Chapitre cinq : Nate

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A quelques kilomètres de New York, Etats-Unis.

- Monsieur, votre invité vient d'arriver.

    Je me lève de ma chaise de bureau et parcours l'étage jusqu'à être en haut des escaliers. En bas, je peux voir le couillon qui m'attend sagement dans l'entrée. Il est stressé et il ne connaît pas les lieux. Il porte un jean mal taillé et un tee-shirt trop grand pour lui. Les gens ne sont pas foutus de savoir s'habiller au XXIème siècle. Il lève la tête et m'aperçoit. Oh que j'aime ça. Voir son assurance qu'il s'était forgée, s'effondrer en deux secondes, le temps d'un regard. Ses yeux n'osent pas regarder ailleurs que mon visage. J'aime sentir la peur qui s'empare de lui. Je me nourris de cette peur.

- Monsieur... Bonjour.

    Personne n'ose prononcer mon nom dans ce monde. Ils ont tous peur comme si le proférer reviendrait à obtenir une balle droit dans le cœur. Je ne serai pas totalement contre. Ça manque un peu de mouvement ces temps-ci. Je descends les marches, les mains dans les poches et le toise de ma hauteur.

- Monsieur Evans... Je suis heureux de voir que vous avez pu vous libérer.

    J'imagine bien qu'il n'a pas osé dire non à trois mecs baraqués armés jusqu'aux dents et qui lui proposent une petite balade en voiture. J'arrive à son niveau. Il sent le parfum haut de gamme mais il empeste tellement il le dose mal. Le type a du fric mais ne sait pas s'en servir pour être élégant. Un radin qui veut se donner bonne allure mais ne sait pas se servir de son argent.

    Je tends la main pour le faire avancer vers le salon. Je pourrais nous placer sur la terrasse et le voir suer comme un porc au soleil, le laisser se dessécher jusqu'à ce qu'il me supplie un verre d'eau mais j'ai besoin de lui. Juste pour aujourd'hui si tout se passe bien. Ça reste un élément presque indispensable pour le moment. Il s'assoit dans un fauteuil mais ne fait pas comme chez lui non plus. Il a des manières, il est gêné d'être ici et il sait qu'il n'est pas à l'abri. Il regarde les murs et ses yeux s'attardent sur chaque œuvre. Il s'y connaît. Je peux le voir, son regard qui pétille presque à la vue de toutes ces tableaux qui devraient se situer bien au chaud dans un musée.

- Vous avez de belles pièces.

    Ouais, c'est ça essaye de me cirer les pompes. Il n'est pas con, il veut retarder le moment venu et en même temps, il est pressé de partir. Je m'installe en face de lui, enlève l'arme dans mon dos et la place sur la table basse. Il la regarde et il songe déjà à une stratégie pour la récupérer si je venais à l'attaquer. Pas de chance, je suis entraîné depuis ma naissance pour faire face aux moindres attaques de mon adversaire. Il peut toujours essayer mais je ne garantis pas qu'il en sorte vivant. Je suis même certain qu'il n'a aucune chance.

    Martha arrive, dépose des verres d'eau et repart sagement sans faire de bruit. Il la regarde. Il inspecte les lieux. Il fait du repérage dans l'éventualité où ça se passe mal. Heureusement pour lui, je suis de bonne humeur aujourd'hui et il va repartir vivant de cette maison.

- Vous vouliez me voir ?

    Il attaque. Parfait.

- Oui, je m'intéresse à vos activités... Pouvez-vous m'en dire plus ?

- Je suis qu'un consultant artistique. J'aide les personnes qui le souhaitent à dénicher une œuvre d'art.

- Donc, si je vous demande de trouver une œuvre, vous le ferez ?

- Je ne peux vous garantir de la trouver. Tout dépend de ce que vous cherchez.

- Et pouvez-vous estimer une œuvre d'art ?

[L.1] LOVE & ARTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant