Le pianiste

.19.

Deku

Je sors de la pièce en fulminant. Je traverse le palier et m'enferme directement dans ma chambre.

-Katsuki, katsuki, katsuki...

Mon poing s'abat avec force sur le premier meuble qui croise ma route et je me retient de hurler de rage pour pas qu'il sache que je suis frustré.

J'ai tout manigancé. Je l'ai espionné, je l'ai guidé et autorisé dans ses choix. Je lui ai même envoyé un de mes hommes pour qu'il gagne son amitié et que j'en sache plus sur ses pensées.

Et quand j'ai enfin gagné ma place et le respect de tous je l'ai enlevé. Je voulais qu'il me respecte aussi.

Je voulais me venger et j'ai abandonné au bout de quelques jours seulement.

Alors il me restait qu'une seule choisissait de faire pour que mon plan soit complet.

Et il a refusé.

Je voulais le soumettre. Renverser la balance. Que pour une fois se soit moi qui ai le dessus.

Bien évidemment je pourrais le forcer. Mais je ne serais pas satisfait. Je veux qu'il le veille. Et qu'il en réclame même.

Je me laisse tomber sur mon matelas et souffle dans le vide. Il m'en fait voir de toutes les couleurs ce con. Mais quoi qu'il arrive je l'aurai. Corps, cœur et âme. Et une fois que ce sera fait, je l'abandonnerai et le briserai à jamais.

Comme lui l'a fait avec moi autre fois.

Je me rappelle encore très bien du moment où ça s'est passé.

12 ans et plus tôt :

Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine et à peine je vois une touffe blonde arriver dans ma direction que je sens déjà mes joues chauffer.

Comme d'habitude Kacchan avance vers moi d'un pas nonchalant avec les mains dans les poches. J'espère que j'aurai le courage de tout lui dire.

Je sais que si j'y arrive tout va sûrement changer entre nous mais je ne peux plus me retenir. A chaque fois que je le vois en compagnie d'une fille mon cœur se serre tellement fort que je crois qu'il va s'arrêter.

Il va peu être aussi me trouver dégoûtant d'avoir ce genre de sentiment envers lui. Mais peu être pas. Et je m'accroche à cet espoir.

Quand il arrive à mon niveau, il s'appuie contre le mur et son regard de feu se pose sur moi et je ne peux pas m'empêcher de déglutir.

-J'suis là qu'est ce que tu m'veux ?

-Je...je... heu...

Je m'empourpre comme jamais au paravant et même si je pensais ça impossible, mes battements cardiaques s'accélèrent encore plus.

Je vois à sa tête qu'il commence déjà à s'impatienter et si je le mets de mauvaise humeur avant même d'avoir commencé, il y aura encore moins de chance que j'ai une réponse positive alors dans un élan de confiance je me lance et je dis les mots qui me brulent la langue depuis des mois déjà d'un seul trait.