Chapitre 31

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Eileen

Je crois que je n'ai jamais vu Aaron parlait à un enfant avant aujourd'hui. C'est surprenant, il est assez doux en réalité même si il reste quand même lui même. Putain ce con à donner une arme à un gamin ! Parfois je me demande si tout va bien dans sa tête mais en même temps je sais que rien ne va, il est fou.

Lorsqu'il est parti sa mère m'a parlé un peu de son enfance et elle m'a avoué que quand Aaron est parti, il a enlevé une partie d'elle même et ça m'a rappelé ce qu'il m'a fait. Le problème avec lui c'est qu'il fuit au moindre problème, dès qu'il sent que quelque chose lui échappe ou qu'il ressent trop de choses, il fuit et pars.

— Tiens Eileen, tu peux amener ça au salon ?

Je regarde la mère d'Aaron et prend le plat de salade en lui souriant.

— Oui bien sûr.

Je pars dans le salon et pose le plat de salade au milieu de la table avant d'observer sur le mur des petites marques. Je m'approche bien trop curieuse pour faire comme si de rien n'était et passer mon chemin. Ce sont des petits traits marqués au crayon à papier sur le mur avec l'âge d'Aaron et sa taille. C'est étrange de se dire que le grand tueur à gage dans la pièce d'a côté était lui aussi un petit gamin, il était assez petit en plus..

— J'ai soudainement grandi à 17 ans, j'étais plus petit que la moyenne durant toute mon enfance. On me charriait souvent à cause de ça mais je finissais par leur éclater la gueule. Comme quoi, même petit, on peut accomplir de grandes choses.

Je me retourne vers lui et sourit doucement en imaginant un petit Aaron frappait tous ceux qui s'opposent à lui, assez drôle je dois bien l'avouer. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'Aaron ait était plus petit que la moyenne, personne n'aurait pu s'en douter vu le colosse de 1m90 qu'il est devenu.

— Si pour toi accomplir de grande chose c'est fracasser des gamins c'est assez flippant.

Fis-je en riant doucement avant de le voir s'approcher de moi pour observer les marques avec nostalgie bien qu'il soit assez amusé par mes paroles, ça se voit à ses lèvres qui sont légèrement étirées, discrètement mais visibles.

— J'étais un gamin perturbé, mais en même temps ce n'était pas surprenant..

Fit-il doucement plus pour lui que pour moi mais ma curiosité me pique, qu'est-ce qu'il veut dire par là ? J'allais le questionner mais sa mère arrive dans le salon et pose le plat principal sur la table, un poulet rôti.

— Tout est prêt !

Fit sa mère d'un sourire éblouissant. Elle était petite et brune aux yeux verts comme Aaron, pourtant c'était tout son contraire. Elle était douce et émanait une sorte d'atmosphère chaleureuse qui nous rassure, elle avait l'air d'être une femme formidable, elle l'était de ce que je voyais.

On part s'asseoir à table avec Aaron, lui face à moi et sa mère sur le côté en bout de table.

— Ca a l'air super bon en tout cas.

Fis-je en souriant avant que sa mère ne nous servent Aaron et moi.

— J'espère que ça l'est !

Fit-elle en riant tandis que je la remercie en prenant mon assiette puis je regarde Aaron qui n'a pas dit un mot, j'ai l'impression qu'il est perdu dans un flux de pensée. Il a l'air totalement ailleurs.

— Au fait, t'as eu des nouvelles de ton père ? Il a disparu en même temps que toi.. Je me suis dit qu'il t'avait peut-être suivit..

Fit-elle doucement en s'asseyant avant de regarder son assiette, un air assez triste sur le visage ce qui me fait froncer les sourcils. Je ne comprend pas, je croyais que son père était mort. Enfin, c'est ce qu'il m'a dit.

UnstableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant