• Chapitre 3 •

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Cela faisait maintenant plusieurs jours que j'espionnais le docteur Morbius. Il fallait que je l'ai à l'oeil. J'avais rapporté ce qui s'était passé au laboratoire à Nick Fury et celui-ci envoyait des agents du S.H.I.E.L.D analyser le laboratoire du docteur dès qu'il n'y était pas. Je remarquai que Micheal se rendait souvent sur le toit d'un immeuble pour observer les étoiles ou les lumières des gratte-ciel.

Ce soir, j'avais décidé de me balader aux alentours de mon quartier, histoire de prendre l'air. Mais alors que je m'approchai d'une ruelle, j'entendis des cris et des rires accompagnés de violents coups. Sur mes gardes, je sortis un poignard de ma poche intérieure de veste et passai discrètement ma tête derrière le mur, afin de mieux observer ce qu'il se passait. Il était difficile d'y voir, la ruelle était sombre, seul un lampadaire émettait une légère lumière jaunâtre. J'aperçus une silhouette roulée en boule au sol, les mains sur la tête. L'homme agressé était rué de coups de pieds par quatre agresseurs pas plus costaud que leur victime. Pourtant ils avaient le dessus et pourraient tuer cet homme innocent si je n'agissais pas au plus vite.

Prenant mon courage à deux mains, je m'engageai dans la ruelle en cachant mon poignard pour le moment.

- Vous voulez pas vous en prendre à quelqu'un de votre taille ?, lançai-je.

Les quatre hommes se retournèrent et la victime resta en boule, apeurée. Certains des agresseurs se mirent à rire en me voyant avancer vers eux, d'autres me sifflaient. Je tentai de rester impassible face aux remarques sexistes que certains me lançaient.

- Laissez-le tranquille., ordonnai-je.

- Ou sinon quoi, hein ? Tu vas nous frapper ?

- T'en serais pas capable, jeune demoiselle !

- Oh vous croyez ?, répondis-je.

Les quatre hommes se mirent à rire bêtement. Lorsque l'un d'eux s'approcha pour me mettre la main aux fesses, c'était la goutte de trop. Je sortis mon poignard et le lui planta dans la gorge.

- Au suivant ?, déclarai-je légèrement essoufflée.

Les trois hommes s'enfuirent sous mon regard fière. Mais alors qu'ils s'apprêtaient à quitter la ruelle, un sourd rugissement retentit dans mon dos. Essayant de garder mon sang froid, je me retournai lentement pour me retrouver face au docteur Morbius transformé en vampire, si on pouvait appeler ça comme ça. Les trois hommes restèrent figés de peur à la vue de cette étrange créature. Sans hésiter, le docteur couru dans leur direction.

- Docteur Morbius, nan !, criai-je.

Mais trop tard, le docteur tua à coups de griffes et de dents les trois agresseurs. À la fin de ce vacarme, Micheal était agenouillé au sol, tremblant. Je m'avançai timidement avant de voir qu'il s'était détransformé. Je posai alors une main sur son dos qui montait et descendait à une vitesse fulgurante suite à sa forte respiration.

- Docteur, tout va bien ?, demandai-je.

- Oui, tout va bien merci.

Il se releva en me repoussant non chalamment et commença à partir, ses chaussures trempant dans les flaques de sang de ses victimes.

- Attendez., dis-je.

Le docteur s'arrêta sans se retourner. Je rangeai mon arme et m'avançai jusqu'à me mettre face à lui. Son visage était défiguré par des blessures plus ou moins profondes, dégoulinantes de sang.

- Il faut vous soigner., dis-je en posant délicatement un doigt sur son acarde ensanglantée.

- Ça ira, merci.

Il me poussa et continua son chemin.

- Hey, vous pouvez au moins m'aider à cacher les corps !, lui criai-je alors qu'il s'éloignait.

Il s'arrêta net pour se tourner vers moi et m'offrir un sourire. Après ça, il m'aida finalement à mettre les corps dans la benne la plus proche.

- Merci de m'avoir aidé., remercia-t-il alors que nous sortions de la ruelle en nous secouant les mains.

- Il n'y a pas de quoi. Vous aviez de la chance que je passais dans le coin sinon vous seriez mort à l'heure actuelle. Pourquoi ne pas vous être défendu d'ailleurs ?

- Je suis plus faible que vous ne le pensez lorsque je ne suis pas transformé.

Un silence suivit après notre échange de sourire. Je regardai de nouveau son visage abîmé.

- S'il vous plaît, laissez-moi vous soigner., insistai-je.

Il soupira puis finit par accepter.

***

Je l'invitai à entrer dans mon T1 et il du même se baisser pour passer le seuil de la porte.

- Asseyez-vous là, je vais chercher de quoi vous soigner., l'invitai-je en lui désignant le canapé.

Sans un bruit, il s'exécuta et commença à observer la déco ce qui me fit sourire. Je revins avec une trousse de soin et m'assis face à lui en tailleur.

À l'aide d'un coton imbibé d'alcool, je désinfectai ses plaies. Il ne disait rien, il m'observait tendrement ce qui me faisait rougir.

- Vous êtes une jeune femme courageuse., lança-t-il soudain.

- Merci., souris-je.

Il me rendit sincèrement mon sourire.

- Vous pourriez rester dormir ici, si vous le voulez bien., proposai-je.

- Je ne voudrais pas déranger...

- Vous ne me dérangez jamais, docteur. Je vais vous laisser mon lit et je...

- Ne vous embêtez pas, je prendrais le canapé., me coupa-t-il en posant une main sur mon avant bras.

- D'accord. Vous avez besoin de sang...?

- Non, ça ira, merci., ria-t-il.

Je lui donnai une couverture et partit me préparer. Alors que je sortais de la chambre pour aller vers ma salle de bain, je le vis enlever son tee-shirt. Ses muscles étaient si parfaitement sculptés. J'entrouvris la bouche avant de courir me réfugier dans ma salle de bain lorsque je le vis se retourner dans ma direction. Une fois prête, je me dirigeai à pas de loup vers ma chambre et c'est là que je le vis. Il dormait paisiblement, un bras pendant jusqu'au sol, sa tête à califourchon sur un coussin, ses cheveux noirs recouvraient maladroitement son doux visage. La couverture tombante laissait apparaître un bout de son torse nu et si bien sculpté. Sa respiration était calme, il paraissait détendu ce qui m'arracha un sourire. Heureuse, je partis me coucher.

Je regardai le plafond, songeuse. Mon plan se déroulait à merveille. J'avais réussi à me rapprocher du docteur et bientôt je pourrais le coincer dans ma toile telle une araignée avec sa proie. Mais quelque chose me tracassait. Une part de moi essayait de me faire comprendre que ce docteur n'avait rien de cruel. Et une autre part me disait qu'il fallait que je rende Nick Fury fière de moi, en lui rapportant le criminel qu'il souhaitait juger. Des millions de question trottaient dans mon esprit. Qu'avait fait le docteur Morbius pour être recherché par le S.H.I.E.L.D ? Pourquoi avait-il changé son ADN avec celle d'une chauve-souris ? Seul Micheal avait les réponses à toutes ses questions. Il fallait que je lui parle demain, ensuite je pourrais contacter Fury pour que le S.H.I.E.L.D le capture.

"I am the villain of this story"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant