Le garçon d'à côté

Chapitre 13

Aujourd'hui, nous étions samedi. Je pouvais donc normalement me réveiller à onze heures et traîner en pyjama sans que personne m'engueule. J'avais donc décidé de faire la grasse mat', mais c'était sans compter sur mon voisin qui avait décidé sans mon consentement que nous allions faire une sortie et que je devais être prête pour dix heures... du matin évidemment, sinon ce n'était pas drôle !

Je me réveillai donc sans grande conviction à neuf heures et demie. En temps normal, je me serais dépêchée, car être prête en une demi-heure relevait de l'exploit pour moi ! Tout était la faute de Nathan. Il n'avait qu'à pas à fixer des rendez-vous aussi tôt un samedi ! Sans me presser, je descendis et me fis mon petit déjeuner. Une fois celui-ci terminé, je remontai et me brossai les dents à la vitesse de l'éclair. Je regardai l'heure : 9 h 58.

Je souris. J'étais en retard. Je retournai dans ma chambre pour m'habiller et trouvai, à ma fenêtre, Nathan qui me regardait avec une tête passant de la surprise au mécontentement. Maintenant qu'il m'avait vue, j'étais obligée de lui ouvrir la fenêtre.

- Mais qu'est-ce que tu fous encore en pyjama ? cria-t-il. J'avais dit rendez-vous à dix heures !

- Bonjour Nathan, contente de te voir aussi !

Il grogna et rentra dans ma chambre.

- Allez dépêche-toi de t'habiller et au pas de course !

- Oui, oui, mais pour ça il faut d'abord que tu sortes ! m'exclamai-je irritée.

- Pas le temps, je vais juste me retourner.

- Quoi ? Non !

- Je ne me retournerai pas sinon ! Allez dépêche-toi ! ordonna-t-il.

Il se tourna. Je poussai un soupir et sortis un jean et une chemise bleue. Ce n'était pas génial pour un rendez-vous, mais bon... Qu'est-ce que je racontais, ce n'était pas un rendez-vous, c'était une sortie obligatoire, presque un kidnapping ! Cela me donnait envie d'y aller en pyjama, juste pour l'embêter.

- Bon tu te dépêches ?

J'enfilai alors mes habits.

- C'est bon tu peux te retourner.

Il le fit, me prit le poignet et me tira dans les escaliers. On croisa Thomas qui fit un coucou à Nathan et me regarda avec un sourire narquois.

- Toi tu parles et tu te retrouves dans une poubelle ! menaçai-je.

Il leva les mains comme preuve d'innocence. Typique des petits frères diaboliques. Si tout le voyage allait se passer comme ça, avec lui devant, me tirant et moi derrière, essayant de suivre le rythme, la journée s'annonçait longue.

Arrivés en bas de l'escalier, il me força à mettre mes chaussures. Je mis mes converses et il m'aida à me relever pour continuer à me tirer et m'amener en dehors de la maison. J'avais réussi avant de partir à attraper mon téléphone et envoyai à ma mère un message disant que je passerai la journée avec des amis.

Nathan me conduisit devant une voiture rouge dans laquelle il monta.

- Tu sais conduire ? demandai-je.

- Conduite accompagnée.

- Mais je ne suis pas un adulte ! m'écriai-je indignée.

- À quoi servent les règles si on ne peut pas les transgresser ?

Je soufflai avant de m'engouffrer malgré tout dans la voiture.

- Si on se fait arrêter, je dis que tu m'as enlevée !

- C'est sa princesse ! ricana-t-il, ne t'inquiète pas je témoignerai en ta faveur.

À ces mots, il démarra. Je ne lui avouerais jamais, mais il conduisait plutôt bien. Sa conduite était fluide et bien calculée.