.26.

72 8 2
                                    

Deku

Je relève doucement le regard de l'écran qui s'était déjà éteint depuis un moment et mes iris s'accroche à ma petite Eri, qui est en train de rire aux éclats avec Mina. Je me relève dans un geste tout aussi lent et m'approche d'elle. Elle me saute dans les bras et je la plaque contre mon torse. Je sens son cœur battre contre le mien et ça me calme un peu. Mais pas suffisamment pour oublier ce que je viens de voir.

-Deku ! Vient jouer avec nous !

-Désolée ma chérie. On va devoir rentrer à la maison.

Elle décolle sa frimousse de mon cou et examine mon visage. J'ai beau faire un effort surhumain pour ne pas exploser. Je me doute que mes traits doivent être crispés.

-Tu as un problème ?

-On peut dire ça. Tu pourras continuer ta fête en bas mais j'ai une affaire à régler d'accord ?

Elle me sourit et me lance un bisous sur la joue et je la repose au sol avant de m'introduire dans l'espace intérieur de yacht. Je m'asseois sur une des chaises et sort mon portable pour composer le numéro de mon ancien patron. Quelques sonnerie retentissent avant que sa voix me parvienne aux oreilles.

-Deku ! Que me vaut ton appel ?

Je me retiens de toute mes forces de ne pas le menacer tout de suite et répond d'une voix calme et calculatrice.

-Tu le sais très bien Tomura.

-Tu as reçu mon message alors.

-Où est-ce qu'il est ?

-Comment vont les affaires ?

Je prend une grande inspiration et tente de me calmer le plus possible. Il change de sujet, il veut me faire languir et il sait que je suis sur le point de m'énerver. Il le sait car c'est lui qui m'a appris à transformer chacun de mes sentiments en colère. Il m'a fait devenir un homme fort et méticuleux alors que je n'étais qu'un gosse hypersensible et pleurnichard. Alors il sait plus que quiconque quoi faire ou dire pour me mettre en pétard.

Mais je ne veux pas lui donner satisfaction alors j'entre dans son jeu.

-Meilleures que les tiennes en tout cas.

-Ça je m'en doute fort ! Tu sais, j'ai un nouvel associé.

Je serre ma mâchoire du plus fort que je le peux. Au même moment, Eijiro débarque en trombe dans la pièce, la colère peinant son visage. Je comprend alors que Denki lui a parlé de l'état de son ami.

-Et qui est-ce ?

-Tu me croira si je te dis qu'il s'agit de nul autre que ton cher Katsuki ?

Un frisson désagréable me parcourt tout le corps et cette fois je ne peux pas maîtriser mes paroles et je rugis d'une voix grave et meurtrière.

-Je ne te crois pas !

Il rit d'un rire presque euphorique et la bile me monte encore plus à gorge. J'ai le pressentiment que je ne vais pas tarder à me vider les entrailles.

-En effet, tu as raisons de ne pas me croire. Ce petit arrogant a cru qu'il arriverai à se jouer de moi en me proposant de se venger de toi ! Il regrette en ce moment même.

-Enfoiré ! Rend le moi tout de suite !

-Hé bien, hé bien, ce n'est pas une façon de parler ça. J'ai une question à te poser.

Je ne répond pas et il continue son petit numéro.

-Si tu tiens à le récupérer, alors pourquoi l'avoir vendu ?

Le pianiste Où les histoires vivent. Découvrez maintenant