XVII. 02

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         C'était complètement épuisé qu'il quittait enfin l'enceinte du lycée, les cheveux décoiffés à force de se les touchés, vieille habitude qu'il avait en contrôle. Les professeurs avaient eu l'excellente idée de se mettre d'accord et de faire des tests de connaissance tout aujourd'hui, ça avait claqué le garçon qui avait à peine révisé samedi, et encore, ayant fait l'impasse tout le dimanche. Faute à l'autre blond que Cassandra avait regardé d'un drôle d'oeil toute la journée. Quand ils avaient attendu Emilie qui était aux toilettes, il lui avait fait promette de ne rien dire. Il n'était absolument pas prêt à en parler et encore moins se recevoir les foudres de leur amie qui allait le haïr jusqu'à la fin des temps. Elle avait accepté, à contre-coeur en lui demandant quand même des explications le plus vite possible. Qu'allait-il lui dire ? Qu'il était tombé dans le traquenard de l'année mais qu'il n'avait plus envie d'en sortir ? En fait, il appréciait le fait de se sentir apprécié autrement que pour ses bonnes notes et pour l'ami trop gentil qu'il était. Puis, à force des jours, il finissait par s'avouer intérieurement que oui, Jay avait raison : il lui plaisait. Evidemment qu'il n'en saurait rien, c'était trop gênant à avouer ce genre de chose. En parlant du garçon, il avait semblé heureux toute la journée, un grand sourire posé sur son visage dès que l'occasion se présentait, il rayonnait et encore le mot était faible. À son goût, Jungwon trouvait qu'il avait un peu trop vite oublié ce qu'il avait posté sans son accord. Mais le côté lumineux avait mit tout le monde de bonne humeur, y comprit le brunet qui sortait de chaque salle un peu moins morose d'un peur d'avoir loupé ses contrôles surprises. Il savait capté les autres, c'était le cas de le dire. Même dans le réfectoire, alors qu'ils étaient assis à deux tables pas vraiment éloigné, il avait réussi à entendre Julie essayer de trouver qui était la personne qui lui collait un sourire sur le visage. Étrangement, il avait gardé le silence sur le nom, haussant seulement les épaules comme pour se donner une partie mystérieuse et silencieuse de son existence actuelle. Bien évidemment, Emilie, qui écoutait, avait râler parce qu'elle pensait vraiment qu'il se libérerait devant son ami en affirmant haut et fort qu'il sortait avec telle personne. Cassandra avait donné un discret coup de pied au garçon à se moment-là, comme s'il devait justifié quelque chose. Hors de question et elle avait promit de ne rien dire, qu'elle respecte son engagement au lieu de le pousser au bord de la falaise. C'était trop tôt, qu'elle lui lâche la botte.
           Bon, il rentrerait sûrement tard chez lui puisque les parents de Carla avaient une réunion qui se finissait tard aujourd'hui, il enverrait un message au concerné en rentrant chez lui. Enfin, tel était son plan de base. Il n'avait même pas passé le muret pour tourner à gauche qu'il s'était fait tirer sur le côté, dans l'angle mort du gymnase où l'endroit sombre, à cause de la pénombre de l'hiver, l'avait fait légèrement paniqué. Il n'avait d'abord pas vu le visage de la personne qui avait décidé que le prendre à part dans la nuit était une excellente idée. Son dos avait heurté le mur derrière lui et il grimaçait en imaginait qu'il aurait eu mal s'il n'avait pas eu sa veste pour amortir le choc.

"- Aïe, se plaint-il quand même en sentant une forte poigne lui tenir le poignet.

- Alors, c'est bon ? On peut en parler maintenant ?, demandait la voix surexcitée de Jay."

         Qui d'autre était assez flippant pour bloquer un gosse dans un coin sombre où personne ne pouvait les voir ?

"- Parler de quoi ?, demandait-il en essayant de reprendre sa main pour la cacher dans sa poche de veste, commençant déjà à geler.

- Bah de nous, comme si c'était évident, tu en as parlé à ta copine ce matin.

- Cassandra, elle s'appelle Cassandra, abandonnant finalement la bataille perdue d'avance."

           Le fait que Jay n'ait pas la mémoire des prénoms qui ne l'intéressaient pas plus que ça agaçait légèrement le garçon.  Il n'avait que deux amies, il pouvait faire un effort tout de même. Quel irrespect.

Juste une raison              -- JayWonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant