Chapitre 21

1K 43 28
                                    

Eileen

Je n'ai jamais trop aimé les repas de famille, pour moi c'était juste le moment où l'hypocrisie humaine refaisait surface, où tout le monde essayait de prendre l'avantage des autres tout en étant assez gentil pour obtenir ce qu'ils veulent. En soit, un bon tas de merde.

Mais ce soir, c'est différent. Ma mère n'est pas présente pour jouer le rôle de la victime et de la femme parfaite auprès de mon père, ou plutôt mon père adoptif. Lui aussi n'est pas présent pour abattre son désir malsain de montrer qu'il est l'alpha dominant de la famille alors que son attitude fait seulement de lui, un pauvre type qui à un taux élevé de testostérone.

Non, ce soir j'étais entouré de mon vrai père, de mes amis, de ma vraie famille. Et pour la première fois de ma vie, j'apprécie les repas de famille. Parce qu'ici l'hypocrisie n'a pas sa place et que personne n'a essayé de dominer qui que ce soit, parce que tout le monde se respecte.

— Alors quand t'étais petite tu voulais devenir quoi ?

Je regarde mon père tout en prenant une bouchée du porc au caramel qu'on a préparé ensemble dans l'après-midi. Ces hommes sont rentrés dans leurs foyers respectifs et seulement quelques-uns sont là pour tenir la garde.

Qu'est-ce que je voulais faire quand j'étais petite ? Je ne me suis jamais trop préoccupée de cette question, pour moi le plus important était de vivre, le reste je ne faisais pas trop attention.

— Je crois que j'ai surement dû rêver de devenir astronaute ou tenir un centre équestre comme toutes les gamines de mon âge..

Je regarde mon assiette en piquant des morceaux de porcs avant de les mener à ma bouche sous le regard de Tom, Aaron et mon père. Je les regarde alors qu'il y'a un gros blanc. J'ai dis quelque chose qu'il ne fallait pas ?

— Bah quoi ?

Fis-je en haussant les épaules alors que mon père me sourit amusé, qu'est-ce qu'il y a de drôle ?

— Je m'attendais à quelque chose de plus... Toi.

Fit-il alors que je manque de m'étouffer. Je ne sais pas si je dois prendre ça comme un compliment ou une insulte ? Je regarde Aaron qui me sourit et je comprend que lui aussi est amusé par mon ancien choix de carrière totalement inventée.

— C'est-à-dire ?

Il me regarde et se touche le menton faisant mine de réfléchir alors que je lève un sourcil amusé, choisis bien tes mots papi.

— Quelque chose de plus masculin, quand on connaît ton tempérament de feu, on se dit que tu voulais surement être une baronne de la drogue, une tueuse sanguinaire. Pas une putain de cavalière.

J'hausse les sourcils sous la surprise de ses mots, pardon ? Je me demande sérieusement quelle image ils ont de moi. Tom se fend la poire et mon père se contente de rire plus discrètement alors que je fusille du regard ses putains de yeux émeraude en maudissant son petit sourire narquois, je le tuerai un jour ce mec.

— Alors de un, j'étais gamine et n'importe quelle gamine ne penserait pas à devenir baronne de la drogue ou tueuse, je te rappelle que quand on est enfant on est censé être innocent.

Innocence que j'ai perdue bien trop vite.

— Et de deux, être cavalière est le sport le plus dangereux au monde alors ne t'avise pas de critiquer ce sport, sinon c'est une balle entre deux yeux que je te colle compris ?

Il me regarde surpris et rit alors que Tom et Julian semblent s'amuser de nos chamailleries.

— Ça tire à balle réelle ici !

UnstableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant