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Deku

Je papillonne des yeux tout en commençant à remuer mais je sens une masse brûlante contre moi, je me rappelle alors les événements de la soirée. Notre dispute, la baise incroyable qui a suivi et enfin je me rappelle de ses mots.

« Quand je ne te déteste pas, je me mets à t'aimer! »

Une brûlure naît dans mon estomac et je me sens comme obligé de briser le contact entre nous. Je débloque le bras sur lequel la tête de Katsuki reposait et je sors en vitesse du lit. Ce n'est pas la première fois qu'on se retrouve enlacé au petit matin et d'habitude j'y passe outre mais cette fois ci.... C'est comme si j'étais... gêné ?

Je n'ai pas éprouvé cette émotion depuis une paire d'année et ça me fait peur de savoir que Katsuki arrive à réveiller ça chez moi. Pas que la gêne, mais toutes les autres choses aussi. Je l'ai presque supplié de coucher avec moi ! C'est quoi cette attitude ? Depuis quand il me fait tellement d'effet que j'en viens à lui demander de baiser avec moi ? Depuis quand je n'y arrive plus a gérer mes émotions ?

Depuis quand je ressens des émotions ?

Depuis que Katsuki est revenu...

Je ne vais pas encore tout remettre en question et recommencer à lui faire du mal juste parce que je n'aime pas ce que je ressens. Je le lui ai dit, je l'ai pardonné. Et même si je déteste la façon dont ça s'est fait et même si je hais Shigaraki pour la façon dont il m'a formé, je ne regrette rien. Grâce à tous ces événements je suis maintenant fort ! Sauf quand il est dans les parages.

Je secoue la tête pour chasser cette idée de mon esprit et me dirige droit vers mon piano. Sans même penser à allumer mon casque, je me mets à jouer comme un dingue. Mes doigts bougent à la vitesse de l'éclair sur les touches et je ne peux pas m'arrêter. A ce moment, chaque mouvement, chaque sons, chaque notes me libèrent un peu plus de mon angoisse. La musique est ma raison de vivre, sans elle je ne serai plus de ce monde, sans elle, je serai comme Shigaraki. Une carcasse dénuée de toutes émotions positives. Sans ce piano, seul vestige de mon ancienne vie, j'aurai sombrer à la noirceur.

Jouer me permets de me libérer, de me concentrer ou encore de m'évader. Au fil des minutes, mon touché se fait moins brusque, plus délicat et je réduits la cadence des notes. Et au plus les notes ralentissent, au plus les voix dans ma tête s'apaisent. La musique m'aide surtout à me calmer. Quand je suis satisfait de mon morceau, je lâche les touches et laisse mes bras pendre le long de mon corps.

Au même moment, je distingue les bruits d'un tissus qu'on froisse et je sais immédiatement que Katsuki est réveillé. Toujours sur le banc de mon piano, je pivote néanmoins vers lui. Quand je le vois allongé, la tête encore dans le flou, essayant de se connecter à la réalité, je ne peux m'empêcher de sourire. Toute la gêne s'est envolée, remplacée par un sentiment d'euphorie totale. Même si les circonstances n'étaient peu être pas les meilleures, l'adolescent terré au fond de moi vient de réaliser ses deux plus grands rêves. Coucher avec Katsuki et l'entendre lui dire qu'il l'aime.

Mais l'adulte reprends vite le dessus sur le tout et je m'avance doucement vers lui tandis que je le vois rougir à vue d'œil. Je me rends alors compte que je suis toujours nu comme un vers et je m'empresse de me saisir d'un caleçon pour l'enfiler avant d'aller m'asseoir à coin du lit. J'allais prendre la parole mais Katsuki me devance. Il n'est plus du tout rougissant et je regrette immédiatement de m'être rhabiller car son expression est-on ne peu plus sérieuse désormais.

Le pianiste Où les histoires vivent. Découvrez maintenant