Chapitre 12

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J'entrai dans la maison de Nathan avec une certaine appréhension. Parvenir jusqu'à sa chambre était un véritable défi. Cela demandait presque d'avoir une carte sur soi. Pourquoi avait-il besoin d'autant de place alors qu'il était seul ?

Arrivés au seuil de sa chambre, je pris le temps d'observer la pièce en détail. Je n'en avais pas vraiment eu le temps la dernière fois. C'était une pièce aux murs blancs, mais avec du mobilier noir. Et bizarrement, à ce qu'on pourrait normalement attendre du stéréotype de chambre de gars, elle était rangée. Pas de caleçon sale et puant au milieu de la pièce, pas de traces de poussière sur les meubles et pas de mouches qui volent. Et encore plus extraordinaire, son lit était fait. Même moi le matin, je laissais mon lit comme tel. C'était comme s'il s'attendait à de la visite et qu'il avait fait le ménage. Enfin s'il s'attendait à de la visite, cela ne devait pas être la mienne. Sûrement encore une de ses nombreuses conquêtes...

Puis, pour me venger de toutes les fois où il s'était incrusté chez moi sans une once de gêne, je décidai de me mettre à l'aise. Alors une fois rentrée dans sa chambre, je lançai mon sac et m'assis sur une chaise. Cool ! C'était une chaise à roulettes... et qui tourne sur elle-même. Pendant un instant, je retombai en enfance et me mis à faire la toupie comme une gamine. Cela faisait tellement du bien de redevenir gamin. Cela me donnait envie de faire des châteaux de sable et de jouer aux pirates. Je me relevai finalement de la chaise avec la tête qui tournait. Je me mis à faire des pas de danse à la manière des alcooliques et finis par m'allonger sur le tapis noir qui était au sol tel Patrick l'étoile de mer.

Nathan était toujours sur le seuil de la porte pendant que j'éclatai de rire devant sa tête surprise.

- Maintenant tu sais ce que je ressens quand tu débarques chez moi.

- Serait-ce une vengeance ? demanda-t-il en relevant un sourcil interrogateur.

- Totalement !

Il éclata de rire à son tour. Il alla prendre mon sac et le posa à côté de moi, toujours allongée sur le tapis.

- Bon, on le fait ce devoir ? me questionna-t-il.

- Ouais deux secondes.

Nous avions mis deux heures. DEUX heures pour une saleté de devoir de SVT. Les devoirs de cette matière étaient toujours longs, ennuyants et... tout simplement nuls.

Les questions sont toujours les mêmes sous une formulation différente et les réponses doivent toutes faire une copie double entière.

« Pourquoi les crapauds font des bébés ? Pourquoi les libellules volent avec des ailes ? Bla-bla-bla »

J'étais vraiment nulle dans cette matière. Cependant, c'était tout le contraire de Nathan. Il savait comment s'y prendre. J'avais donc décidé de le laisser prendre les rênes et de mon côté, je l'écoutais et de temps en temps, j'écrivais quelques phrases. Néanmoins, il ne l'entendait pas de cette oreille. Il m'obligea à travailler et à réfléchir. Le devoir aurait pu être fini en trente minutes si monsieur avait bien voulu le faire tout seul. Feignant ! À la fin du devoir, nous étions tous les deux exténués et je me demandais comment le prof avait pu l'écrire sans s'endormir devant.

- Ça te dit d'aller dehors pour se rafraîchir ? demanda Nathan.

Oui. Il me fallait de l'air frais ou j'allais perdre connaissance. Puis je repensai à ce moment d'égarement de tout à l'heure. Rejouer comme une gamine ! Je veux redevenir une enfant, rien que pour une heure. Cela me manquait tellement.

- On peut aller au parc s'il te plaît ? l'interrogeai-je.

Nathan me dévisagea un moment avant de hocher la tête. Je sautais de joie. Nous sortîmes de chez lui et j'étais à la limite de la course pour arriver le plus vite possible. Nathan dut accélérer le pas pour ne pas me perdre de vue.

Le garçon d'à côtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant