Le garçon d'à côté

Chapitre 5

Après sa question, je l'avais tout simplement viré hors de ma chambre. Il connaissait parfaitement la réponse et s'il ne savait pas alors qu'il y réfléchisse. Malheureusement, il avait oublié son cahier d'exercices. Ou plutôt, il n'avait pas eu le temps de le récupérer alors que je l'expulsais de ma chambre. Je grognai et le mis dans mon sac de cours. J'avais maintenant deux choses à lui rendre. On aurait dit qu'il faisait exprès de faire sa Cendrillon. Le reste de la soirée se passa sans autres encombres.

Le lendemain matin, je retrouvai finalement Sara devant chez moi. Je la dévisageai. Elle osait se présenter à moi après sa trahison de la veille. Je la contournai sans lui parler et entrepris le chemin à pas rapides. Néanmoins, je fus coupée dans mon élan par une main qui m'agrippa le bras. Pensant qu'il s'agissait de Sara, je protestai :

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Juste te parler, me dit une voix qui n'était pas celle de ma cousine.

Je me retournai, même si je connaissais déjà le propriétaire de cette voix et de cette main.

- Qu'est-ce que tu veux Nathan ? maugréai-je.

- Tu sais, tu peux m'appeler Nath ! dit-il tout sourire.

- Non Nathan, maintenant réponds à ma question !

Il me regarda fixement un moment avant de parler.

- Ce soir après les cours on se retrouve sur le balcon, j'ai à te parler.

- Qui te dit que je vais venir ? demandai-je d'un ton las.

Son sourire s'élargit.

- Tu viendras, je le sais.

Quel prétentieux ! J'ai tout sauf envie d'y aller ! Il verra, je ne viendrai pas. Je lui envoyai un sourire malicieux avant de répondre :

- Nous verrons bien ! répondis-je avant de me détourner.

Il n'avait pourtant pas l'intention de me quitter et me suivit. Je l'ignorai et plaçai mes écouteurs sur mes oreilles. Je mis la musique en marche pour masquer les paroles du perturbateur qui me suivait à la trace. Au bout d'un moment, ne voulant plus se faire ignorer, le cafard qui me servait de voisin m'enleva mes écouteurs et les plaça sur ses oreilles. Je sautai pour essayer de les récupérer, mais il évita habilement les coups.

- Rends-moi ça ! m'écriai-je.

- Tu viens ce soir au balcon ?

- Non ! vociférai-je.

- Alors tu peux toujours courir pour avoir tes écouteurs ! s'exclama-t-il fièrement.

- C'est du chantage ! protestai-je.

Il haussa les épaules et se mit à danser au rythme de la musique.

- Ok ok, je viens ce soir !

Il me regarda d'un œil critique.

- Il est vrai ce mensonge ?

Je fronçai les sourcils d'incompréhension. Ça ne voulait rien dire ! Voyant ses prunelles s'allumer d'amusement, je me jetai à nouveau sur lui dans une dernière tentative pour récupérer mon bien. Seulement, il profita du moment où je m'étais stoppée pour reprendre mon souffle pour débrancher les écouteurs de mon téléphone. Je n'eus pas le temps de protester qu'il repartit déjà en courant, mon précieux à la main. Je le pris en chasse en lui hurlant des injures, mais ça ne le fit plus rire qu'autre chose. Il prit de l'avance et arriva avant moi au lycée. Il en avait profité pour glisser mes écouteurs dans son sac. Quand j'arrivai à son niveau, il me lança son sourire naïf et se pencha vers moi pour me glisser quelque chose à l'oreille :