Chapitre 30

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PDV NATHAN

Je suis qu'un con.

Je me répétai inlassablement les mêmes mots depuis un quart d'heure déjà. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. J'avais tout raté, tout fait foirer.

J'étais sur mon lit, assis et regardai la personne qui y dormait.

Je m'en voulais tellement. Je n'aurais jamais dû intervenir. Mais je n'y pouvais rien. Mon corps s'était animé sans mon consentement. J'avais laissé mes pulsions prendre le dessus.

Je n'aurais pas dû aller à cette soirée, je n'aurais jamais dû pousser l'autre con dans l'eau, ni même essayer de tout faire foirer entre eux.

Je me rappelle encore du moment où tout a commencé...

* Flashback *

- Mec, y a une soirée, ce soir, on y va ?

Vic' qui venait de revenir s'asseoir à notre table, me posa la question avec son sourire habituel scotché sur la face. Il venait de voir Sara et après lui avoir roulé une pelle pour marquer son territoire, il avait enfin décidé de retourner à notre table.

- Je sais pas...

J'adorais les fêtes. La musique, l'alcool, les filles... Tout me plaisait. Mais je n'avais pas la tête à ça.

Hier soir, j'avais fait une gourde, j'avais dit quelque chose qui n'avait pas plu à Tess. Mais quand je suis venu pour m'excuser, elle m'avait dit quelque chose. Quelque chose qui me fit encore plus mal...

"j'ai frôlé la catastrophe, la pire erreur de toute ma vie."

Elle avait utilisé ces mots pour évoquer notre relation. Quelque chose s'était brisé au fond de moi. J'avais l'impression de mourir rien qu'en entendant ces mots. Elle avait dit ça sèchement et ne semblait même pas s'en vouloir lorsque je partis de sa chambre. Je me sentais mal, j'avais l'impression qu'un poing serrait mon cœur à longueur de temps. J'avais tellement mal... qu'est-ce que c'était que ce sentiment ? Je n'arrivais pas à croire que ces simples mots me fassent autant mal, pire qu'un coup de poignard dans le cœur.

- Allez, Nath, t'aime ça normalement ! Ça va être cool ! En plus c'est chez les François !

Je poussai un soupir et m'amusai à faire rouler mes haricots verts dans mon assiette. Les François avaient une baraque de rêve. Les soirées chez eux étaient inoubliables ! Ils n'en faisaient qu'une tout les ans, mais tout le monde rêvait d'y aller.

Vic' tapa alors du poing sur la table, me faisant sursauter.

- C'est bon, j'ai toute ton attention ? demanda-t-il en me lançant un regard noir. Maintenant, tu vas m'expliquer ce qu'il y a avec Tess et sans discussions ! exigea mon meilleur ami.

Vic' était le seul à pouvoir me parler sur ce ton... avec Tess. Ils étaient les deux seuls qui osaient me tenir tête et les deux seuls que je tenais en respect.

Vic' était normalement calme, mais quand il en avait marre de mon comportement, il n'hésitait pas à me le montrer.

Je le fusillai du regard.

- Il ne s'est rien passé...

- Prends-moi pour un con. Vous passez votre temps à vous fuir ! C'est plus visible que le nez sur la figure ! Ose me dire qu'il ne s'est rien passé !

Je poussai un soupir et séparai mes patates de mes haricots. Quand j'étais gêné, je faisais des choses très peu probables, genre trier la nourriture qui était dans mon assiette.

Le garçon d'à côtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant