Je rentrai le soir en ne pensant qu'à la crise de Nathan survenue plus tôt dans la journée. Il devait sérieusement avoir une bonne raison pour me faire venir sur le balcon.
Arrivée chez moi, je montai directement dans ma chambre. Je ne savais pas si je devais y aller immédiatement. Je ne comptais pas non plus attendre cinquante ans que monsieur daigne sortir le nez dehors ! Le froid commençait à arriver et la nuit était là de plus en plus tôt. Je pris un pull et sortis dehors. Je n'eus finalement pas à poireauter trop longtemps. Nathan sortit à son tour et il avait repris son sourire de gamin.
- Alors qu'est-ce que tu as à me dire ? demandai-je, avide d'obtenir des réponses.
- Bah rien ! répondit-il.
- Quoi ? Tu veux dire que tu m'as fait une crise de nerfs car je ne voulais pas venir, alors que tu n'avais rien à me dire !
- Si ! Je voulais qu'on se voit sur le balcon et qu'on parle comme de vrais amis !
Imprévisible ce gars ! Et surtout chiant, très chiant.
- Mais toi tu as des questions à me poser non ? Maintenant qu'on est amis, tu peux enfin me demander ce que tu veux ! s'exclama-t-il.
- Ok, mais tu promets de ne pas faire de crise et de répondre en toute honnêteté ?
- Promis ! répondit-il le sourire jusqu'aux oreilles.
Il enjamba son balcon et me rejoignit. Nous finîmes par nous asseoir à même le sol et l'interrogatoire pût enfin débuter.
- Alors première question, pourquoi tu t'acharnes sur moi ? l'interrogeai-je.
- Tu ferais une très bonne journaliste !
Je lui donnai une tape derrière la tête pour lui faire comprendre que je n'étais pas là pour rigoler.
- Aïe ! Bon d'accord... bah parce que t'es marrante comme fille et que tu me résistes, à moi, un dieu vivant !
Dieu des cafards oui ! Il ne voyait pas que je prenais cette discussion très au sérieux et cela commençait à m'exaspérer.
- Pourquoi tout le monde a peur de toi ? questionnai-je sans tenir compte de sa provocation.
Son expression se raidit, il me regardait désormais avec des yeux tellement tristes que j'en venais presque à regretter d'avoir posé cette question. Néanmoins, j'étais las que personne ne daigne m'expliquer la raison de ce comportement.
- Ça s'est passé il y a deux ans, je me suis battu violemment avec un élève... Il s'est retrouvé à l'hôpital et depuis tout le monde m'évite, marmonna-t-il.
Oh. Je comprenais donc pourquoi Sara écoutait à la lettre les ordres de Nathan. Cette histoire faisait effectivement un peu peur, mais ma curiosité m'empêchait de m'arrêter là.
- Pourquoi tu t'es battu ?
- Tu te souviens quand tu as dit "je vais te tuer" ? questionna-t-il avec un air blessé.
- Oui comment l'oublier, tu m'as fait une crise terrifiante, on aurait dit que tu allais défoncer tout ce qui se trouvait dans ton sillage.
- Ma mère est morte quand j'étais petit, après son décès, mon père est devenu alcoolique et a commencé à devenir violent. Il a fini par me frapper, puis quand j'ai eu douze ans, il a commencé par m'enfermer au sous-sol. Il me frappait de plus en plus violemment et me menaçait tout le temps en disant qu'il allait me tuer.
Il s'arrêta un instant dans son discours pour reprendre contenance avant de continuer.
- Maintenant dès que quelqu'un me dit ça, je pète les plombs. À seize ans, j'ai réussi à être émancipé, et aujourd'hui à dix-sept et demi, je vis seul dans la maison d'un des membres de ma famille.
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Le garçon d'à côté
Teen FictionTessa vient d'emménager dans une nouvelle ville. Elle remarque que le balcon de sa chambre est collé au balcon de la maison voisine. Elle rencontre alors Nathan son nouveau voisin d'une façon peu ordinaire... Plagiat = Mort subite.