IV

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Désert de Nihlt à l'Est de la Terre du Milieux - 1568 QA

Bien au delà de la forêt de Faëlwerth, la ligne rocheuses laissait place à une vaste étendue désertique, balayé par un fort vent de l'ouest, qui charriait le sable en tourbillons déchaînés. Cela aurait pu s'apparenter à divers spectres de poussière, dansant avec ardeur sur les dunes à l'infini.

Perché en haut d'une immense rocheuse, d'où il pouvait surveiller l'horizon oriental. Le jeune garçon parfaitement assis sur sa monture, ne ratait pas un seul de ses phénomènes envoûtant, tandis que Créon s'appliquait à débarrasser un buisson de ses dernières feuilles.

- Et bien Gellert ! Semblerait-il que ces tourbillons de sable soient plus important à tes yeux, que notre sécurité ? Cesse donc de rêvasser et remet toi à ton poste.

- Maître Anri ! Je ne vous ai point entendu arriver. Pardonnez moi.

Le jeune adolescent qui avait déjà un physique fort athlétique pour son âge sauta avec dextérité de sa monture pour mettre pied à terre, puis salua d'un hochement de tête l'homme aux cheveux cendrés.

Sir Anri se tourna vers l'horizon, bras croisés dans le dos, pour admirer à son tour les dunes de sables. Ce fus après quelques minutes de silence que le jeune homme repris la parole.

- Vous savez, je ne rêvassait pas.

- Bien sûr que si, soupira l'homme. Cela nous arrive à tous.

Gellert hocha la tête et Sir Anri souris. Un sourire que le jeune homme ne lui avait vu qu'une seule fois des années auparavant. Mais aujourd'hui ce sourire, curieusement, vieillissait Anri. Lui creusent les rides qui ourlait ses yeux et ses lèvres.

Pour la première fois Gellert pensa à quel point le temps faisait effet sur son Maître, tout autant que sur lui.

- Puis-je tout de même savoir à quoi pensais tu ?

Gellert se racla la gorge et se passa nerveusement une main sur la nuque.

- Et bien... Je me demandais si nous allions trouver les réponses à nos questions ici.

- Qu'en as tu conclus ?

- Je ne sais pas, Maître. Tout me paraît si... confus.

- Cela te passeras.

- Et si ce que j'apprenais ne me plaisait guère ?

- " La foi, exige parfois qu'on lui sacrifie tout ce que l'on possède. "

Gellert fis la moue pour manifester sa réticence. Sir Anri était un homme de foi et aimait beaucoup le rappeler à travers ses dictions. Et bien que Gellert ai tout essayé pour suivre les pas de son Maître, jamais la foi n'avait atteint son cœur ni même son âme.

- Ahaha ! Cesse donc de faire cette tête, veux tu ! Tu me rappel tant le jeune homme que j'étais autrefois, fougueux et rêveur, mais tu es bien plus séduisant tout de même.

Gellert avait enfoui ses mains sous sa cape de voyage, cachant sa gêne naissante.

- D'ailleurs, j'ai oublié de te faire part de ma joie quant à l'admirable combat dont tu nous as fait part contre Caius, repris Anri. Tu t'en es bien sortie lors du test. Et le pauvre garçon tenait à peine sur ses jambes, le bougre va longtemps se rappeler de ton attaque en pleine face.

Gellert lui décocha un large sourire.

- On ne peut pas dire que la culpabilité m'étouffe désormais. Ce coup, il le méritait, ce garçon est tellement arrogant.

Anri hocha la tête et scruta l'immense étendue de sable qui s'étirait vers l'est.

- Tu as quelque chose que les autres de la guilde n'ont pas, et n'aurons jamais, Gellert. De la compassion. C'est pour cela que tu est le meilleur de tout mes apprentis. Tu arrives à t'immiscer dans la peau de ton ennemi, ainsi tu parvient à connaître toutes ses faiblesses et ses failles, avant même qu'il ne les connaissent lui même. Mais parfois... tu te laisses dépasser par tes sentiments, et cela te joue des tours.

Le Seigneur des Anneaux : The Fate of The RingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant