Le garçon d'à côté

Chapitre 16

Deuxième jour de ski. Je m'améliorai de plus en plus. Avait démarré une compétition entre Gabriel, Vic', Anouk et moi. Sur les pistes, c'était celui qui ne tombait pas, qui allait le plus vite et qui soulevait le plus de neige en dérapant qui prenait la tête. On était là à crier les scores ! Anouk était la dernière, mais pas loin derrière Gabriel ! Ils savaient tout les deux qu'ils ne gagneraient pas la compétition. Pourtant, cela ne les empêchait pas de s'amuser. Tout se jouait entre Vic' et moi ! Nous étions presque à égalité ! Lui étant le premier. Mais cela se jouait seulement à quelques points !

Nous avions décidé que celui qui gagnerait aurait le droit de demander ce qu'il veut à un des perdants, à condition que ce ne soit pas trop "chaud". Le prof ne disait rien, voyant que cela nous poussait à nous surpasser. Mais cela ne l'empêchait pas de nous dire de nous la fermer ou de nous narguer en nous recouvrant de neige en faisant des dérapages.

À 16h, l'heure qui marquait la fin des cours de ski, nous étions tous épuisés ! Arrivée à la fin d'une piste, où je devais attendre les autres, je vis alors un mec descendre les pistes comme un dieu. Ses cheveux bruns brillaient sous la lumière et étaient ébouriffés. Il slalomait, dérapait, piquait et tout ça avec une parfaite maîtrise. Mais quand je le vis de plus près je me dégoûtai moi-même. C'était Nathan ! Où avait-il bien pu apprendre à skier ainsi ! On dirait qu'il est né sur une piste, les skis au pied.

Je me détournai de lui. Hors de question de baver en l'observant. Malheureusement, il remarqua ma présence et s'approcha dangereusement de moi. Dans dangereusement, je veux dire en piqué, à plus de 200 km/h et les membres repliés. J'essayai de ne pas montrer ma peur, mais plus, il s'approchait plus cela était impossible. Au dernier moment, il dérapa, me recouvrant de neige. Je le détestais officiellement.

Pendant que j'essayais de m'en débarrasser, Nathan était pris dans un fou rire.

- Tu aurais dû voir ta tête ! Tu étais terrifiée ! s'écria-t-il.

- Y avait de quoi !

Nathan s'approcha de moi.

- Avoue tu m'as trouvé splendide quand tu m'as vu descendre cette piste !

Je le déteste ! Je le déteste !

Je ne répondis pas à sa provocation. Il enleva son masque et me sourit. Il s'approcha encore plus et me chuchota à l'oreille.

- Allez avoue-le, Tess !

Sur ces mots, je me penchai, pris une poignée de neige et lui enfonçai dans la combinaison. Il ouvrit la bouche pour crier, mais il avait une fierté. Il prit donc sur lui, se tut et entreprit d'ouvrir sa combinaison pour enlever la neige. Quant à moi, je riais aux éclats. J'enlevai les skis que j'avais toujours au pied et partis dans la direction inverse, contente de ma vengeance. Soudainement, quelqu'un me plaqua au sol. Ma tête s'enfonça dans la neige, que je recrachai. Je me retournai et essayai de me relever. Ce quelqu'un était évidemment Nathan. Il m'ouvrit ma combinaison, et fourra dans mon pull de la neige. N'ayant pas autant de fierté que Nathan, je me mis à crier, faisant lâcher un sourire de satisfaction à mon voisin.

- Arrête Nathan ! dis-je alors qu'il continuait de m'en remettre.

- Seulement si tu avoues que j'étais un véritable dieu sur la piste.

- Ça jamais !

- Comme tu voudras !

Et il continua. J'essayai en vain de me débattre, mais il avait un bras au travers de ma poitrine et s'étant placé au-dessus de ma tête et mes jambes ne m'étaient d'aucune utilité. Ne voulant pas avouer qu'il était effectivement un dieu des pistes, il continua de me mettre de la neige sous mon pull.

Au bout d'un temps, je n'arrivais plus à tenir. La neige me brûlait la peau et j'étais en train de glacer sur place.

- OK, OK ! Nathan tu es un dieu sur les pistes !

- Nathan ?

- Nath !

Il sourit satisfait et il me relâcha ! Enfin !

Vers 18h, j'étais avec les filles dans la chambre, les profs nous avaient laissé 1 h 45 de libre, on avait donc invité les gars. J'espérais au fond de moi que Nathan ne viendrait pas, mais les miracles n'existent pas ! Il arriva accompagné de Léo, Théophile, Gabriel et Vic'. On joua pendant toute cette heure au Kems, j'avais fièrement gagné avec Léo. Je m'éclipsai pour aller voir ma combinaison qui était sur une sorte de mini balcon en train de sécher à cause d'un abruti. Je m'installai sur une des chaises présente et envoyai un message à ma mère, quand je voulus retourner dans la chambre quelque chose ou plutôt quelqu'un me barra la route.

- Nathan, pousse-toi de là...

J'avais prononcé ces mots avec tellement de lassitude dans la voix. J'étais fatiguée des mauvaises farces de Nathan.

- À une condition...

- Laquelle ?

- Tu te mets à côté de moi à table, exigea-t-il.

- Tu me barres la route juste pour que je mange avec toi ?

- Yep !

Je lui fis alors une prise de judo que Mathilde m'avait appris hier avant d'aller dormir. Je dois avouer qu'elle était plutôt efficace et me promis d'aller remercier Mathilde pour cet apprentissage très utile. Tout le groupe se leva d'un coup et se dirigea vers nous, les mecs aidèrent Nathan à se relever et les filles me regardaient avec un sourire aux lèvres. Mathilde leva son pouce pour dire "Bravo tu apprends vite !" Nathan bizarrement souriait aussi.

À l'heure du dîner, je pris Anouk à part avec moi et l'entraînai dans une table à quatre où il y avait déjà deux garçons de notre classe aussi du nom d'Alexis et Théo.

Je me retournai et vis que la table qui était derrière la nôtre était celle de Sara et les autres. Bien évidemment, le destin fut tel que la chaise derrière moi était celle de Nathan. Celui-ci la bascula en arrière et me chuchota :

- C'est de la triche !

On mangea en parlant avec les deux gars de la classe des profs les plus nuls du lycée. Après ça je remontai avec Anouk, mais comme sa chambre se trouvait au début du couloir et la mienne au fond, je dus marcher seule un bon moment. Je sentis alors des mains sur mes yeux et les retirai directement sachant déjà à qui elles appartenaient.

Nathan me suivit jusqu'à ma chambre, un sourire machiavélique scotché au visage, il préparait un sale coup, j'avais le nez pour ça dorénavant...

Juste avant de rentrer dans ma chambre, Nathan se pencha et me tendit la joue.

- Comme tu n'as pas mangé avec moi, je veux un bisou !

Ne voulant pas de dispute, je m'avançai pour lui faire la bise sauf que cet idiot tourna volontairement la tête au dernier moment et mes lèvres atterrirent sur les siennes. Je le poussai violemment et il explosa de rire ! Quel con !

- Maintenant, on est quittes !

Je rentrai rapidement dans ma chambre et mis ma tête dans mon oreiller en espérant que tout ceci n'était qu'un mauvais rêve et que je me réveillerai. Malheureusement, c'était loin d'être le cas !