant sa main encore intacte sur son visage.

- Mais qui êtes-vous ?, murmurai-je sous le choc.

Il me détailla silencieusement du regard avant de me répondre :

- Je m'appelle Micheal Morbius, je suis docteur.

- Pas seulement., coupai-je.

Michael me lança alors un regard noir, furtif.

- Comment ça ?, lança-t-il.

- Vous n'êtes pas qu'un docteur, monsieur Morbius. Vous avez mélangé votre ADN avec celle d'une chauve-souris mais malheureusement cela à très mal tourné.

Sa mâchoire se contracta tandis qu'il me fixait froidement, me donnant des frissons.

- Pour qui travaillez-vous ?, demanda-t-il en s'avançant vers ma cellule transparente.

- Je travaille en tant qu'espionne pour une base militaire russe. On m'a chargé de trouver un médecin pour soigner nos blessés partis à la guerre. Je sais absolument tout de vous, docteur.

- Non, pas tout.

Alors qu'il baissait la tête se frottant les yeux du bout des doigts, transpirant de plus en plus, mon regard se posa sur son bureau et je pus apercevoir mes armes déchargées, posées sur un coin assombris. Suivant la trajectoire de mon regard perplexe, le docteur Morbius se mit à sourire, fière de lui. Il eut droit à un regard noir de ma part. Un long silence suivi, seuls les cris stridents des chauves-souris se faisaient entendre.

- Comment vous vous appelez ?, finit-il par demander.

- Kate Lewis., mentis-je.

Le docteur se laissa soudainement tomber sur un genou, poussant de nouveau un rugissement qui faisait froid dans le dos. Je pus apercevoir ses dents pointues et prêtes à s'enfoncer dans n'importe quelle chaire pour pomper du sang. Un long frisson me parcouru le dos et mon rythme cardiaque s'accéléra.

- Docteur ?, hésitai-je me mettant en position de combat.

Je ne savais pas de quoi il était capable et il fallait que je me défende sans armes donc autant montrer que j'étais prête au combat. Bizarrement, il ne tenta pas de m'attaquer. Il se dirigeait difficilement vers une salle fermée par une épaisse porte en métal. Je profitai de ce moment pour essayer de briser la vitre, en vain. Elle était beaucoup trop épaisse. Je réfléchis quelques instants tandis que le docteur painait à ouvrir la porte métallique. Je plongeai alors ma main dans mon décolleté et découvris qu'il ne m'avait pas prit mon mini gadget explosif. Je pouvais remercier Natasha pour cette technique du décolleté. Je clipsai le gadget sur la porte transparente et partie me mettre en boule au fond de la cellule. Dans un bruit sourd, la vitre explosa faisant tinter des morceaux de verres au sol. Je me relevai, fière de mon coup et m'empressai de sortir.

La porte métallique était ouverte et donnait sur une chambre froide remplie de poches de sang. Cependant, elle était vide. Où était passé le docteur ? Sans réfléchir, je partie me saisir d'une arme et restai sur mes gardes. Un rugissement sourd parvint à mes oreilles. Apeurée, je levai la tête et découvris le docteur Morbius, croc assérés et visage féroce, pendu au plafond. Ma respiration se coupa durant quelques secondes et sous la peur je lâchai mon arme. Sans que je puisse m'y attendre le monstre qui n'était autre que le docteur me sauta dessus et en une roulade je pus esquiver l'attaque. Mon regard se posa alors sur la chambre froide toujours ouverte tandis que le docteur avançait dangereusement vers moi. Une idée me traversa l'esprit.

Le docteur poussa de nouveau un cri avant de se ruer vers moi. Sans réfléchir plus d'une seconde, je courus vers la chambre froide et y entra prudemment pour ensuite me réfugier dans le coin le plus proche. Le froid m'envahit mais j'essayai de ne pas y prêter attention. J'entendis les griffes du docteur fissurer la glace et rugir de faim. Il voulait du sang. Tout se passa très vite. Je saisis la poche de sang la plus proche et la perçai à l'aide de mes dents. Je la jettai ensuite en direction du docteur qui, étrangement, réussi à la réceptionner parfaitement. Toujours effrayée, je m'empressai de sortir de la chambre froide et de verrouiller la grosse porte alors que les rugissements redevenaient peu à peu des cris humains remplis de douleur.

Je m'adossai contre la porte froide et me laissai glisser au sol, essoufflée. Cette mission allait être plus dure que ce que je pensais !

Après plusieurs minutes, le docteur Morbius sortit de la chambre froide, essoufflé et transpirant à grosses gouttes, il s'avança vers moi, à moitié étourdi. Je venais de finir de ranger mes armes et mes gadgets dans mes poches.

- Comment saviez-vous que..., commença-t-il.

- Je vous ai dis que je savais absolument tout de vous.

Il s'appuya sur son bureau et retira son sweat. Ses bras nus reflétaient la légère lumière bleue, ses veines ressortaient. Son tee-shirt bleu marine laissait apparaître sa carrure imposante, ses cheveux noirs tombaient en cascade sur ses larges épaules. Il était faible mais beau.

- Tout va bien ?, demandai-je timidement.

- Merci., répondit-il simplement.

- De rien., bégayai-je légèrement.

Il releva ses yeux bleus pour les planter dans les miens, ce qui me fit frissonner. Il me sourit légèrement et cela m'apporta une sensation étrangement chaude autour du cœur.

- Que puis-je faire pour les soldats blessés ?, demanda-t-il.

- Heu... Rien. Il serait peut-être préférable que vous vous soigneriez vous-même avant toute chose., souris-je.

Il rigola légèrement avant de s'avancer pour me serrer la main ce que je fis. Au contact de sa peau, je sentis mes pupilles se dilatées et mon cœur s'emballer.

- À bientôt, mademoiselle Lewis.

- À bientôt, docteur Morbius., rougis-je.

Je quittai finalement le laboratoire, des papillons plein la tête. Je repris rapidement mes esprits et enfourchai ma moto pour retourner chez moi. Je ne voulais pas en parler directement à Nick Fury, pour moi, ce docteur n'était pas si horrible que ça.

"I am the villain of this story"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant