Chapitre vingt-trois : Nate

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Comment j'ai fait pour ne pas la tuer ? Elle vient de balancer toutes les crasses que je lui ai faites, sans compter les achats de tableaux. Ben est mon ami, il aurait été au courant mais moins il en savait, mieux c'était. Elle va le regretter. Elle qui est là, tranquillement en train de chantonner dans la voiture alors que je roule comme un bourrin en essayant de lui faire peur. Je vois bien sa main qui s'accroche à la poignée de la porte mais elle ne montre rien. Une fois que l'on arrive chez Peter, je m'arrête brusquement dans un dérapage et elle me lance un regard noir.

- Monsieur a fait joujou avec son bolide ?

- Madame s'est bien amusée ?

- Parfait, c'était une soirée très sympa, hormis le moment où tu dis avoir pitié de moi, connard.

    Elle ouvre la portière mais je l'ai bloquée. Je suis toujours étonné par le contraste entre sa beauté lisse et parfaite et son langage si cru et grossier. Elle n'était pas comme ça avant. Est-ce que c'est moi qui l'ai transformée ?

    Si elle me cherche, elle va me trouver. Ce n'est pas parce qu'elle a découvert que j'avais une fille, que je vais m'attendrir.

- Nate, ouvre cette porte.

- Non. Pourquoi tu as fait ça ?

- Ouvre ou je brise la vitre.

- Et comment tu vas faire ?

    Elle ouvre la boîte à gant, attrape l'arme et commence à frapper contre la vitre. Elle va le faire ! Mais quelle emmerdeuse de première ! J'ai juste envie de la laisser finir pour la voir se hisser hors de la voiture à travers la fenêtre.

- Tu veux de l'aide ?

- Ouvre la portière.

    Elle lève la sécurité de l'arme et la dirige vers la direction de la vitre. On n'aurait jamais dû lui montrer comment faire. Elle ignore où tirer pour que ce soit le plus efficace. Je la laisse faire et elle vise en plein milieu. La balle part et se loge dans le mur de la maison. Elle crie et lâche l'arme. Je l'attrape de justesse et enlève le chargeur avant qu'elle ne fasse d'autre dégât. Je vais encore devoir rendre des comptes à Peter sur ses agissements.

- Ouvre !

- Non.

    Elle plie en deux son coude et donne un coup dans la vitre qui se brise. Il y a du verre partout dans la voiture, y compris sur ses cuisses à demi-nues. Elle bloque sa respiration et du bout des doigts, enlève les bouts de verre qui restent dans la fenêtre. Puis, elle se lève, place ses pieds sur l'assise. Elle faut en plus qu'elle salisse la bagnole. Alors que j'ai son cul sous mon nez, je déverrouille les portières et sors de la voiture tranquillement, les mains dans les poches alors qu'elle se retrouve coincée dans la fenêtre. Je passe devant elle et monte les marches du perron. Le majordome de Peter ouvre la porte et me regarde avec interrogation.

- Va te faire foutre, connard !

- Monsieur, dois-je faire quelque chose ?

- Vous protéger, elle tire n'importe comment.

    Je rentre dans la maison et me sert un verre de whisky pendant que je l'entends entrer en rogne. Elle attrape la bouteille de téquila et me pointe du doigt.

- Tu n'es qu'un connard arrogant et prétentieux ! Tu n'avais pas le droit de me faire ce coup bas ! Tu t'es servi de moi et je mérite mieux. S'il y a une personne qui m'a détruite, c'est toi !

    Ça, c'est bas mais mérité. Elle boit directement à la bouteille. Je vais devoir la récupérer à la petite cuillère avec tout le vin qu'elle a bu à table. Je suis étonné qu'elle soit encore capable d'avaler de l'alcool.

[L.1] LOVE & ARTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant