Chapitre 4

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Le reste de la journée fut assez éprouvant. Le t-shirt de Nathan était un t-shirt de mec dans lequel je flottais exagérément. Je surpris même plusieurs personnes se retourner pour me dévisager. Le pire était que tout le monde avait l'air de reconnaître le t-shirt en question, comme si la marque de mon saleté de voisin était apposée dessus. Les gens allaient finir par se poser des questions. La plupart s'écartaient sur mon chemin et l'autre partie se faisaient tirer par la première pour leur éviter des problèmes. On avait presque l'impression de pouvoir lire sur mon front : "PROPRIÉTÉ DE NATHAN, NE PAS TOUCHER SOUS PEINE DE MORT".

Ce dernier, quand il me voyait, riait sous cape. Il avait l'air de s'amuser de la situation. Je sentis souvent le regard de Vic' sur moi, mais lorsque je me tournai pour le regarder, il avait soudainement une admiration démesurée pour ses chaussures. Quelle était son véritable prénom à lui ?

Théophile, quand il me vit avec mon t-shirt extra large éclata d'un rire qu'il ne parvint pas à calmer. Il finit par se faire virer du cours à cause de son incapacité à contrôler son rire démesuré. C'est ainsi que je me retrouvai à nouveau seule ! Et tout ça à cause d'un garçon qui ne pensait qu'à sa petite personne ! Sara ne revint pas de la journée et je me promis de la trucider la prochaine fois que je la verrais. Au final, Nathan n'avait pas menti. Ma journée de cours fut dure... extrêmement dure ! Mais cette sensation laissa place à un grand soulagement à la fin des cours.

En rentrant chez moi, je ne pouvais pas m'empêcher de repenser à la situation. Comment un parasite avec un sourire de gamin à qui on vient de donner un bonbon peut-il être autant craint ? Il utilisait les filles ? Et alors la plupart des garçons de son âge le font. Et puis les mecs aussi le craignent ! Nathan est musclé, mais de ce que j'ai pu voir, d'autres l'étaient bien plus ! Et ce n'est pas comme s'il était intimidant... C'était plutôt le contraire ! Quand on le voit, on a juste envie de lui caresser la tête et de lui offrir son goûter. Épuisée, je rentrai chez moi en poussant un long soupir de soulagement. Je n'aurais plus à supporter le regard des autres. C'était sans compter sur mon petit frère, Thomas qui en me découvrant dans ma nouvelle tenue, me regarda avec de grands yeux ronds avant de se mettre à rire.

- Maman, cria-t-il en riant, je crois que Tess a adopté le style "voile de bateaux" de papa.

Ne pouvant supporter plus de moqueries, je montai dans ma chambre. Je devais fuir avant de voir ma mère rappliquer. Dès lors que je franchis le seuil de ma porte, je me débarrassai de la chose qui me servait de t-shirt et en mis un autre. Je regardai à présent avec dégoût le bout de tissu qui trônait au milieu de ma chambre. Je ne savais qu'en faire. Lui rendre demain ? Le jeter sur son balcon ? Ou... le laver ? Mais pourquoi le laverais-je ? Après tout, Nathan avait fait exprès de me renverser sur la tête un énorme seau d'eau avant de me prêter son t-shirt et de se marrer devant tout ses gens qui s'écartaient sur ma route. Tout était calculé.

Et il faudrait que je lui lave son torchon ? Hors de question ! Je pris son t-shirt et m'apprêtai à le balancer à l'autre bout de la salle quand je me rappelai soudainement que je n'avais pas été élevée chez les cochons et que malgré tout, il fallait que je me montre polie.

Je poussais un grognement d'exaspération. Ce garçon allait me rendre folle... si je ne le tuais pas avant ! Je descendis alors en tenant le bout de tissu comme s'il avait appartenu à un pestiféré. Je le mis dans la machine à laver en me promettant de le reprendre demain. Je remontai dans ma chambre et tirai les rideaux que j'avais laissés fermés ce matin. Je me retrouvai subitement devant le visage souriant de mon voisin qui était sur son balcon, attendant sûrement que j'ouvre mes rideaux. Il me fit un signe de la main auquel je répondis en lui envoyant un regard qui aurait pu glacer les enfers. Il se mit à rire et à enjamber mon balcon pour me rejoindre. Je grognais. N'avait-il vraiment aucune gêne ? Il devait réellement croire que ce serait un honneur pour moi de le voir sur mon balcon. Je fus tentée de tirer à nouveaux les rideaux, mais la blague ne prendrait pas deux fois. Je me contentai de me retourner et de l'ignorer royalement. Au bout d'un moment, je dus me rendre à l'évidence que faire ses devoirs avec quelqu'un qui toque constamment à sa fenêtre est tout bonnement impossible. Il allait me falloir plus qu'un insecticide pour me débarrasser de ce parasite. Je poussai un long soupir et me dirigeai vers la fenêtre. Me voyant arriver, un sourire de triomphe apparut sur son visage. J'ouvris la porte et sortis sur le balcon en lui envoyant néanmoins mon plus beau regard assassin.

Le garçon d'à côtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant