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Katsuki

Je vois le regard de Deku changer mais il n'a pas l'air d'être surpris, il a plus l'air d'être en colère. Je ferme mes paupières et des tonnes d'images afflues dans mon cerveau. Et je sens que mon corps se met déjà à trembler, mais la main que Deku resserre sur ma cuisse me permet de rester ancré dans la réalité. Quand j'ouvre de nouveau mes yeux je me sens prêt. Prêt à lui dire ce que j'ai subis là-bas.

-Au départ, il m'a fait croire qu'on pourrait avoir une entente. Mais il m'a trahi dès qu'il a eu ce qu'il voulait.

Je me tourne vers Deku et affronte son regard rempli de haine à l'égard de Shigaraki.

-Je sais que je t'ai dit que je n'ai rien balancé mais...

Sa main se crispe contre ma peau et je regrette déjà la façon dont j'ai amené la chose. Je me dépêche de continuer avant qu'il croit que je l'ai trahi.

-En fait il voulait savoir quel lien nous reliait. C'est la seule chose que je lui ai dite. Que nous nous connaissions d'avant et que je t'avais... enfin... tu sais. Et que c'est pour ça que t'as voulu te venger, je suppose.

Sa main se resserre encore un peu plus et il commence à me faire mal mais je ne lui en dis rien. Je mérite d'avoir mal. J'ai vendu une info à notre ennemi. Mais dès qu'il s'en rend compte, il se dépêche de desserrer sa prise et laisse juste sa paume reposer sur moi.

-Si ce n'est que ça...

N'ayant pas le courage de poursuivre tout en le regardant, je détourne le regard et me concentre sur mon propre reflet sur le carrelage.

-Après ça, il m'a fait enfermer dans une cage où j'avais à peine assez de place pour m'asseoir.

A ce souvenir, mes genoux me font mal et je me revois enfermer entre ces barreaux de métal froid et un frisson désagréable me remonte toute la colonne vertébrale.

-Il m'a laissé seul ici un peu moins d'une semaine avec comme ressource qu'une seule bouteille d'eau déjà entamé. Puis quand il est revenu, il m'a ouvert la porte et...

-Il t'a demandé de te battre ?

Ma tête pivote d'un seul coup vers lui et ce que je lis dans son regard n'est plus de la colère ni même de la pitié. Je sens que lui aussi a vécu ça et qu'il se bat contre sa propre angoisse en ce moment.

Je ne peux qu'acquiescer en signe de réponse puis je recommence à m'observer sur le sol. Cette partie du récit était la plus simple. Je joins mes mains ensemble et je commence à me triturer les doigts dans un tic nerveux.

-C'était même pas un vrai combat... il m'a massacré. Quand j'étais à bout de force il m'a lui même accroché au plafond par les poignets. Et je suis resté là jusqu'à ce que tu viennes me chercher.

Je prends un peu de temps pour calmer mes battements effrénés de mon cœur dans ma cage d'os et j'essaie d'éloigner les images de tortures qui me viennent en tête.

-Il m'a laissé deux jours de « répit » avant de revenir avec toute une panoplie d'objet de torture. Ça durait plusieurs heures chaque jours et quand il en avait assez, il envoyait quelqu'un d'autre faire le sale boulot.

Sans que je ne puisse rien contrôler, je sens mes joues se faire mouiller par plusieurs larme que je n'arrive pas à retenir mais je ne m'en formalise pas et continue. Au plus vite j'aurai finis, au plus vite je me sentirais mieux.

-Et au bout de 3 ou peu être 4 semaines, quand il a vu que tous ses interrogatoires ne fonctionnaient pas, il a changer de méthodes. Il a commencé à me... toucher.

Le pianiste Où les histoires vivent. Découvrez maintenant