Chapitre 29

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Ça faisait au moins une demi-heure que j'étais dans ce fichu café. J'avais déjà ingurgité cinq petites tartelettes aux fraises. La serveuse m'avait dévisagée quand je lui avais annoncé ma commande. Mais elle revint comme prévu avec mes cinq tartelettes.

Le meilleur remède quand on est en colère : manger.

Au bout de quelques heures, je décidai malgré tout de rentrer pour ne pas inquiéter mes parents et Thomas, quoique celui-ci devait se la couler douce avec Nathan.

Arrivée chez moi, je fus accueillie par mes chers parents qui me firent la morale comme quoi je ne devais pas laisser Thomas seul et qu'heureusement, Nathan avait été là pour le surveiller, et que c'était extrêmement dangereux que je me promène seule à une heure pareille, et que bla bla bla...

Je montai dans ma chambre sans vérifier si Nathan était toujours dans celle de Thomas. Je ne voulais pas voir sa fichue tête de cafard... Étant donné la chaleur, j'enfilai mon pyjama d'été, ouvris la fenêtre pour aérer un peu, et sauta sur mon lit, exténuée. Je n'avais même pas la force d'aller en bas manger avec ma famille, en même temps avec toutes les tartelettes que j'avais englouties...

Je m'endormis peu de temps après.

J'étais plongée dans mon sommeil quand j'entendis du bruit. C'était sûrement une babiole qui avait dû tomber par terre. Je poussai un grognement et enfouis ma tête sous l'oreiller. Au second bruit, j'ouvris mes yeux et vis une ombre au bord de mon lit. Au moment où je m'apprêtais à hurler à mes parents qu'un tueur s'était introduit dans notre maison, une main se plaqua sur ma bouche.

Un kidnappeur ? Ou pire, un violeur ?

- Calme-toi, ce n'est que moi.

Dès que je reconnus le timbre rassurant de Nath, je me calmai.

- Putain, Nathan, qu'est-ce que tu fous à une heure pareille chez moi et dans ma chambre ? chuchotais-je, pour ne pas alerter mes parents.

- Je n'y serais pas entré si tu m'avais écouté tout à l'heure, dit-il en s'asseyant sur mon lit.

- Je n'avais pas envie de t'écouter. Et j'ai pas changé d'avis depuis.

- Ça tombe mal, je ne partirai pas d'ici tant que tu ne m'auras pas écouté.

Je l'ignorai et replongeai ma tête sous ma couverture essayant de me rendormir malgré la présence du psychopathe qui était assis sur mon lit. Sauf que cet abruti gigotait toutes les cinq minutes, ce qui m'empêcha de me rendormir...

- Bon très bien Nathan, je t'écoute et après tu sors d'ici !

- Je voulais m'excuser d'avoir dit que tu étais prévisible, c'est complètement faux et ma joue pourra en témoigner...

- Excuse acceptée, marmonnai-je sans pour autant y croire.

Car oui. J'allais continuer à lui faire la gueule malgré tout. Ce qu'il m'avait dit était dur à digérer. Et son comportement de queutard n'aidait pas.

- Tu mens très mal...

Je relevai la tête vers son visage et le fixai.

- Bon, je vais le formuler d'une autre manière. Je suis fatiguée, tu me fais chier, et je ferais n'importe quoi pour que tu me laisses dormir, dont te mettre une droite dans la mâchoire s'il le faut.

- Tu ferais n'importe quoi ? demanda-t-il.

Je grognai comprenant son petit jeu. Je me recouchai et me retournai pour être dos à lui.

- J'écoute, grommelai-je.

Je savais que Nath souriait.

- Alors, demain, on sèche et tu passes la journée avec moi.

Le garçon d'à côtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant